Kitenge Yesu en plein cœur du débat politique national
  • ven, 02/04/2021 - 14:23

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1523|VENDREDI 2 AVRIL 2021.

Il n’avait jamais à ce jour autant multiplié les initiatives. Mieux, il n’avait jamais à ce jour été autant sollicité par les acteurs politiques nationaux comme par les chefs des missions diplomatiques accréditées au Congo. S’il ne quitte jamais sa posture de se situer loin des affaires, Kitenge Yesu Nz s’installe pourtant jour après jour, dans son rôle de Haut Représentant du Président de la République et d’Envoyé Spécial. En clair, au cœur de la stratégie présidentielle.

Outre des rencontres avec des chefs des missions diplomatiques qui lui rendent continuellement visite à son domicile sur les hauteurs de la ville tout comme à son cabinet, non loin de là, dans le quartier américain de Chevron, il dépense sans compter son temps à recevoir diverses personnalités politiques présentées sous divers formats. En plein dans sa fonction, il travaille à déblayer la voie en vue de faciliter la réalisation d’une vision politique déclamée par le Chef de l’Etat.

On le sait parfois, parfois nul ne le sait hormis un petit cercle comme quand il reçoit des personnalités de l’ethnie Songyé (Sud-Est) ou, dans le plus grand secret, l’ancien patron des services de renseignement Kalev Mutondo franchit les deux portails de fer gardés de sa résidence, venu solliciter son intervention dans le dossier qui l’oppose à la justice espérant qu’il trouverait porte ouverte au Palais de la Nation.

UN ABSENT DE TAILLE QUI EN DIT TOUT.
Dimanche 21 mars, ce sont onze députés provinciaux sur les vingt qui forment l’Assemblée provinciale du Lualaba (Capitale Kolwezi, l’une des provinces du Katanga démembré) connue pour être l’un des fiefs kabilistes avec le Tanganyka dirigé par Zoé Kabila Mwanza Mbala, le jeune frère de l’ex-président, qui ont été reçus par le Haut Représentant et Envoyé Spécial du Président de la République en sa résidence, annonçant, depuis ce lieu, leur adhésion à l’Union Sacrée de la Nation «en vue de pérenniser, selon leur porte-parole, la reconstruction de la province entamée sous la houlette de S.E le Gouverneur Richard Muyej Mangez Mans, accompagné par l’Assemblée provinciale ».

Puis au tour d’une délégation des députés du Grand Bandundu (les trois provinces, Kwilu, Kwango, Maï-Ndombe) à être reçue conduite par le D-G de la DGDP, la Direction Générale de la Dette Publique, Laurent Batumona Nkhandi Kham, coordonnateur des FPAU, les Forces Politiques Alliées de l’UDPS dont le Haut Représentant et Envoyé Spécial du Président de la République est l’Autorité Morale.

Le grand moment restera l’accueil des Sankurois - députés nationaux, provinciaux, sénateurs, personnalités dont l’un des vrais Kabilistes de tous les temps, l’ex-Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères Léonard She Okitundu - avec néanmoins un absent de taille qui en dit long sur l’état d’esprit qui règne dans la nouvelle opposition, le sénateur Moïse Ekanga Lushyma. Mais celui qui est aujourd’hui président de la commission économique et financière de la Chambre haute, qui fut hier le tout puissant financier des programmes sino-congolais (sur papier secrétaire exécutif du bureau de supervision du programme RDC-Chine, avec siège le long du fleuve surplombant celui-ci, à deux encablures de l’Hôtel du Gouvernement, ç’en dit tout) reste à ce point lié à la personne de l’ex-président Kabila qu’il pourrait être le dernier des Mohicans à rejoindre le camp de l’Union Sacrée de la Nation.

L’ancien chef des programmes sino-congolais s’est annoncé à ces palabres qui ont nécessité plusieurs jours en divers formats. Il a fini par renoncer expliquant qu’il ne se trouvait pas dans la Capitale quand il s’y trouvait, optant clairement pour une posture de «résistance» que désormais le PPRD-FCC, ou ce qu’il en reste, prône. Rarement ceux qui ont des intérêts économiques en commun ne sont parvenus à se détacher.

Il n’empêche ! Les notables du Sankuru ont eu, chez le Haut Représentant et Envoyé Spécial, l’honneur d’être reçus quatre fois d’affilée, après des rencontres préparatoires, le samedi, le dimanche et le lundi derniers dont l’une des réunions a duré sept heures.
C’est après ces longues palabres africaines quand le compromis a été trouvé que la réconciliation a été scellée d’une part entre les députés provinciaux et le gouverneur Joseph Stéphane Mukumadi et, d’autre part, entre trois frères ennemis, Franck Diongo Shamba, Jean-Charles Okoto Lolakombe Okoto et Lambert Mende Omalanga. S’en est suivi un dîner de réconciliation, un repas de famille consacrant une entente parfaite.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux résume ce moment : en sa résidence, sous sa pergola, l’œil et le doigt en l’air, on entend Kitenge Yesu Nz, l’Organe-Oracle, ordonner : «Je ne veux plus rien entendre qui puisse les diviser. Tout différend est clôturé dès maintenant». S’ensuivent deux Amen. Signe en politique de reconnaissance de leadership... Il faut noter que le Sankuru est l’une des provinces du pays les plus difficiles politiquement avec des querelles voire des guerres ethniques vivaces conduisant à des tueries et à des incendies de villages entiers.

Sous Kabila, l’ancien président fut à la manœuvre de deux séances de réconciliation en sa ferme de Kingakati, banlieue est de la Capitale. Celle entre deux frères ennemis du Bandundu, Tryphon Kin-kiey Mulumba et Olivier Kamtitatu Etsu et celle entre deux frères ennemis du Sankuru, Lambert Mende Omalanga et Christophe Lutundula Apala Pen.Nul ne sait quel résultat cela a pu donner.
ALUNGA MBUWA.


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