Willy Bakonga mêlé dans un autre dossier de 130 millions de $US avec une filiale de Giesecke & Devrient
  • mer, 12/05/2021 - 02:42

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1526|MERCREDI 12 MAI 2021.

Il n’a été condamné qu’à trois ans de prison et une amende d’environ 100.000 $US en association avec son fils. Il n’y a pourtant pas que l’argent de la gratuité de l’enseignement que Willy Bakonga Willy pourrait avoir détourné.

À quelques heures de la publication du gouvernement Sama Lukonde, le ministre d’Etat sortant en charge de l’EPST (Enseignement primaire, secondaire et technique) a conclu, de gré à gré, un marché portant sur l’identification et le suivi des élèves en R-dC avec une petite firme appelée Veridos Gmbh, pour une durée de douze ans !

Bakonga précisait dans une note datée du 30 mars 2021 que le projet va nécessiter un investissement de 108.233.867 d’euros (130 millions de $US). Contrairement à Didier Mazenga, ministre des TransComs sous Ilunkamba passé à l’Intégration régionale dans le cabinet Sama, qui a renoncé à un contrat de livraison des wagons à la SCTP (ex-ONATRA), Bakonga a superbement ignoré la directive du 30 janvier 2021, du nouveau Dircab du Président de la République, Guylain Nyembo Mbwizia portant suspension de tout engagement, liquidation et paiement de toutes dépenses autres que les charges du personnel au sein des ministères.

IGF INTÉRESSÉE.
Il n’a même daigné imiter certains de ses collègues qui ont sollicité et obtenu l’approbation du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba pour enjamber l’ukase du DirCab afin de conclure des chapelets des marchés divers, à la va vite, avec la procédure de gré à gré, entre début février et le 12 avril 2021, jour la publication du cabinet Sama.

Selon un élu FCC, le projet d’identification et de suivi des élèves en R-dC durant les douze prochaines années, devrait au préalable être soumis au Conseil des ministres et obtenir l’aval du Parlement. Veridos est une filiale de l’allemand Giesecke & Devrient qui produisaient des billets de banque sous Mobutu. Une société sur qui pèsent de lourdes présomptions de malversations financières ayant conduit le pays à la banqueroute au début des années 80.

L’Allemand Erwin Blumenthal, ancien du directoire de la Bundesbank, dépêché, en 1978, par le FMI pour avoir l’œil sur la gestion des finances publiques au Zaïre, citera, dans son rapport final, Giesecke & Devrient (G&D) autant que Renault-Saviem, parmi les personnes morales «qui ont participé de près au pillage du Zaïre».

Dans leur étude intitulée «Mobutismus-kalter krieg und Plünde-Kumpanei» («Mobutisme, guerre froide, pillage et Cie»), Mascha Madörin et Gertrud Ochsner démontrent «comment dès la fin des années 80, l’État du Zaïre est devenu (…) le plus grand faux monnayeur de la planète», avec la complicité de Giesecke & Devrient auprès de qui Kinshasa «acheta une presse à billets de haute précision neuve et en se procurant en Suisse l’encre verte nécessaire à fabriquer des dollars américains par l’intermédiaire de l’entreprise helvétique Security Printing, une filiale bien dissimulée de G&D. (…)

Il a ainsi été possible au clan Mobutu de produire au Zaïre non seulement des billets locaux mais aussi suffisamment de dollars. En avril 1983, la Zambie voisine accuse pour la première fois le Zaïre de fabriquer de la fausse. (…) On retrouvera dans l’appartement bruxellois de Bemba Saolona, un fidèle baron de Mobutu, « une quantité gigantesque » de faux dollars pas tout à fait terminés.

Le FBI attesta de l’excellente qualité de ces ébauches de billets de 100 dollars, pourtant le vert dollar US est l’un des secrets les mieux gardés du monde... Alors que Bemba prétendit que les six valises pleines à craquer avaient déposées dans son appartement à son insu».

Quant à Blumental, menacé de mort, personnellement par le chef d’État-major des armées, le général Eluki, il a dû s’enfuir de Kinshasa, quatre ans plus tôt, en 1979. Certaines sources attestent que Giesecke & Devrient était impliqué dans cette affaire.
Une affaire qui devrait sans doute intéresser l’IGF.
POLD LEVI MAWEJA.


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