Bahati-Thambwe, cette guerre atomique
  • lun, 22/07/2019 - 03:04

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Soft International n°1462|LUNDI 22 JUILLET 2019.

Nul ne sait à ce jour qui mène dans la guerre nucléaire que se sont promise PPRD (FCC) et Afdc-A. Porté par une opinion plutôt favorable, le président de ce regroupement Modeste Bahati Lukwebo a multiplié des initiatives ces derniers temps, redoublant la pression sur les ténors du PPRD (FCC). Jeudi 18 juillet, il a déposé une plainte auprès du procureur général près la Cour de cassation à la Gombe contre le coordonnateur du FCC Mwilanya Wilondja Néhémie.

TRES AU SERIEUX.
Et contre les dissidents de son parti AFDC et de son regroupement AFDC-A dont quatre particulièrement visés: Mme Ilunga Nene Nkulu, Jean-Pierre Tshimanga Buana, Steve Mbikayi Mubuluki, Patrick Djanga Katakala. Griefs retenus à leur charge: usurpation et abus de pouvoir, débauchage, faux en écriture, menaces, insultes, troubles de quiétude et imputations dommageables.
Au FCC et au lendemain de la perte de la seule citadelle pro-kabiliste du Kasaï où un indépendant a sévèrement fait mordre la poussière à Mende, l’homme emblématique de la machine FCC (17 voix contre 8 quand l’Assemblée provinciale compte 22 élus FCC sur 25), l’affaire est prise très au sérieux...
Dans un environnement où les cours et tribunaux sont de moins en moins sous la coupe des Kabilistes, une condamnation de ces élus marquerait un tournant et un triomphe qui porterait au pinacle l’anti-frondeur Bahati. Ce qui serait une défaite cuisante pour le Front Commun pour le Congo.
Dans sa plainte, Bahati fait mouche. «Les personnes incriminées ont, par leur déclaration du 16 juillet 2019, usurpé les pouvoirs de la Conférence des présidents de l’AFDC-A et de l’autorité morale et président dudit regroupement, en se substituant aux organes décisionnels du regroupement pour engager l’AFDC-A auprès du FCC et auprès des tiers, et en convoquant des réunions sans qualité ni mandant (…)», écrit-il.

DU SUPER DIESEL.
La plainte signée de sa propre main, détaille que «les incriminés se sont permis d’adresser des messages menaçants aux élus, gouverneurs et vice-gouverneurs, ministres provinciaux, mandataires, et aux cadres de l’AFDC-A. Plus précisément le coordonnateur du FCC, M. Mwilanya Wilondja Néhémie s’autorise de demander au regroupement AFDC-A de limoger son président».
Puis: Mwilanya Wilondja Néhémie, coordonnateur du FCC, s’est livré au débauchage des incriminés «en leur offrant des espaces dans un hôtel 5 étoiles de la place. Ce qui est une forme de corruption».
Au moment où la corruption apparaît plus que jamais comme un acte maléfique unanimement décrié dans la nouvelle gouvernance, accuser l’ex-directeur de cabinet du président de la République honoraire Joseph Kabila Kabange de fait de corruption, laisserait libre cours à tout: la prison, le rejet, l’opprobre publique. Bahati a mis du super diesel...
Au Procureur général près la Cour de cassation, Bahati demande d’engager des poursuites à l’encontre des personnes citées dans sa plainte, «afin de les mettre hors d’état de nuire».
L’ex-directeur de cabinet du président de la République honoraire Joseph Kabila Kabange s’est adressé au procureur général près la cour de cassation en vue de vérifier l’authenticité de la plainte portée contre lui.
«Je vous écris en ma qualité de conseil de M. Mwilanya Wilondja Néhémie qui serait visé par la plainte déposée par M. Bahati Lukwebo Modeste auprès de votre office ce 18 juillet dernier. Mon client voudrait s’enquérir de l’authenticité du document qui circule sur la toile et, du reste, déjà relayé depuis hier par certains médias», écrit son avocat, Me Willy Ngashi Ngashi, dans une lettre datée du 19 juillet.
Samedi 20 juillet, Bahati a rendu publique la lettre déposée deux jours auparavant au cabinet du Procureur général près la Cour de cassation et a brandi, en même temps, l’accusé de réception de son courrier.

PARLER AU CŒUR.
La guerre atomique qui ne fait que commencer. Elle promet d’être la pire qu’ait jamais connue le Congo. Selon le calendrier électoral rendu public le 19 juillet, cette bataille est entrée dans sa phase finale samedi 20 juillet avec le dépôt des candidatures qui prend fin lundi 22 juillet 2019. L’examen des candidatures et l’affichage des listes auront lieu mardi 23 juillet, soit dès le lendemain de l’échéance du délai des dépôts de candidatures. La campagne électorale s’ouvre un jour plus tard mercredi 24 pour se clôturer le jour suivant, jeudi 25 juillet.
Après un jour de pause, à savoir le vendredi 27 juillet, qui permettrait au corps électoral de se faire un jugement sur la vision de chacun des postulants au trône, l’élection du Bureau définitif de la Chambre haute interviendra le samedi 27 juillet, les opérations débutant en principe à 10 heures. A la présidence d
u Sénat, provisoirement occupée par Me Léon Mamboleo Mughuba Itunda Milamba, élu de Bukavu sur les listes du parti UNC de Vital Kamerhe Kanyingini Nkingi, outre l’ex-ministre d’Etat à la Justice Alexis Thambwe Mwamba et l’ex-ministre d’Etat du Plan Bahati, un indépendant s’est annoncé, Georges Éric Makangu.
Il ne fait aucun doute qu’en basse conjoncture, l’élu des élus des élus sera l’homme qui sera en capacité de se montrer le plus apte à communier avec son corps électoral, à parler au cœur de celui-ci, à savoir et pouvoir ouvrir sa porte à tous, à faire montre d’écoute et à apporter des solutions à la vie. La brillance, synonyme d’arrogance, ne suffira pas. La nature est ainsi faite qu’on ne la transforme pas...
D. DADEI.


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