Le Congo impose le respect
  • mar, 01/07/2014 - 04:36

Une puissance de feu défile devant les diplomates deux heures durant.

Nul n’avait imaginé que le Congo avait une telle force de frappe. L’occasion faisant le larron, la fête de l’Indépendance - cela fait 54 ans déjà pour notre pays - le Président de la République Joseph Kabila Kabange au titre de Commandant suprême des Forces armées et de la Police a sorti la grosse artillerie.
Qui veut la paix prépare la guerre... Outre les diplomates accrédités dans notre pays, il y avait à la tribune pour admirer ces petits joujou une représentante personnelle du Président français François Hollande, la ministre en charge de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique, Marylise Lebranchu. Accompagnée par un vrai connaisseur du Congo - qui connaît l’Afrique - l’ambassadeur français Luc Hallade, la ministre en charge de la Réforme de l’État, de la Décentralisation et de la Fonction publique - premier membre du Gouvernement français à visiter notre pays depuis la visite du président français à Kinshasa en octobre 2013 lors du sommet de la Francophonie - a compris le message subliminal de cette tornade d’armement déployée sur le Boulevard Triomphal. Elle qui a martelé que «Paris n’a pas de leçon à donner à Kinshasa», ajoutant: «La France n’a pas à se prononcer sur des questions internes (...) C’est aux Congolais de décider en toute souveraineté».

ATTAQUE OU TRAHI, LE CONGO DEMEURE GRAND ET DIGNE.
On sait que Paris «accompagne les efforts du Congo pour un retour de la paix» dans les Kivu et c’est «à l’initiative de la France» que la résolution 2174 a été votée à l’unanimité le 28 mars au Conseil de Sécurité des Nations Unies qui renouvelle le mandat de la Monusco et encourage «l’application intégrale » de l’accord d’Addis-Abeba entre les 11 pays de la sous-région. La veille de la célébration de la fête de l’Indépendance, Joseph Kabila Kabange avait fait la grande annonce à la Nation: «nos forces armées ont le contrôle absolu de l’ensemble du territoire national». Poursuivant: «La démonstration a été faite, de la plus belle manière, que la République Démocratique du Congo peut être attaquée de l’extérieur, voire trahie par certains de ses fils mais elle demeure grande et digne».
Depuis une semaine, le boulevard Triomphal dans la Capitale - qui va du Pont Kasavubu à l’avenue ex-24 novembre en passant par le Palais du Peuple, siège du Parlement - était devenu inaccessible aux véhicules. Barricadé pour des raisons de sécurité. Tous les accès étaient interdits sauf pour les piétons. Les passages par les avenues de la Victoire, Ex-24 Novembre, Funa, Saïo, Huileries, etc., étaient filtrés.
Pour ce défilé historique, les autorités avaient mis les petits plats dans les grands. Rien n’avait été laissé au hasard alors que le retour au pays des centaines d’expulsés du Congo voisin avait mis en veille les services de sécurité.
Un seul mot à la bouche: garantir une réussite totale à cette commémoration de la fête de l’Indépendance qui n’avait plus eu lieu depuis de longues années.
Le dernier défilé dans la Capitale remonte à la fête du Cinquantenaire qui vit la visite dans notre pays de l’ancien roi de Belgique, Albert II. Depuis lors, le Congo faisait face à la guerre d’agression au Kivu et tous les efforts étaient tournés au front où nos soldats ferraillaient. Impossible dans ces conditions d’organiser une manifestation d’anniversaire fût-elle d’accession du pays à l’indépendance et à la souveraineté nationale et internationale.
Mais depuis, le Congo est libéré. Libéré par nos forces de défense et de sécurité.
La veille, dans son traditionnel discours à la Nation, le Président de la République a en effet assuré ses compatriotes de façon solennelle: plus un centimètre du Congo n’est plus désormais occupé.
Dès lors, rien ne pouvait expliquer que le pays fasse - une énième fois - l’économie d’un anniversaire. Mais puisqu’il fallait célébrer cet anniversaire, le thème fut naturellement choisi: honorer précisément ces hommes et femmes qui méritent de la Patrie.

CONGOLAIS, DORMEZ TRANQUILLES, VOTRE DEFENSE EST ASSUREE.
Autour du Président de la République assis aux côtés de son épouse, la Première Dame Olive Lembe arrivée peu avant le Chef de l’Etat, avaient pris place à la tribune d’honneur les deux présidents des Chambres parlementaires, Aubin Minaku Ndalandjoku et Léon Kengo wa Dondo, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Augustin Matata Ponyo Mapon et les membres du Gouvernement, le premier président de la Cour suprême de Justice et le Procureur général de la République, des Députés et Sénateurs de la majorité mais aussi de l’opposition, des mandataires publics, des diplomates accrédités au pays, des dirigeants d’entreprises publiques et privées, etc. Ce sont des milliers de militaires et policiers impeccablement habillés qui ont battu le pavé, deux heures durant, de 11 à 13 heures, aux rythmes des trois fanfares: celle des FARDC, de la Garde républicaine et de la Police nationale.Hommes et femmes en uniforme venaient de différentes unités: état-major général, forces terrestres, aériennes et navales, garde présidentielle, Académie militaire de Kananga, etc. Après le défilé des hommes, le plus impressionnant et le plus surprenant pour les observateurs a été le défilé motorisé. Un vrai arsenal militaire a glissé sur le Triomphal a défilé: des autos blindés, des chars de combat de divers calibres, des véhicules de transport des troupes, la chasse qui couvrait le ciel kinois. Jamais - de mémoire de Congolais - sous Mobutu, Kinshasa n’avait vu un tel déploiement d’armes lourdes de tous types. Les spécialistes militaires s’en sont rendus compte. Message clair: Congolais, vous pouvez dormir tranquilles, la défense du pays est désormais assurée.
A ceux qui s’hasarderaient demain à narguer le Congo, la réponse est là! Le Congo - après des épreuves endurées - a, dans le plus grand secret, préparé sa monture. Jamais, il ne se laissera surprendre. Il dispose d’une force de frappe, foudroyante. Il réclame et impose le respect des turbulents voisins.
Mais le Congo qui s’est engagé sur la voie de la consolidation de ses acquis économiques ne cherchera à faire la guerre à personne. La paix retrouvée, le pays a le désir de stabilité en vue de consolider la croissance qui permettra de reculer la pauvreté.
T. MATOTU.


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