Le projet de budget 2021 en régression de 40% à l’épreuve de la crise au sein de la coalition
  • ven, 06/11/2020 - 00:43

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1506|JEUDI 5 NOVEMBRE 2020.

En 2021, le Congo devrait connaître un relèvement de sa croissance de 3,5% après une récession de -1,9% projetée à fin 2020. Le taux d’inflation moyen devrait observer une baisse moyenne d’un peu plus de 1 point de pourcentage entre 2021 et 2023. Il se situerait à 9% en moyenne sur la période contre 31% en 2018, 5,9% en 2019 et 9,4% en 2020, selon les projections de la DGPPB, la Direction générale des politiques et programmation budgétaire.

Ces estimations supposent un redressement de l’économie mondiale et nationale dans un contexte de reprise de la production et du commerce extérieur, du relèvement des cours des principaux produits d’exportations du pays et de l’accroissement des investissements publics.

Dans ces conditions seulement, la programmation budgétaire 2021 postule une amélioration de la collecte des recettes à travers notamment la mise en œuvre des mesures de la politique fiscale alignées dans le cadre budgétaire 2020-2022 et dans le budget 2020 dont la plupart n’ont pas été appliquées en raison de la pandémie de Covid-19. Il s’agit notamment de la limitation de l’octroi des exonérations dérogatoires (l’IGF, l’Inspection générale des finances, est déjà en mission au sein des entreprises), l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment la ponction de l’IPR sur les primes, le suivi et le prélèvement systématique des impôts, droits et taxes à payer par les entreprises minières en phase d’exploitation et de production, l’informatisation du système fiscal en matière de déclaration et de perception des impôts, l’effectivité des dispositions du code minier, notamment la dotation de 0,3% du chiffre d’affaires pour la contribution aux projets de développement communautaire.

Les experts de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire insistent notamment sur une bonne coordination des politiques monétaire et budgétaire en vue de la relance économique du pays.

BUDGET 2021 EN REGRESSION DE PRES DE 40%.
Ce n’est un secret pour personne que le Vice-premier ministre du Budget, le CACH/UNC Baudouin Mayo Mambeke et celui des Finances, le PPRD-FCC José Sele Yalaghuli peinaient à s’accorder pour un fonctionnement efficient de la chaîne des dépenses. Par ailleurs, le FMI, le Fonds monétaire international, est de plus en plus critique vis-à-vis de la Banque centrale, la BCC, soupçonnée d’entretenir des comptes et des sous-comptes sujets à caution. Dans le personnel politique, des voix s’élèvent de plus en plus, exigeant l’audit de la trésorerie nationale.

Il sied cependant de noter que ce budget préliminaire connaîtra des amendements à trois niveaux. D’abord, lors des conférences budgétaires où tous les services de l’Etat dont les ministères et même la présidence de la République viendront présenter et défendre leurs budgets respectifs, au Conseil des ministres puis dans les deux chambres du Parlement.

Lors de la clôture du séminaire d’orientation budgétaire, fin juillet 2020, le Vice-Premier ministre et ministre du Budget, Baudouin Mayo Mambeke avait déjà convié, « tous les ministères et services publics au respect strict des directives de la Circulaire contenant les instructions relatives à l’élaboration de la loi de finances de l’exercice 2021, et des plafonds indicatifs qui seront mis à jour par la Direction Générale des Politiques et Programmation Budgétaire…»

C’est pourtant dans un contexte politique plutôt délétère au sein de la coalition FCC-CACH que le Premier ministre, chef du Gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, devrait présenter et défendre, dans les deux chambres du Parlement, le projet de loi de finances 2021. Mais tout indique que cette tâche reviendrait au nouveau gouvernement en chantier et certainement au nouveau chef du Gouvernement, Sylvestre Ilunga Ilunkamba ayant déjà commencé à faire ses cartons pour faire place à son successeur dont il serait encore très difficile, avant la clôture des consultations engagées par le Président depuis lundi 2 octobre, de dresser le portrait robot.

Selon la Direction générale des politiques et programmation budgétaire, le ministère du Budget dispose déjà d’une ébauche du budget 2021 qui se chiffrerait, en équilibre, en dépenses et en recettes, à 14.589.664 876.532 FC avec un taux de change moyen (CDF/USD) 1.856,85 FC. Soit 7.857.212.417,04 de $US. Soit près de 40% en régression par rapport au budget initial de 2020 qui fut adopté à 11 milliards de $US mais systématiquement retoqué par le Fonds monétaire internationale qui le jugea irréaliste et, depuis février 2020, par la pandémie de Covid-19, mais en net accroissement par au collectif budgétaire ou budget 2020 amendé mais non encore présenté au Parlement de 6 milliards de $US.
POLD LEVI MAWEJA.


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