Ce que chacun a promis en prenant ses fonctions
  • mer, 11/09/2019 - 03:47

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1467|MERCREDI 11 SEPTEMBRE 2019.

Aux passations de flambeau, des promesses comme s’il en pleuvait.

Composé finalement au total de 66 membres (24 CACH et 42 FCC), le cabinet Ilunga Ilunkamba-1 a été investi vendredi 6 par la Chambre basse du Parlement. Dès le lendemain samedi 7 septembre, des ministres ont procédé à la remise et reprise avec ceux du Gouvernement sortant Tshibala outre lui-même le chef du Gouvernement nommé le 20 mai 2019 par ordonnance présidentielle. D’autres membres du Gouvernement, pour diverses raisons, de protocole certainement, ont accompli cette formalité deux jours plus tard, lundi 9 septembre. L’opposition a boycotté la séance d’investiture intervenue la veille vendredi 6 septembre arguant d’un programme du Gouvernement présenté par le Premier ministre qui n’était pas conforme à celui qui avait été distribué 48 heurs aux Députés et qui s’est retrouvé posté sur les réseaux sociaux, le programme a été approuvé par 70 % des députés qui composent l’Assemblée nationale, soit 355 Députés sur les 500 que compte la Chambre basse. Ce, conformément à l’article 90 de la Constitution de la République qui stipule qu’«avant d’entrer en fonction, le Premier ministre présente à l’Assemblée nationale le programme du Gouvernement. Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres qui composent l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gouvernement».
Petit florilège de différentes promesses faites par nos ministres.

POUR UN CONGO LIBRE ET SECURISE.
Au ministère de l’Intérieur, le Vice-Premier ministre (en charge aussi de la Sécurité) Gilbert Kankonde Nkashama Malamba (CACH-UDPS) a invité ses collaborateurs, lundi 9 septembre en prenant ses fonctions, à
œuvrer pour un Congo libre et sécurisé où les droits et libertés de ses citoyens sont garantis et respectés. L’appel a été lancé dans l’immeuble administratif du Gouvernement lors de la cérémonie de remise et reprise avec son prédécesseur, l’ex-journaliste Basile Olongo.
Le nouveau Flic n°1 du pays, certainement l’un des plus vieux compagnons d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, a déclaré qu’il avait la charge de relever les défis de la sécurité des biens et des personnes selon la vision du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo tenant compte du programme du Gouvernement Ilunga Ilukamba. «Le ministre de l’Intérieur fait tourner la roue à d’autres dans la mesure où, sans la paix, il n’est possible de rendre ni la vie paisible du citoyen, ni son développement et l’image du pays en dépend», a-t-il expliqué. L’insécurité à l’est du pays, le phénomène «Kuluna» dans la Capitale, les «Bakatakata» au Katanga, les tracasseries policières et les embouteillages causés par des conducteurs peu soucieux du respect du code de la route et les autorités commises à ce secteur, sont les priorités de son mandat.
Au ministère de la Justice, le Vice-Premier-ministre Célestin Tunda Ya Kasende (FCC-PPRD) a, lui aussi, fait part d’énormes défis à relever dans son secteur.
«Les défis sont énormes. La justice a quelques problèmes qui font pleurer les Congolais. Ils estiment que le service qui devrait servir de bouclier pour protéger les faibles ne tourne pas comme il faut», a diagnostiqué le nouveau garde des Sceaux, présentant le secteur de la justice au Congo comme «un chantier», s’étonnant de l’inversion des valeurs où «les détourneurs, les fraudeurs et les voleurs sont acclamés partout où ils passent parce qu’ils ont amassé de l’argent». Ceux-là «n’ont pas de place à la cité. Leur place, c’est en prison. Et nous devons les aider à rejoindre le lieu où ils doivent être», a-t-il surenchéri.
Il a promis «une véritable révolution» qui commencera par un état des lieux.
Au ministère des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, le Vice-Premier ministre Willy Ngopoos (FCC-PPRD) a exhorté tout le personnel du ministère à l’accompagner dans son action en vue de relever les défis qui l’attendent pour l’amélioration des conditions de trafics à travers le territoire national.
Dans le cadre de ces défis (construction, réhabilitation, l’entretien des infrastructures), Ngopoos a promis de mettre l’homme au centre de son action «afin de désenclaver le territoire national pour une éclosion économique et une amélioration du vécu quotidien de la population congolaise».Les dossiers transmis au nouveau ministre portent sur les structures du ministère, sa vision stratégique, états des routes et des bâtiments, charroi automobile, etc.
Peu avant, le ministre sortant, Thomas Luhaka Losendjola, a indiqué que 80% des travaux de génie civil exécutés au Congo le sont grâce au financement des bailleurs de fonds, la Banque Mondiale, l’Union européenne, la Banque africaine de développement, la Banque arabe pour le développement de l’Afrique ainsi que la coopération internationale japonaise, JICA.
Ces projets sont pilotés par une cellule Infrastructures spécialisée dans le montage et le suivi de leur exécution. Aussitôt que le décaissement des ressources financières est devenu aléatoire, le ministère a eu recours au FONER, le Fonds national d’entretien routier, pour financer les projets routiers.
Un autre Vice-Premier ministre en charge du Budget Jean-Baudouin Mayo Mambeke (CACH-UNC) a promis de se mettre au travail pour le suivi, le contrôle et l’exécution du budget de l’État.
Au ministère de la Défense, Anciens Combattants, Réinsertion, le nouveau patron du secteur Aimé Ngoyi Mukena s’est dit conscient de la lourdeur des charges qui l’attendent à la tête du ministère tout en faisant part de sa détermination à les résoudre sans s’écarter de la mission reçue du Commandant Suprême des FARDC, à savoir, gérer la politique de la défense du pays. Il expliqué que le seul et meilleur parti politique national du pays est celui des Forces Armées de la République qui font fi de toutes les tendances ou clivages politiques après avoir juré d’aller jusqu’au sacrifice suprême en ne considérant qu’un seul idéal: «la défense nationale dans toutes ses coutures». Mukena a promis d’être regardant et attentif à tout ce qui concerne la bonne marche du Ministère de la Défense nationale.

JOSE SELE FAIT SON GRAND RETOUR.
Le Chef d’état-major général des FARDC, le général d’armée Célestin Mbala Musense, l’Inspecteur Général des Forces armées, le général d’armée John Numbi, ainsi que plusieurs officiers de haut rang des forces armées, ont pris part à cette cérémonie.
Aux Affaires étrangères, la ministre d’État Marie-Ntumba Nzeza (CACH-UDPS) qui a pris ses fonctions lundi 9 septembre avait annoncé les couleurs le 29 août dans une interview à Radio Okapi, estimant que «notre diplomatie a besoin d’être relevée», que cela passe par «un état des lieux afin d’en déterminer les priorités». Sociologue, détentrice d’un master en Anthropologie de l’Université de Dakar, membre de l’UDPS depuis 1990 où elle occupait les fonctions de chargée des Relations extérieures, Marie-Ntumba Nzeza s’est déclarée «émue aux larmes».
«Je ne peux pas dire que je m’y attendais, non. Je ne m’y attendais pas, mais je l’accepte avec joie. Je me dis que je suis au service de mon pays. Je combattrai désormais, non plus comme combattante de l’UDPS, mais comme combattante de mon pays».
Au ministère des Finances, le nouvel argentier national José Sele Yalaghuli a promis d’engager des réformes susceptibles de faire des Finances publiques un levier du développement du Congo.
«Il me faut consolider ce que vous avez fait, a-t-il déclaré au sortant Henri Yav Mulang, mais également engager de nouvelles réformes dans les domaines législatifs, structurels et opérationnels pour faire effectivement des finances publiques un instrument de développement sur base duquel la République doit compter», a déclaré celui qui fait son grand retour dans ce beau bâtiment de fer et de béton du boulevard 30-Juin où il fut Directeur de cabinet pendant tout le parcours d’Augustin Matata Ponyo Mapon avant de le suivre au même poste à la Primature en traversant le boulevard. Ministre sortant resté quatre ans à la tête des Finances du pays, Henry Yav Mulang a assuré de la bonne tenue, fin août 2019, des comptes du trésor public, «globalement sous contrôle», cela «malgré la pression exercée sur les dépenses liées, d’une part à l’installation des nouveaux animateurs issus des élections du 30 décembre 2018, au financement des investissements dans les infrastructures et les secteurs sociaux, d’autre part liées à la couverture des besoins de nos forces armées engagées dans la lutte contre les groupes armés à l’est du pays».
En prenant ses fonctions aux PTNTIC, Augustin Kibassa Maliba (CACH-UDPS) a promis de défendre l’intérêt de la République, soulignant que la République vient avant les intérêts privés, assurant ne jamais céder au chantage.
«Le chantage ne passera pas. Je défendrai avec toutes mes forces l’intérêt de la République» (...). Je suis conscient du fait que sur le plan de la législation, nous devons faire des efforts». Le nouveau patron des Télécoms a fait état d’un projet de législation susceptible de permettre au pays de s’adapter au standard international». Il a promis de renforcer le contrôle des opérateurs du secteur. A.i au ministère de l’Economie, Henry Yav Mulang a cédé le flambeau à Mme Acacia Bandubola Mbongo qui a décliné quelques priorités de son mandat: stabilité des prix sur le marché; promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables; stabilité du cadre macroéconomique.
««Je reconnais que les défis qui m’attendent sont énormes. Pour les relever, il faudra le concours de tous et de chacun. Je n’ai pas de baguette magique pour tout faire au même moment. Mais je compte sur la franche collaboration entre mon cabinet et l’administration pour que nous puissions ensemble relever l’économie de notre pays», a-t-elle déclaré.
Henry Yav Mulang a encouragé la ministre à bien assumer la lourde tâche «d’assurer la gestion des approvisionnements des biens et services au bénéfice de la communauté nationale. C’est une charge importante et immense. Je ne doute pas que vous aurez à l’assumer avec compétence et dynamisme, ceci pour le bien de la communauté nationale. Je vous souhaite bonne chance et fructueux mandat», a conclu Yav.
La nouvelle ministre d’État en charge de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, Néné Ilunga Nkulu (FCC-AFDC-A), a rompu les rangs de Bahati, a fait ses adieux à Lambert Matuku Memas (FCC-PALU) en promettant d’œuvrer en vue de la matérialisation du programme du Gouvernement dans son secteur d’activité. Promettant également de faire appliquer le SMIG, de lutter contre le chômage et de promouvoir la création des emplois. «Nous allons traduire en actes la vision du chef du gouvernement», a-t-elle déclaré.
Ministre de l’Agriculture, Jean Joseph Kasonga Mukuta a déclaré vouloir faire du secteur agricole l’un des piliers de l’économie congolaise se référant à la vision du Chef de l’Etat qui souhaite réduire sensiblement la malnutrition et la famine dans le pays.
Ingénieur géologue-pédologue qui a suivi des études universitaires dans le domaine des sols tropicaux, le ministre a estimé qu’il est illogique que le pays, don de Dieu avec quatre saisons, puisse recourir annuellement aux importations des denrées alimentaires. «Nous donnerons nos forces pour que l’agriculture se développe de manière durable en RDC», soulignant que la question ne porte pas seulement sur l’argent mais c’est l’homme congolais qui est appelé à transformer son milieu.

NYAMUGABO OFFRE SON CARNET D’ADRESSES.
Encore récemment gouverneur du Sud-Kivu, le nouveau ministre de l’Environnement, Claude Nyamugabo (FCC-PPRD) a promis de faire jouer au pays son rôle de leader en Afrique où elle détient plus de 50 % des forêts avec une biodiversité très importante et de bénéficier des retombées du rôle qu’il joue. Il a assuré les partenaires soutenant son ministère que le tout sera fait dans la transparence totale et que pendant son mandat, il respectera et exécutera ses engagements internationaux. Claude Nyamugabo a appelé la société civile partenaire, à «faire jouer au pays son rôle de de leader en Afrique et dans le monde s’agissant de la protection de l’environnement».
Il a promis de protéger la biodiversité et de veiller au respect de l’environnement afin de jouer le rôle de la protection de la terre toute entière. «Pendant mon mandat je mettrai aussi l’accent sur l’assainissement dont on ne parle pas beaucoup. Cependant, il y a des années, ce service d’assainissement reste un grand service non seulement à Kinshasa mais aussi en province».
Il a également promis de mettre son grand carnet d’adresses à la disposition de la République afin que ce pays qui abrite beaucoup d’eau, beaucoup de forêt et de la biodiversité, bénéficie des retombés de ce rôle que Dieu lui a donné de jouer pour le plus grand bien du monde du peuple congolais car notre slogan c’est le peuple d’abord».
La nouvelle ministre des Affaires sociales, Rose Boyata Monkaju (CACH-UDPS) a appelé les agents du ministère des affaires sociales à se mettre «immédiatement» au travail en vue de relever le défi du social congolais. «Nous devons nous mettre au travail immédiatement pour relever la situation difficile qui prévaut dans notre pays , le social du congolais. Nous devons tout mettre en œuvre pour que chacun dans son domaine puisse contribuer et que le Congolais retrouve son sourire».
Née à Kinshasa, le 23 décembre 1968, la ministre est détentrice d’un diplôme d’Etat en sciences commerciales et administratives.
Détentrice d’un diplôme de sténodactylographie du jury central de Bruxelles avant de décrocher un diplôme de graduat en sciences politiques et administratives à l’Université Libre de Kinshasa, puis en 2010, une licence en Science politiques et administratives de la même université.
avec AGENCES.


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