Historique
  • mar, 02/08/2016 - 02:13

Jamais même sous Mobutu triomphant, on n’avait vu son arène se remplir comme elle le fut le 29 juillet: sur les gratins, dans l’aire des jeux. Kinshasa est tombée.

De mémoire d’observateur, jamais la Majorité Présidentielle n’avait réussi une mobilisation populaire comme celle qu’elle a organisée vendredi 29 juillet au Stade du 20 mai. Jamais même sous Mobutu Sese Seko triomphant, on n’avait vu son arène drainer une telle marée: sur les gradins, dans l’aire des jeux. Kinshasa est tombée sous les charmes de la Majorité. Face au meeting de l’opposition deux jours plus tard, s’il ne s’agissait que de l’audience, disons-le: il n’y a aucun match. Premier enseignement: la Capitale a cessé d’être le bastion de l’opposition. A la veille de ses 10 ans d’existence, la coalition au pouvoir a compris les enjeux de son maintien et de sa pérennisation: investir dans l’homme.
Tshisekedi, à près de 85 ans d’âge, est resté l’homme sphinx des années Mobutu. S’il continue de galvaniser des foules des bas quartiers, le vieil homme inflexible et imprévisible a interdit à quiconque de prendre la parole à son meeting du 31 juillet sur le Triomphal. C’est lui et nul autre qui avait le droit de s’adresser à «son» peuple et tous - Dynamique, G-7, etc., - ont fini sous le couperet. Les petites notes préparées ont été remisées dans les trous des poches. C’était ça ou rien. Message à peu de frais délivré à tous ceux qui se disputent son héritage. Plus que jamais, Tshisekedi reste l’homme seul.

Nul doute, de l’avis de tous, entre la fête du stade du 20-Mai où Mobutu triomphant se produisait et prenait ses décisions et la réunion du Boulevard Triomphal qui accueillait Etienne Tshisekedi, il n’y a pas match: la Majorité Présidentielle a gagné la bataille qu’il lui appartient désormais de consolider.
Jamais la coalition majoritaire n’avait réussi un spectacle populaire comme celui qu’elle a été amené à donner vendredi 29 juillet au Stade du 20 mai dans la Capitale en vue de soutenir le dialogue politique, national, inclusif en péril et, du coup, soutenir le Président de la République Joseph Kabila Kabange dans sa vision de paix et de cohésion nationale.
Mobutu Sese Seko triomphant dont ce fut l’arène politique drainait des foules sur des gradins lors de ses grands rassemblements populaires mais jamais les foules, pour des raisons de sécurité, n’occupaient l’aire des jeux réservée à sa parade et à son bain des foules, ni ne se massaient autant dans ses environs ou ne prenaient d’assaut ce mythique Matongé, faute de place à l’intérieur de notre Colisée.

FOULE BIGARREE EN FERVEUR.
Et jamais la foule n’était aussi bigarrée, manifestant une telle ferveur, un tel délire, une telle exaltation. Même lors du fameux The Rumble in the Jungle, l’historique Ali-Foreman au retentissement planétaire, jamais les Kinois n’avaient vu ça! Historique est le mot, sans traduire ce déferlement des foules qui s’est produit ce jour-là dans la Capitale... en faveur de Joseph Kabila. Au 20- Mai, ce 29 juillet, ce fut la fête et le message du Secrétaire général de la Majorité Présidentielle Aubin Minaku Ndjalandjoku clairement délivré, n’était pas autre: la foule compacte derrière Kabila, témoignait son attachement à un homme; tous pour le Dialogue en vue de sauver le Congo. Le P.A, Parti pour l’Action, l’un d’une centaine de partis de la Majorité Présidentielle, avait tenu à inscrire sur des banderoles bien visibles à l’approche du stade et aux pieds d’une tribune d’honneur dressée nuitamment: «Rien au Congo ne se fera sans Kabila, ni contre Kabila; tout se fera avec Kabila».
Son vaisseau amiral, Kabila Désir Asbl de transformer cet acte de foi par une affirmation et une interpellation: «La loyauté est la cuirasse qui ne faiblit jamais». Kabila Désir Asbl dont l’hymne chanté lors de la période de réchauffement par la Mammou Nationale, Tshala Mwana a électrisé le stade pour ses paroles et sa rythmique et l’a rendu hystérique. Depuis ce vendredi, la Capitale est tombée sous les charmes de la Majorité Présidentielle. Kinshasa a cessé d’être le bastion de l’opposition que la Capitale fut, à tort. La Majorité a compris que l’opposition lui a livré une guerre. Peut-être la mère des guerres. Elle n’avait pas le choix sinon de la gagner en faisant la démonstration de sa force par ce «MbataYaMukolo».
Combien étaient-ils? Pas moins de 150.000 raisonnablement...
Deux jours plus tard, l’opposition menée par Tshisekedi s’est déployée sur le boulevard Triomphal. Raisonnablement, elle n’a pas réuni 20.000 personnes sur cet étroit passage même si le chef de l’UDPS malade et en grand âge, ne pouvant se déplacer sans être soutenu et parler sans être soufflé à l’oreille, était en soi le centre d’intérêt, même si Olenghankoy a annoncé pour rire le chiffre de 10 millions, plus ce que Kinshasa comte d’habitants!
T. MATOTU.


Related Posts

About author

Portrait de T. MATOTU