Le gouverneur Mutombo admoneste le Gouvernement dans la crise bancaire
  • jeu, 14/09/2017 - 22:07

Devant les médias, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo s’est lâché…

Selon le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, l’Etat congolais est en partie à la base des difficultés que traversent les institutions financières dans le pays, la mauvaise gestion de ces institutions faisant le reste. Jeudi 31 août, le gouverneur de la BCC s’exprimant en marge d’une conférence sur l’amélioration du climat des affaires initiée par le Premier ministre Bruno Tshibala Nzhenze, a tapé fort sur le Gouvernement. Très en verve, il s’est dit d’avis que le démembrement du territoire national qui a fait passer le nombre des provinces de 11 à 26, a défavorisé la bonne marche de nombre de banques. Certaines entités issues de ce découpage administratif n’accueillent aucune agence bancaire, faute de dynamisme économique. Dans leur stratégie d’implantation, les banques privilégient les régions minières, les grandes villes et une poignée de centres urbains dans l’est du pays.

LES PIRES ENNUIS.
Déogratias Mutombo Mwana Nyembo impute la responsabilité des faillites bancaires à l’Etat «si la Banque Congolaise est tombée, c’est l’Etat. Si la Banque internationale pour l’Afrique au Congo est tombée c’est toujours l’Etat et ses démembrements qui en sont responsables. .
Avant le démembrement des nouvelles provinces, les anciens gouverneurs avaient contracté des dettes dans les banques. Mais actuellement, les nouvelles provinces ne veulent pas en parler ni restituer cet argent. Les nouveaux gouverneurs ne veulent pas initier des pourparlers sur ce dossier».
Il est vrai que dans le dossier BIAC notamment, le gouverneur Mutombo paraît avoir eu les pires ennuis avec le Premier ministre de l’époque, Augustin Matata Ponyo Mapon qui n’avalisait pas toujours les moyens de sortie de crise.
Une manière de demander à l’Etat que les domaines financiers soient uniquement gérés par la Banque centrale afin, dit-il, d’éliminer les ingérences dans les affaires de la BIAC. La confusion ferait hésiter les potentiels repreneurs de la BIAC, sous administration provisoire de la BCC. Propriété à 100% de la famille Elwyn Balttner, la banque compte plus de 150 agences et un des réseaux les plus vastes du pays. Aux dernières nouvelles, Elwyn Balttner a été arrêté dans la nuit de mercredi 13 au jeudi 14 septembre et conduit en prison (au centre de détention de Makala).
Bref, aux yeux du gouverneur de la BCC, le secteur bancaire congolais souffre d’une fragilité chronique qui a lourdement impacté la Biac et la Fibank par exemple. Selon les résultats publiés au début du mois d’août, le total du bilan des établissements bancaires dans le pays reste insignifiant (USD 5 milliards) pour un pays de plus de 70 millions d’habitants.
Quant au taux de bancarisation, il est nettement en deçà de la moyenne d’Afrique subsaharienne, qui se situe à 25 %. Entre autres facteurs plombant les institutions financières, certains opérateurs économiques pointent du doigt le fait que certaines banques soient des banques familiales où les responsables se servent «des caisses» sans suivre des procédures requises en la matière et sans être inquiétés. Donc, des faits de détournements soupçonnés ou avérés qui restent impunis.


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