Des argentiers affluent à Kin
  • jeu, 02/08/2012 - 15:52

Pour la deuxième année consécutive, tout le gotha financier africain réuni dans les salons du GHK.
Des argentiers comme s’ils en pleuvaient dans la Capitale de la R-dC. Pour la deuxième année consécutive, le plus naturellement du monde - sans que personne n’ait rien à décommander et n’ait rien décommandé -, ils sont tous là, en grand nombre, au grand complet, dans la plus parfaite organisation, au même Salon du GHK, dans notre belle Capitale, aimant ce pays comme jamais. L’année dernière - il y a un an jour pour jour, du 3 au 4 août 2011 -, c’était Augustin Matata Ponyo Mapon qui les accueillait au titre de président du Caucus. Il était alors ministre des Finances. Cette année - du 1er au 2 août - c’est Patrice Kitebi Abol Mvul qui les reçoit ayant pris la main du ministre Matata passé à la tête de l’Exécutif national et présidant ce cérémonial qui peu à peu se mue en tradition.
LE SOFT INTERNATIONAL N° 1179 DATE JEUDI 2 AOUT 2012

Tout va bien et même très bien.
Le pays est gouverné, les résultats - quoi qu’en disent certains sans rien penser - font frémir, le taux de croissance oscille déjà les 7%.
C’est un diplomate occidental qui, ému par ces performances économiques soutenues jamais observées à ce jour, expliquait il y a peu: «Dans deux ans, le monde va venir en masse vous saluer ici à Kinshasa». D’ajouter: «Tenez bon».
Certes, mais Matata ne cache pas sa colère.
à ces grands argentiers du Continent, il explique: «Ces assises se tiennent à un moment crucial pour le développement de la République Démocratique du Congo qui, après avoir réussi à créer les conditions favorables pour la stabilité de son cadre macroéconomique, s’est résolument tournée vers les politiques visant la croissance à deux chiffres, en vue de rejoindre, d’ici à 2016, le cercle des pays à revenu intermédiaire».
Puis: «Au moment où se déroulent ces travaux, je ne peux passer sous silence la grave situation de conflit qui affecte, de manière dramatique, nos concitoyens vivant à l’Est de la République; situation susceptible de saper les efforts durement consentis aux plans politique et économique ces dernières années, sous le leadership du Président de la République». Puis: «Le Gouvernement s’emploie à mettre un terme à cette situation».
Ci-après le discours du Premier en intégralité:

Honorables Députés et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs africains auprès du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI,
Monsieur le Vice-Président de la BAD,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Messieurs les Administrateurs auprès de la BM, du FMI et de la BAD,
Madame la Secrétaire Exécutive de la Fondation Africaine pour le Renforcement des Capacités
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,

Je voudrais, au nom de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, et au nom de l’ensemble du peuple congolais, vous souhaiter une chaleureuse bienvenue et un agréable séjour à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Notre pays vient d’être honoré pour la seconde fois, en abritant ce grand forum qui traite de questions importantes concernant les économies africaines.
C’est donc avec une réelle satisfaction que je viens présider la cérémonie d’ouverture de cette réunion du Caucus africain 2012.
Je salue les différentes délégations qui ont bien voulu honorer de leur présence cette seconde réunion du Caucus africain à Kinshasa.
Je saisis cette occasion pour réitérer la reconnaissance de la République Démocratique du Congo à la haute direction de la Banque mondiale et à celle du Fonds monétaire international, qui n’ont cessé d’accompagner nos pays dans ses efforts de développement et notre gouvernement dans sa lutte contre la pauvreté.
Enfin, en ma qualité de Président du Caucus africain de l’édition 2011, je ne saurais m’empêcher d’exprimer toute mon appréciation à l’ensemble des Gouverneurs africains auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour leur excellente collaboration durant toute la période de l’exercice de mes fonctions.
Cette appréciation va autant à tous nos Administrateurs auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour leur assistance - efficace et leur dévouement à défendre notre continent.

Honorables Députés et Sénateurs,
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs,
Distingués Invités,
Mesdames et Messieurs,
Ces assises se tiennent à un moment crucial pour le développement de la RDC qui, après avoir réussi à créer les conditions favorables pour la stabilité de son cadre macroéconomique, s’est résolument tournée vers les politiques visant la croissance à deux chiffres, en vue de rejoindre, d’ici à 2016, le cercle des pays à revenu intermédiaire. Au moment où se déroulent ces travaux, je ne peux passer sous silence la grave situation de conflit qui affecte, de manière dramatique, nos concitoyens vivant à l’Est de la République; situation susceptible de saper les efforts durement consentis aux plans politique et économique ces dernières années, sous le leadership du Président de la République. Le Gouvernement s’emploie à mettre un terme à cette situation.

Mesdames,
Messieurs,
Le Caucus africain constitue un cadre d’échanges idéal pour passer en revue, comme je l’ai indiqué, des questions fondamentales concernant le développement de l’Afrique.
Le développement du Continent, tout en étant possible, à l’instar d’autres zones géographiques du monde, requiert un ferme engagement politique, intellectuel, pour sortir de supposés modèles magiques, et œuvrer sur une approche plus innovante, efficiente et adaptée au contexte social et historique de l’Afrique. Le célèbre philosophe chinois Lao Tséu n’a-t-il pas dit, je cite: «tu dois découvrir ta voie»?
Il est encourageant de constater que la plupart des économies d’Afrique subsaharienne ont réalisé, l’année dernière, une croissance moyenne de l’ordre de 5 %, en dépit d’une conjoncture internationale difficile. Mais l’impact de cette performance demeure encore très marginal en termes d’emplois créés et de réduction de la pauvreté. La croissance ne peut être une fin en soi. Elle doit servir de courroie de transmission de nos efforts de modernisation de nos économies, de mise en valeur responsable et durable de nos potentialités, et d’amélioration du vécu quotidien de nos populations - notre ambition ultime et légitime. Pour cela, nos politiques et stratégies doivent constamment viser un ruissellement géographique, sectoriel et humain de la croissance engendrée.
Ceci est la condition sine qua non pour inscrire l’Afrique sur l’orbite du développement sain et durable. La dynamique de croissance imprimée en Afrique n’est pas irréversible, et le retard de développement risque encore de se creuser au regard des incertitudes qui planent sur l’économie mondiale, mais aussi de certaines carences liées à nos politiques macroéconomiques et sectorielles. à cet effet, ma conviction est que le contexte économique mondial actuel est tout aussi une opportunité pour l’Afrique, dont les économies n’ont pas encore atteint le plein-emploi.
Voilà pourquoi j’estime que ce forum revêt une importance cruciale, à l’ère de grands bouleversements économiques mondiaux, qui à coup sûr, finiront par imprimer une nouvelle reconfiguration de l’économie mondiale. Une raison essentielle pour placer ce forum à la hauteur des enjeux.
Les intérêts au niveau national, comme à l’échelle sous-régionale ou continentale doivent être examinés à la lumière de nos engagements en faveur de nos populations, et cela dans un élan de consolidation de la paix, de renforcement de nos institutions et de la redynamisation continue des coopérations régionales, pour mieux faire face aux défis qui s’imposent à nous. C’est ici aussi l’occasion de rappeler que les meilleures politiques économiques du monde ne pourront jamais produire les effets escomptés sans un minimum de stabilité politique et de paix. Ceci demeure un défi majeur pour la plupart des nos pays, et régions.
Pour clore mon propos, j’en appelle aux décideurs que vous êtes, que les résolutions et recommandations de ces travaux, en rapport avec les points inscrits à l’ordre du jour, puissent constituer des balises pour les politiques à mettre en œuvre tant par nos gouvernements que par nos partenaires au développement. Sur ce, je déclare ouverte la réunion du Caucus africain 2012.
Je vous remercie.
Le PM Matata Ponyo à l’ouverture mercredi 1er août des travaux du Caucus africain au GHK. DR.

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