Ebola n'effraie plus Muyembe
  • mer, 18/05/2022 - 11:32

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1552|MERCREDI 18 MAI 2022.

Le Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum a assuré que l’épidémie d’Ebola n’effraie plus au Congo. Cet épidémiologue internationalement connu, l’a déclaré le 5 mai lors d'un point de presse organisé, à Kinshasa, par l’ambassadeur des Etats-Unis Michael Hammer sur la campagne contre le Covid-19.

«Ebola n’est plus cette maladie qui nous effraie. Nous avons le vaccin. Nous avons également deux molécules pour traiter les malades. Ceux qui présentent les symptômes, on peut les traiter et les guérir. Une des molécules appelée Ebanga que nous avons développée avec nos collègues des Etats-Unis», a poursuivi Muyembe Tamfum.

Pour qui, grâce au vaccin et aux deux molécules, cette maladie peut être traitée et guérir:
«Nous pensons que cette épidémie sera vite contrôlée si l’on détermine l’origine de cette maladie. On parle de premier cas à Boende. Nous ne savons pas s’il a été infecté à Boende ou à Mbandaka. Ça c’est la question fondamentale. Les épidémiologistes sont en train de travailler».

CRAINTES DE L'OMS.
Il a expliqué qu’à l’heure actuelle, le défi majeur est la vaccination des personnes détectées.
Ces assurances arrivent pendant que le pays a enregistré le jour même un troisième cas confirmé d’Ebola à Mbandaka. Un malade admis au CTE, le Centre de traitement d’Ebola.

Fin avril, avec la réapparition d'un cas d'Ebola à Mbandaka, l’OMS, l'Organisation mondiale de la Santé, avait indiqué ne pas exclure un risque de transmission régionale et internationale du virus Ebola
La résurgence du virus dans cette ville du nord-ouest du pays a fait deux morts depuis le 21 avril.

A la date du 27 avril, «267 contacts ont été identifiés», avait rapporté l’OMS qui jugeait cependant, à ce stade, «difficile d’évaluer l’étendue de l’épidémie». «Le risque de propagation régionale et internationale de cette épidémie n’est pas exclu car la ville de Mbandaka borde le fleuve Congo et dispose de connexions fluviales et terrestres avec la capitale Kinshasa, la République centrafricaine et l’Angola», avait indiqué l’Organisation mondiale de la Santé dans un communiqué.

Outre cela, Mbandaka dispose de liaisons aériennes avec la province du Sud-Ubangi, qui borde la Centrafrique et la République du Congo, et avec Kinshasa tout en qualifiant pour l’instant de «modéré» le risque au niveau régional et de «faible» sur le plan international, ne recommandant aucune restriction aux voyages et au commerce à destination du Congo.

Le risque de propagation en RDC est jugé «élevé» en raison de la présence de réservoirs animaux et d’hôtes intermédiaires, de la fréquence élevée des épidémies d’Ebola dans le pays, de facteurs environnementaux et d’un système de santé affaibli par des épidémies en cours, le choléra, la rougeole et le Covid-19, entre autres. Depuis 1976, il s’agit de la 14e épidémie d’Ebola au Congo.

Bien que Mbandaka ait connu deux épidémies d’EVD en 2020 et 2018, l’OMS souligne que certaines des améliorations apportées au système de santé lors des précédentes épidémies n’ont pas été maintenues.

«Il est nécessaire de soutenir les professionnels de santé de la province pour mener une réponse efficace. En outre, un soutien logistique est nécessaire pour réactiver l’infrastructure sanitaire mise en place lors des épidémies précédentes», demande l’OMS.
avec AGENCES.


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