Les opérations d’arnaque du FPI qui piège les promoteurs empêchent l’industrialisation et la croissance
  • jeu, 05/03/2020 - 23:45

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1483|VENDREDI 6 MARS 2020.

Une vraie arnaque au cœur du système financier congolais. De connivence avec des banques amies principalement la Trust Merchant Bank SA (RDC) en abrégé TMB, œuvre d’un homme d’affaires étranger arrivé au Congo poches percées, installé dans la quincaillerie dans le Katanga minier, et peu scrupuleux Robert Lévy qui a depuis déménagé à Goma, dans le Kivu minier où il s’est fait de nouveaux amis, qui s’est enrichi par l’acquisition à vil prix d’immeubles dont l’imposant jadis siège de la première banque privée du pays, la Banque de Kinshasa de la famille Dokolo, cité dans le scandale de fonds du programme des 100 jours du Président de la République avec 66 millions de $US passés par ses caisses - le système consiste à piéger des candidats promoteurs des projets industriels en leur faisant croire que des prêts leur ont été accordés quand le Fonds de Promotion de l’Industrie, FPI en sigle, renfloue les caisses des banques commerciales en faillite, pompe à la pelle des belles commissions et, dans des cas extrêmes, use d’une ruse huilée de guerre. Sans rien verser aux candidats promoteurs parmi les plus fragiles qui auront néanmoins solennellement préalablement signé des contrats, la connexion FPI-TMB les met dans l’incapacité de réaliser leurs objectifs. Grâce à leurs moyens financiers colossaux, il reste à la connexion mafieuse de se payer avocats, juges, médias stipendiés pour réaliser les hypothèques sur des immeubles mis en gage et d’appauvrir encore plus des compatriotes. Mais le crime dans un état de droit n’est jamais parfait.
Il viendra un jour où le monde citera la presse congolaise comme référence. Il faudra qu’elle devienne mieux, redevienne puissante, qu’elle dispose de moyens logistiques, qu’elle affronte de puissants groupes financiers mais est-ce possible sauf dans des cas rares sinon rarissimes tel en France Mediapart, ce média lancé en mars 2008 autour de l’ancien journaliste du Monde Edwy Plenel qui se veut «site d’information indépendant français d’actualités indépendant et participatif en ligne» ou, mais dans un autre registre, le satirique paraissant une fois la semaine, le mercredi, Le Canard Enchaîné, tous deux marqués - et ce n’est pas un hasard - par le refus de publicité commerciale. Dans une vie précédente, comparée à la puissante presse du Nigeria, la presse au Congo avait atteint ce niveau en Afrique.

SANS RIEN VENDRE, ON FAIT SA PUBLICITE.
Portée par le régime d’aide publique légale, elle fut citoyenne et respectée sans être mise au service des intérêts particuliers comme l’est aujourd’hui la majorité de titres de presse dans nos pays d’Afrique pauvres. Mais avant de franchir cette étape, il faudra à la presse disposer d’une plate-forme d’intelligences et d’une corporation digne. Car c’est ce qui manque le plus.
Comment expliquer que des médias ignorent le B-a-ba de leur propre profession et que la corporation ou la gouvernance publique ne fasse rien pour promouvoir des valeurs millénaires? Il faut commencer par connaître un métier pour y trouver sa place. Par exemple, n’est-ce pas outrancier qu’un média affiche en couverture de la publicité d’une entreprise publique qui n’a pas vocation commerciale et que ce média prenne publiquement position dans un débat engageant cette entreprise ou son produit sans se faire sanctionner par un tribunal des pairs ou par un tribunal tout court ou qu’un organe de presse responsable réponde à un texte paru dans un autre organe de presse qu’il n’a pas préalablement publié? D’une part, quel objectif vise cette entreprise publique en dépensant autant de fonds publics sinon taire les médias sur une gestion? Comment pense-t-on faire revenir le pays sur le droit chemin - l’Etat de droit précisément - avec un tel désordre dans un secteur qui est généralement reconnu comme «le quatrième pouvoir»? Pourquoi ces «lanceurs d’alerte» congolais - s’ils existent - ne plongent-ils pas dans un secteur clé de régulation plutôt que de faire du régime de délation qui ressemble à du chantage, un fonds de commerce ?
En l’espèce, sauf deux ou trois organes de presse - l’exception existe toujours et tout en leur honneur, à savoir, Forum des As, le site en ligne politico.cd et la radio TopCongo - comment ne pas déplorer que des titres de presse se soient rendus devant la porte d’un auxiliaire de cabinet d’avocats pour solliciter le droit de publication d’un texte ne répondant ni dans son format, ni dans son fond, au texte auquel il prétendait répondre ? Le texte qui aurait déclenché le prétexte ne portait que sur quatre ou cinq paragraphes. Il en faudra à cet auxiliaire de longs paragraphes vendu à son client mais cela fera le bonheur d’une certaine presse dont les titres seraient inconnus n’eût été l’Internet et dont la «direction» n’a jamais été dans aucune école de formation. Comment précisément à cette époque de l’instantané et donc, de la vitesse, ne pas se préoccuper de réglementer un secteur aussi prioritaire à la formation et à l’intelligence de l’homme et du citoyen quand partout dans le monde, même les pays occidentaux, des mesures idoïnes sont prises ?
Quant au fond, dépourvu d’arguments face à un tweet qui réclamait au FPI et à sa banque TMB «un début de preuve (...)» qu’un centime avait été versé dans le compte industriel ou commercial d’un promoteur de projet industriel en rapport avec le contrat de crédit n°641, cet auxiliaire de cabinet d’avocats se contentera, devant son tribunal médiatique tout acquis, de brandir des ordres de paiement sans recevoir la moindre interrogation. Au fond, c’est quoi un ordre de paiement ? Selon le site mataf.net, rien qu’«une instruction donnée par un client à une institution financière, qui est son teneur de compte, de mettre une somme d’argent à la disposition d’un bénéficiaire». Depuis quand cette instruction qui peut ne pas être exécutée, pourrait devenir une preuve de réception d’un paiement ?

AUCUNE TRACE D’ARRIVEE DE FONDS.
Selon le site wonder.legal, la preuve de réception d’argent dans une banque ou dans toute autre transaction est un «reçu (justificatif de paiement), un modèle de reçu (aussi appelé récépissé ou quittance) par lequel la personne (particulier, entreprise ou association) qui a encaissé un paiement atteste de sa bonne réception. Il permet au payeur de conserver une preuve de son paiement afin de faire valoir ses droits ultérieurement (par exemple en cas de non-livraison, de demande de remboursement, etc.).
Remarque - le reçu ne doit pas être confondu avec la facture, document comptable par lequel un professionnel s’engage à réaliser un service ou une vente pour un certain prix; et la reconnaissance de dette, document par lequel un débiteur s’engage à rembourser une somme d’argent à son créancier».
Voilà qui rappelle une séance de Cour constitutionnelle où un candidat Président de la République invalidé pour défaut de paiement, se pourvoit en justice et brandit un ordre de paiement adressé à une banque mais que celle-ci atteste ne guère connaître puisqu’aucune trace d’arrivée de fonds n’a jamais été prouvée dans les livres de la banque.
S’agissant du contrat de prêt n°641 au Fonds de promotion de l’industrie – puisque c’est de cette entreprise publique qu’il s’agit - c’est exactement la question de fond. Le FPI peut-il brandir la preuve que des fonds sortis de ses caisses ont atterri dans la banque référencée du promoteur et dans le compte référencé ? Si oui, peut-il en donner la presse dans sa presse stipendiée?
Sans dévoiler des secrets de la justice, quel traitement avait réservé la banque du FPI à l’expert comptable Me Tshibangu Sabw’a Tshiband Osoft commis par le tribunal saisi par le promoteur lésé en vue de «constater et apprécier la régularité de la tradition effective des fonds issus d’un crédit octroyé par le FPI au bénéfice de FPG suivant le contrat de prêt n° 641 sous RCE 5248»?
«Nos descentes dans les banques n’ont rien donné parce que celles-ci n’étaient pas disposées à collaborer. A chaque passage, chaque fois qu’une embûche nous tendue était sautée, trois autres apparaissaient. Un compte rendu dressé à cet effet est disponible à la cote 38. La cote 39 montre comment nous nous sommes ingéniés contre la forteresse TMB en nous adressant directement à la plus haute hiérarchie dans le but qu’on nous laisse accomplir notre devoir. Les cotes 40 à 43 montrent d’autres subterfuges dont nous avons usé pour contourner le refus de TMB de nous voir accéder aux comptes Kin-kiey aux fins d’en analyser les flux. La cote 44 restée sans réponse montre le refus du FPI de me voir accéder à son manuel des normes et procédures pour examiner si les processus suivis aussi bien par l’octroi du crédit que par sa libération étaient recommandés par les normes du manuel FPI», écrit l’expert comptable près les tribunaux de commerce, Me Tshibangu Sabw’a Tshiband Osoft.
N’est-ce pas le travail de journaliste d’enquêter, au minimum, de passer un coup de fil avant toute publication de texte au lieu de se contenter de titres «pompeux et sablonneux», alignés, payés au préalable pour reprendre l’expression qui traverse les temps de l’ancien Premier ministre du Zaïre (5 juillet 1990-1 april 1991), le Professeur émerite Vincent de Paul Lunda Bululu? Quelle valeur accorder à un article publicité?
Sur le fond du dossier, les conclusions de l’expert comptable sont sans équivoque : «Au vu des éléments en ma possession et après investigations, il y a lieu de conclure comme suit:
J’ai constaté l’existence du contrat de prêt n°641;
Je n’ai pu vérifier que le FPI a versé le montant de ce crédit au demandeur;
Que ce soit au niveau du FPI ou à celui de la TMB où les fonds auraient été acheminés, je n’ai pu ni vérifier, ni apprécier la régularité de l’opération de crédit et de son paiement». «Si le FPI a déboursé des fonds en faveur du FPG, il n’existe aucune garantie que ce dernier est entré en leur possession (...)».
On pourrait demander au Fonds de promotion de l’industrie dont la mission est celle d’accompagner les promoteurs dans la réalisation de leurs projets et objectifs s’il existe un seul expert du FPI qui se soit rendu une seule fois au siège du FPG pour constater l’évolution et la réalisation du projet.

OPERATION EXTORSION VISANT EXPROPRIATION.
Comment expliquer ce manquement professionnel inqualifiable? Le FPI a-t-il jamais fait partie du dispositif institutionnel en charge de promouvoir l’industrialisation et la croissance du pays? Ou, est-il, grâce aux fonds publics qu’il collecte, un dispositif huilé d’arnaque des candidats promoteurs à qui on fait croire que des prêts leur ont été accordés alors qu’en réalité, il n’y a rien de tel ou il n’y a rien vraiment de tel au moment où sa direction s’organise avec des banques commerciales pour des rétro-commissions empêchant ces candidats de réaliser leurs projets et de se trouver en incapacité de rembourser ces fameux prêts et de devoir s’appauvrir en se laissant s’exproprier par la perte de leurs hypothèques à l’aide des juges de connivence et bien graissés ?
Que des cas d’opérations d’extorsion - d’autres diront avec raison de détournement d’argent public - qui consiste à se saisir des sommes d’argent prétendument mises à la disposition des promoteurs dans le but de les mettre en situation de non-réalisation de leurs objectifs industriels et commerciaux en vue de les rendre insolvables et dans l’incapacité de remboursement de prêts prétendument réalisés en vue de se saisir des biens mis en hypothèque, meublent le FPI et quel juge, dans quel pays, ne saurait se rendre compte de cet stratagème qui trône au cœur du FPI et dire le droit, rien que son droit même si le FPI et sa kyrielle de banques comptent sur leurs colossaux moyens financiers pour se payer tous les tribunaux du pays? Comment ne pas interpeller des médias stipendiés ou des lanceurs d’alerte improvisés et se dédisent mais qui n’apparaissent qu’à des périodes précises?
ALUNGA MBUWA.


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