La guerre de la territoriale est loin d’avoir pris fin
  • lun, 15/04/2019 - 03:54

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Elle est loin d’avoir pris fin. Tant qu’il n’y aura pas consensus au sein des Institutions, il ne faut pas croire que la question sera vidée. Certes, sur papier, dans l’urne, aux termes de la proclamation de la CENI, ils ont gagné. Voire largement remporté.
Reste l’étape de l’investiture. Et si Fatshi demandait à gratter chacun des cas, pris par la pression populaire qui estime que ces résultats sont loin de refléter la réalité populaire? Aucun dirigeant au monde en effet ne peut désormais se passer de la rue et du risque du dégagisme...
Si en Haut-Uélé, l’une des provinces de l’ex-Province Orientale, le gouverneur sortant ayant voulu se succéder à lui-même, Jean-Pierre Lola Kisanga (battu par 7 voix contre 13) a très vite concédé sa défaite mercredi 10 avril 2019 félicitant son successeur et unique challenger Christophe Baseane Nangaa, le propre frère du président de la Commission électorale nationale indépendante, ce n’est pas parce qu’il n’a rien à y redire.
Bien au contraire, «ici, comme ailleurs dans le pays, la corruption des élus locaux a battu son plein. Chacun d’eux a reçu dans le Haut-Uélé au moins US$ 120.000,00 en vue d’assurer la victoire sans appel du frère cadet» (de Corneille Nangaa Yobeluo), accuse un observateur présent. «Seules la démocratie et la province du Haut-Uélé ont triomphé», a pourtant réagi le gouverneur qui invite la population «à apporter son soutien total au nouveau gouverneur élu pour le développement et l’émergence de la jeune province», a déclaré Lola Kisanga «qui en sait plus et n’a aucun intérêt à soulever des vagues de colère... (contre son successeur). La guerre pour lui est perdue d’avance. Ce qu’il cherche est que celui qui lui succède ne lui cherche pas noise demain», explique un homme.
Si c’est l’accalmie dans le Haut-Uéle, c’est loin d’être le cas dans le Haut-Katanga, capitale Lubumbashi où le tout récent prisonnier politique Jean-Claude Muyambo Kyassa conteste son échec dans la course au gouvernorat.
Habitué des cours et tribunaux, l’ex-bâtonnier de L’shi a déposé à la Cour d’appel locale un dossier de requête «en annulation des résultats de cette élection».
«Je n’ai pas perdu», explique-t-il, dénonçant une «corruption à ciel ouvert».
L’ancien ministre des Affaires humanitaires du gouvernement Gizenga explique «avoir eu le temps d’appeler le président de la CENI pour l’alerter. Il m’a dit qu’il devrait tout faire pour que cela ne se passe pas de la manière dont je lui ai parlé. J’ai rapporté que 17 personnes venues de Kinshasa ont séquestré 21 députés à l’hôtel Karavia. Ils leur ont arraché leurs téléphones. On les a amenés dans un bus jusqu’à l’Assemblée provinciale». Avant de poursuivre, toujours aussi combatif: «Pendant la plénière, au moment du déroulement du vote, j’ai eu la chance de protester avec l’honorable Coco Mulungo. (La vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux) Mais, ils avaient décidé de faire ce qu’ils ont fait».
Muyambo déplore le fait que «des députés sont devenus inaptes. Ils se font accompagner, pas pour voir comment la machine marche, mais pour voir qui a voté pour qui. C’est une honte pour la République».
la même protestation a été formulée par le patriarche Gabriel Kyungu wa Kumwanza expliquant n’avoir jamais eu souvenance d’une telle honte.
ALUNGA MBUWA.


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