Hollande viendra
  • mer, 01/08/2012 - 17:40

Tout indique que le Français ne peut que se rendre à Kinshasa le 14 octobre.
Le débat congolo-congolais est peut-être toujours aussi âpre avec le sit-in concocté par l’Udps devant l’ambassade de France à Kinshasa alors que Yamina Benguigui entamait son voyage dans la Capitale, et, sur Internet, des réseaux sociaux de la diaspora n’en démordaient pas. Une goute dans un verre d’eau? «C’est une ou deux personnes qui s’opposent à la tenue du Sommet à Kinshasa.

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1178 DATE LUNDI 30 JUILLET 2012
Ce n’est pas la majorité des opposants», a expliqué Mme Benguigui. En visite d’exploration la semaine dernière, la ministre française en charge du dossier a prononcé quelques phrases devant la presse qui n’avait que ça à lui demander. Sans vraiment faire aucune annonce fracassante, au moins a-t-on eu droit à quelques phrases minutieusement choisies prononcées par une personne issue de la diversité française (elle est de parents immigrés d’origine algérienne) qui très clairement ne souffre d’aucune incontinence verbale. C’est après une première série de visites chez les officiels, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoku, le 2ème Vice-président du Sénat Losembe Ekofo.
«Le président Hollande n’a jamais pris la parole pour dire: peut-être que je ne viendrais pas ou peut-être que je vais voir. Il ne l’a jamais dit. On a fait dire au président ce qu’il n’a jamais dit. Je suis là aussi pour faire taire ces rumeurs. Je suis venu voir les préparatifs du Sommet. Nous travaillons ensemble pour la tenue du sommet dans ce plus grand pays francophone du monde. Le président Hollande attend mon rapport à mon retour lundi à Paris...».
La vraie annonce est tombée samedi 28 juillet à la mi-journée au sortir de l’audience présidentielle. La ministre déléguée à la Francophonie venait d’être reçue en audience à la villa GLM par le Chef de l’état: «Je repars à Paris avec des résultats très positifs…», a-t-elle expliqué. Plutôt, l’élysée - la présidence française - avait donné en écho sans vraiment rien faire avancer dans le dossier:
«à l’heure qu’il est, rien n’est exclu quant à la participation ou pas du Président. Il existe désormais une nouvelle politique en direction de l’Afrique voulue par le président de la République, qui est caractérisée par trois priorités: le respect de la démocratie et des règles de gouvernance, la promotion de la croissance économique, la promotion de la paix et de la stabilité…», expliquait-on à la présidence.

LES SEPT RAISONS QUI LE CONDUIRONT A KINSHASA.
Au fait, pourquoi veut-on que le président français soit absolument présent, lui-même, personnellement, à Kinshasa? Il pourrait bien avoir ce jour-là un empêchement majeur, un ennui de santé - il s’agit d’un homme - que l’on trouverait une raison de parler de boycott par Hollande du Sommet de Kinshasa…
L’important finalement n’est-il pas que la France - la patrie de la langue française dont l’ambition de l’Organisation internationale de la Francophonie OIF est précisément de la défendre et de l’illustrer - soit là, représentée par son Chef de l’état, par son premier ministre ou par quelque haut personnage de l’état? Si François Hollande ne se rend pas à Kinshasa au Sommet de la francophonie, à qui in fine cela ferait-il mal? Au Congo ou à la France qui verrait se tirer une balle au pied de sa langue?
Ceux qui implorent de manière infantile Hollande de ne pas se rendre à Kinshasa en prenant prétexte de quelques bonnes intentions savent-ils le piège qu’ils lui tendent et qu’ils tendent à la patrie de Voltaire déjà fort mal en point dans le monde et dont notre pays renferme si non le plus grand nombre de locuteurs, du moins offre le plus grand espace géographique national?
D’où la très forte conviction acquise depuis longtemps par le Soft International que le président français ne pourra pas ne pas faire le voyage de la capitale congolaise Kinshasa mi-octobre au XIVème Sommet de la francophonie.
Voici en quelques raisons supplémentaires.

1. Quoi qu’en pense Rfi trop négativement penchée, ses journalistes et animateurs d’antenne, le Chef de l’état français, on le savait tous, n’a jamais rien déclaré publiquement sur notre pays et la ministre française déléguée à la Francophonie a eu raison de le rappeler à Kinshasa.

2. La décision de tenir un sommet de la Francophonie revient à la seule OIF dont la France est membre parmi d’autres. La décision de tenir ce Sommet en 2012 à Kinshasa avait été prise en 2008 au Sommet de Québec. Madagascar et la R-DC étant en lice tous les deux, le Sommet québécois avait pu départager les deux pays en proposant que les deux Sommets successifs à venir se tiennent en Afrique, à Antananarivo en 2010, à Kinshasa en 2012. La R-dC avait fait savoir que, comme première nation francophone du monde, le pays avait revendiqué la tenue du premier Sommet en terre africaine mais Abdou Diouf, alors à la tête du Sénégal et qui s’en souvient, avait obtenu de Mobutu de laisser ce Sommet se tenir à Dakar en mémoire de l’un des pères fondateurs de la Francophonie, Léopold Sédar Senghor, les deux Chefs d’état avaient convenu que le prochain Sommet se tenant en Afrique aurait lieu à Kinshasa.
Ce fut sans les événements sanglants du campus de Lubumbashi et le boycott international Quant à Antananarivo, la crise malgache a conduit à la délocalisation du Sommet à Montreux en Suisse. Une délocalisation de Kinshasa nécessiterait une nouvelle rencontre de Chefs d’états qui ne saurait techniquement avoir lieu à deux mois du Sommet.

3. Bien que le projet francophone ait été promu à l’origine par trois amis de la langue française - le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Nigérien Hamani Diori Amani et le Cambodgien Norodom Sihanouk - et que cette idée s’est concrétisée en Afrique, à Niamey en 1969, c’est certainement la France qui en tire le plus grand bénéfice politique, diplomatique et économique dans un contexte mondial où la poussée de l’Anglais et de tout ce qui est anglo-saxon qui se fait chaque jour plus forte même dans l’Hexagone apparaît menaçante pour la France (en Afrique, les compétences se trouvent du côté des états-Unis d’Amérique et des pays anglo-saxons que du côté français).
Alors que jamais à ce jour un sommet de la Francophonie ne s’est tenu en l’absence d’un président de la République française, l’absence éventuelle du président français au Sommet de Kinshasa serait ressentie comme une faute politique et historique majeure. Et qu’est-ce qui expliquerait que la R-dC continue de réaffirmer son appartenance à une organisation qui lui aurait opposé un tel camouflet?

4. François Hollande multiplie des contacts avec le Continent africain en faisant dérouler à Paris jour après jour le tapis rouge à des Chefs d’état dont on peut se demander s’ils seraient exempts de tout reproche chez eux.

5. Le président Hollande se serait prononcé, s’agissant de l’Afrique, pour la promotion de la démocratie et les règles de gouvernance, la promotion de la paix et de la stabilité...
Si on peut se demander pourquoi cette politique française qui serait un remake de La Baule ne serait seulement valable que pour le Continent, on s’interrogerait en quoi, en l’espèce, malgré une communication de diabolisation qui tire profit d’un contexte complexe, notre pays ne regarde pas dans la même bonne direction que Hollande. Par deux fois, Joseph Kabila a tenu la promesse d’élections dont à l’instar d’un forcené, le président de l’Udps boycotte les résultats même si tous les élus de son parti hormis son fils et sa sœur, siègent à l’Assemblée nationale et n’ont aucun problème ni avec le Gouvernement de la République ni avec une Institution du pays qu’ils reconnaissent. Jour après jour, le Gouvernement de la République pose des actes allant dans la bonne direction et réalise des performances économiques applaudies et reconnues dans le monde, une croissance économique soutenue de 6% faisant entrevoir le passage à une économie intermédiaire. Quant à la promotion de la paix et de la stabilité, c’est l’occasion pour les amis du Congo de se prononcer sans équivoque face à une énième agression dont le pays est victime en se montrant proche de lui!

6. à ce propos, alors que le sol se dérobe sous les pieds de Kigali accusé par tous les observateurs neutres d’armer une énième rébellion dans les Kivu et que les états-Unis, la Grande Bretagne, les Pays-Bas et l’Allemagne - bientôt rejoints par la Communauté des Nations - annoncent le gel de leur coopération avec le régime rwandais, manifestant leur sympathie envers notre pays, est-ce le moment que la France - socialiste - choisirait pour s’éloigner de notre pays, elle qui est à la base de ces conflits armés avec ces violences sexuelles de masse qui accablent la région avec la mauvaise décision de l’opération Turquoise prise par le président - socialiste - Mitterrand qui tentait désespérément de sauver son ami Juvénal Habyarimana?
N’est-ce pas au contraire le moment qu’elle devait choisir pour présenter des excuses publiques attendues par le Congo en s’engageant à réparer les torts économiques, écologiques commis et aider le pays à poursuivre sa normalisation politique? S’agissant de l’aide matérielle, force est de constater que malgré des problèmes économiques ardus, Paris n’a pas mis la main dans sa poche pour aider aux préparatifs de ce Sommet....

7. Enfin, qui encore a dit que les états n’ont pas d’amis éternels, ni d’ennemis éternels; seuls les intérêts sont éternels?
T. MATOTU

LEGENDE :
De la manière la plus claire, on sait désormais que des opposants ont mis dans la bouche de François Hollande ce qu’il n’avait jamais déclaré nulle part. DRESERVES.

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