Ces ex-ministres soucieux des dossiers légués à leurs successeurs
  • mer, 24/04/2019 - 04:01

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Scène impossible! Un ministre se disputant au téléphone avec son supposé DirCab. Dispute enregistrée et distribuée. ça se passe au Congo sous Tshibala. Un ministre - une ministre - annonçant en direct, sur les réseaux sociaux son départ. Son DirCab venait de lui refuser l’accès du Cabinet. ça se passe au Congo sous Tshibala.
Ministre assumant l’intérim du ministre des Sports et Loisirs, Astrid Madiya n’en pouvait plus...
Elle a enregistré une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux disant tout le mal de son prédécesseur, Papy Niango, réélu de la ville de Bandundu, qui a préféré le Parlement plutôt que ministre temporaire. Madiya dit avoir trouvé un cabinet en parfait désordre. Des fonds dilapidés. USD 886.000 versés par la firme Orange au Stade des martyrs partis en fumée. Un cabinet à gestion peu orthodoxe, livré aux caprices des personnes sans foi ni loi. Intrusion de personnes extérieures non identifiées dans le cadre organique régissant le fonctionnement des cabinets ministériels. Détournements des frais de fonctionnement. Un DirCab assumant en même temps d’autres fonctions ailleurs, celles d’administrateur du Stade des Martyrs pour le compte de son mentor... De là «des mesures disciplinaires prises à l’encontre des collaborateurs véreux qu’elle a suspendus pour raisons d’insubordination, d’absentéisme, de détournements des deniers publics, de cumul de fonctions, etc.» La ministre a pété les plombs. Elle a préféré conserver son ministère de la Culture et des Arts plutôt qu’aller voir de la saleté ailleurs. Surtout que lorsqu’elle a tenté de remettre de l’ordre dans la boutique, cela n’a pas été du tout du goût du Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe qui l’a humilié, dans un courrier, lui intimant l’ordre de ne rien faire, rappelant les principes du régime d’intérim, lui demandant de rapporter, toutes affaires cessantes, les actes qu’elle a posés dont la révocation de collaborateurs de son prédécesseur.
Dans sa lettre de démission, la ministre fait part de son dépit et de son indignation face au «comportement irrévérencieux» des collaborateurs trouvés sur place qui ne lui ont pas facilité la tâche.

D’un ministère à l’autre.
Au ministère des Affaires foncières, le ministre arrivé pour l’intérim, Emmanuel Ilunga qui n’était jusque là que vice-ministre des Congolais de l’étranger, s’est mis en scène avec l’un des collaborateurs de son prédécesseur Me Lumeya Dhu Malghi accusé de tout, révoqué avec fracas le 13 mars avec à la clé des poursuites judiciaires à son encontre.
«Vous pouvez considérer qu’à partir de ce jour, le ministre (des Affaires foncières) est effectivement suspendu et une action judiciaire sera ouverte à son encontre», avait alors déclaré le directeur de cabinet du Chef de l’état, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi Lwa-Kanyinginyi, sur la RTNC, l’audiovisuel public national, à l’heure de grande écoute. «C’est une première action contre l’impunité», avait-il poursuivi accusant le ministre «d’insubordination» et de ne rien faire face aux «expropriations». «Quand le Premier ministre ne prend pas les décisions, le président assume (cette tâche)», a lancé Vital Kamerhe à l’adresse du chef du gouvernement Bruno Tshibala, nommé par Joseph Kabila début 2017. Emmanuel Ilunga aurait trouvé trop de dossiers en souffrance, certains datant de mars 2017, pas de directeur de cabinet, pas un franc en caisse. Il s’est mis au travail et, à ce jour, plusieurs dossiers ont été expédiés, dont près de 46 dossiers de conflits fonciers traités à l’amiable sans demander un rond, à la satisfaction des demandeurs, expliquent ses proches alors que le ministre a.i est accusé d’avoir détourné CDF 17 millions et USD 10.000. Outre qu’un dossier a été déposé contre lui auprès de Tshibala.
ALUNGA MBUWA.


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