la rébellion évaporée, annonce une humiliante capitulation.
La guerre du M-23 a pris fin
  • dim, 03/11/2013 - 23:42

Traquée par une armée requinquée, la rébellion évaporée, annonce une humiliante capitulation.

Le mercredi 30 octobre au jt de 20 heures de la télévision nationale Rtnc, le président de la République adresse un message à la Nation après la déroute des rebelles du M23 et la prise de leur dernier bastion Bunagana, à la frontière ougandaise.

Ce fut un ultimatum - le dernier - adressé au M-23 et aux groupes armés du Kivu, de l’Ituri et du Katanga. Le matin même, le Chef de l’Etat venait de s’entretenir pour la dernière fois en tête-à-tête avec son homologue sud-africain Jacop Zuma, qui achevait une visité d’Etat - la première d’un président sud-africain au Congo. Zuma n’est pas n’importe qui. Il est pour l’Afrique ce que Obama est pour le monde. Le gendarme en quelque sorte. Avant de se rendre à Kinshasa, Zuma avait accueilli chez lui à Pretoria le Français François Hollande et, avant, Barack Obama, précisément!

«ENOUGH IS ENOUGH».
La veille de son retour dans son pays, Zuma avait adressé un message robuste aux rebelles et à leurs parrains, nos voisins via les deux Chambres réunies en Congrès. «Enough is enough. Time for peace is now» (Trop c’est trop! L’heure de la paix a sonné!).
Dans la soirée de ce mercredi 30 octobre, peu après le départ de Zuma, Kabila déclarait ce qui suit à la télé:
«Je réitère mon appel aux éléments du groupe armé qui vient d’être déguerpi des territoires de Nyiragongo et de Rutshuru à se démobiliser volontairement à la faveur de l’initiative de la région des Grands Lacs, faute de quoi nous n’aurons d’autre option que de les y contraindre par la force».
Puis: «Le même appel est adressé aux autres groupes armés nationaux. Mettre fin à toutes leurs activités militaires rendrait les uns et les autres éligibles à la réinsertion dans la vie nationale».
Puis, «aux résidus des groupes armés étrangers FDLR, ADF-NALU, LRA et FNL, qui continuent à semer la désolation dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, je les mets en demeure de déposer les armes et de mettre fin à toute exaction sur les populations congolaises. Faute d’obtempérer à cette injonction, ces groupes armés s’exposent à une opération de désarmement forcé aussi vigoureuse que celle en cours».
Et, last but not least: «Aux pays voisins, je tiens à redire que la voie royale pour la paix et la stabilité dans la région réside dans la mise en ouvre, effective et de bonne foi, de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ainsi que de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Je les exhorte donc à remplir leurs engagements aux termes de cet Accord et réaffirme la détermination, à ce jour non démentie, de la République Démocratique du Congo à remplir les siens».
Kabila n’avait pas parlé en l’air. Ses proches témoignent que le Président qui parle peu ne parle jamais en l’air. Quand il dit une chose, il la réalise, cela peut prendre le temps qu’il faut, mais Kabila la réalise dans les termes de son engagement et, certainement, à plus forte raison quand il s’agit d’un ultimatum qu’il a lancé, il ne peut que tenir parole.
L’histoire renseigne que c’est poussé souvent à l’extrême, n’ayant aucune autre alternative que les dirigeants du monde prennent les décisions de non-retour.
Lors de la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis adressent le 26 juillet 1945, un ultimatum au Japon afin qu’il dépose les armes. Trois mois avant, le 8 mai, l’Allemagne a capitulé mais le Japon poursuivait la guerre. Washington va prendre connaissance d’un communiqué officiel dans lequel le Japon dit ignorer l’ultimatum américain et définit ses objectifs de guerre.
Harry Truman qui venait de succéder en avril à Roosevelt, déclare: «S’ils n’acceptent pas maintenant nos conditions, ils doivent s’attendre à un déluge aérien destructeur comme on n’en a encore jamais vu sur terre». Mais le Japon s’obstine, refuse à toute abdication.
Plus tard, on fit la découverte de documents secrets datés du 6 juin 1945 confirmant cette obstination. Le gouvernement s’y dit décidé à «poursuivre la guerre jusqu’au bout», prévoyant de lâcher des milliers d’avions-suicide pilotés par des kamikazes et de mettre sur pied une milice de 30 millions de civils.
«Enough is enough. Time for peace is now» (Trop c’est trop! L’heure de la paix a sonné!), a dû se dire Harry Truman.
Le 6 août 1945, le monde apprend que le premier bombardement atomique vient d’avoir lieu. Deux jours plus tôt, des flots de prospectus avaient été déversés sur Hiroshima sur lesquels on pouvait lire: «Votre ville sera rasée à moins que votre gouvernement ne capitule».
Le 6 août 1945, à 8 h 16 précises, un B-29 baptisé Enola Gay - du nom de la mère du pilote - décolle de l’atoll de Tinian. La forteresse volante transporte la première bombe à uranium, surnommée Little Boy, qui pèse plus de 4 tonnes. Little Boy libère l’équivalent de 20.000 tonnes de TNT. Enola Gay largue Little Boy qui explose à 530 m au-dessus du sol et à 275 m de son objectif.
La mort s’abat sur Hiroshima, qui, au moment du conflit, compte 400.000 habitants. La ville est rasée à 90%. Le bilan fait état de 130.000 victimes, dont 80.000 tués.
Dès le lendemain, Truman réaffirme sa fermeté: «Le monde se souviendra que la première bombe atomique a été lancée sur Hiroshima, une base militaire. Nous l’avons utilisée pour abréger les atrocités de la guerre, et pour sauver les vies de milliers et de milliers de jeunes Américains. Nous continuerons à l’utiliser jusqu’à ce que nous ayons complètement détruit le potentiel militaire du Japon».
Trois jours plus tard, le 9 août 1945, c’est au tour de Nagasaki à être largement détruite. Bilan: 70.000 morts.
Sans aucun pouvoir sauf symbolique, l’empereur Hirohito avait envisagé, dès le 20 juin, après s’être entretenu avec son conseil de guerre, de se rendre aux Américains sans être entendu par ses Généraux.
Cette fois, c’est plus sérieux. «Enough is enough. Time for peace is now» (Trop c’est trop! L’heure de la paix a sonné!), a dû se dire l’Empereur.
Dès le 10 août, le gouvernement japonais fait savoir qu’il accepte les termes de l’ultimatum du 26 juillet, et, le 14, capitule sans condition.
Le 16, le mikado donne à toutes ses forces l’ordre de cesser le combat. Dix jours plus tard, les Américains débarquent au Japon, et, le 2 septembre, l’acte solennel de capitulation est signé en rade de Tokyo, devant le général MacArthur, sur le cuirassé américain Missouri (le général Leclerc y représente la France).
Au moment où Le Soft
International écrit ces lignes, on apprend que le chef rebelle du M23, Bertrand Bisimwa, depuis son asile ougandais, a réclamé un cessez-le-feu avec les FARDC.
Un cessez-le-feu ou a-t-il fait savoir qu’il a fini par accepter les termes de l’offre-ultimatum du Chef de l’Etat congolais à déposer les armes et «à se démobiliser volontairement à la faveur de l’initiative de la région des Grands Lacs»?
Signe? On a appris que le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda qui avait juré de ne refaire le voyage de la Capitale ougandaise sous aucun prétexte sauf pour aller parapher un accord de paix, s’était rendu à Kampala.
Le 1er novembre, on a appris depuis Bunagana, que les FARDC ont donné une chance aux rebelles avant l’assaut final. L’armée préparait un nouvel assaut pour déloger les derniers rebelles du M23 des quelques collines qu’ils occupaient encore. «Nous donnons une dernière chance à tous les combattants du M23 de se rendre», a déclaré le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée pour le Nord-Kivu. Les rebelles étaient assiégés, «pris en étau». Le déluge de feu n’est plus loin.
D. DADEI.

Categories: 

Related Posts

About author

Portrait de yves