George Forrest a-t-il décidé de vendre à un groupe kenyan la banque née avec le Congo?
  • mer, 11/09/2019 - 03:55

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1467|MERCREDI 11 SEPTEMBRE 2019.

Equity Group Holdings a indiqué dans un communiqué, être entré en discussion non contraignante avec des actionnaires de la Banque commerciale du Congo (BCDC).
Avec cette initiative qui montre une volonté féroce de pénétrer le système bancaire congolais à l’énorme potentiel mais guère exploité, le groupe financier kényan a déclaré cibler, une participation majoritaire.

LE BELGE FORREST VA-T-IL VENDRE?
Cela réduit à deux les types d’actionnaires qui peuvent être impliqués dans ces discussions. Il y a d’une part l’Etat congolais qui détient 25,53% de participations au capital de la Banque commerciale du Congo, et d’autre part, un groupe d’actionnariat avec en tête le Belge George Arthur Forrest qui paraît prendre de plus en plus sa retraite et de sa famille, qui, depuis 2018, avait pu acquérir en bourse, 66,53% de parts mais poussé autrefois à vendre ses parts à un groupement bancaire congolais, puis à une banque marocaine mais qui n’a eu de cesse de résister. Les actionnaires restants de la banque, qui ne sont pas identifiés, ne comptent que pour un peu plus de 7%. Au siège à Kinshasa de la BCDC présidée et dirigée par le Belge Yves Cuypers, on se refuse à tout commentaire, préférant diriger les questions vers Equity Bank à Kinshasa. C’est Célestin Mukeba Muntuabu qui est DG d’Equity Bank Congo SA.
Si ce processus de prise de contrôle de la BCDC aboutissait, ce sera la deuxième acquisition bancaire initiée avec succès par Equity Group en 2019, après avoir pris le contrôle des parts de la holding bancaire Atlas Mara, en avril dernier. En même temps, ce sera sa deuxième acquisition bancaire au Congo, après le rachat en 2015 de la banque allemande ProCredit passée sous l’enseigne de Equity Bank Congo.
Le règlement de la transaction devrait se faire par cash, mais aucune information ne circule pour l’heure sur le montant qui serait payé aux actionnaires sortants. Des analystes estiment que si le rachat est acté et qu’on assiste à une fusion avec Equity Bank Congo, l’ensemble donnerait naissance à la deuxième banque du Congo derrière la Rawbank, propriété de la famille indo-pakistanaise Rawji installée de longue date au Congo. Le groupe kényan est ainsi en train de faire une percée dans le plus vieux des groupes bancaires du Congo démocratique.
Les origines de la Banque commerciale du Congo remontent à 1909, comme institution de financement au service de l’empire colonial belge. L’institution a survécu à tout notamment à la nationalisation quand le pays s’appelait Zaïre, aux nouvelles privatisations qui ont vu BNP Paribas entrer dans son capital via une de ses filiales et à la phase d’acquisition par la famille Forrest. Pour Equity Group, cette acquisition est vitale. Le groupe bancaire ne parvient plus à générer des croissances fortes dans son principal marché qu’est le Kenya.
Mais il faudra bien analyser le niveau de risques. BCDC affichait à fin 2017 (dernier rapport annuel disponible) un niveau de charges d’exploitation, représentant jusqu’à 70% de l’ensemble de ses revenus. Dans le même temps, la situation des banques congolaises bien que stable, est assez complexe, analyse de Moody’s.
Avec AGENCES.


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