Il sera chez nous
  • lun, 27/08/2012 - 13:42

M. Hollande va faire son annonce ce lundi à Paris confirmant ce que le Soft International écrivait il y a un mois jour pour jour.
Basta le congo-pessimisme! Assez les images véhiculées à souhait en Occident d’un Congo condamné à jamais avec sa génération d’hommes et de femmes d’aujourd’hui; un pays au destin d’éternel perdant; un pays où les guerres se succèdent aux guerres, où les chefs rebelles se succèdent aux chefs rebelles, où les Seigneurs de guerre d’hier retrouvent leurs joujoux pour recommencer l’aventure dans une atonie généralisée...

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1184 DATE LUNDI 27 AOUT 2012
Non, plus que jamais ce pays peut et doit; ce pays entreprend et atteint des résultats.
L’histoire a ses rencontres qu’elle organise et met en œuvre...
Et si la guerre que des groupements mafieux livrent à notre pays au Nord-Kivu peut donner le tonus nécessaire dont nous avons besoin pour un rebond!
Jamais à ce jour la communication de notre pays en période de guerre n’avait été aussi cohérente et aussi efficace.
Disons-le tout de go: on avait imaginé que le pays sortant affaibli d’un cycle électoral pénible était facilement prenable!
On s’était trompé!
On avait oublié que par un savant dosage, la réputation d’une équipe dream team qui est en issue, est telle que le monde a placé tout espoir sur elle et qu’il n’était pas question - pour rien au monde - de la fragiliser...
Le Rwanda a beau jeu de nier son implication et d’évoquer une «hallucination» en dépit de toutes les preuves documentées, le régime paraît être pris dans son propre piège.
Avec raison, il explique que ce dossier lui est nuisible: il écorne la réputation d’un Kagame célébré dans le monde pour sa bonne gouvernance dont un système de santé qui est un modèle; cette guerre retarde des investissements, bloque l’intégration régionale, ravive les rancoeurs, détruit un équilibre régional précaire, qui avait stabilisé la région depuis 2009; cette guerre suscite des sanctions internationales et risque de replonger la région dans une nouvelle guerre et de redonner vie aux FDLR hutus qui étaient en passe d’être défaits par des opérations militaires conjointes rwando-congolaises...
On aurait pu également imaginer que cette guerre injuste du M23 jetterait de l’ombre sur le pays et serait présentée comme raison pour délocaliser le sommet francophone comme ce fut le cas du sommet de Madagascar il y a deux ans parti en Suisse alors que l’île était en pleine crise politique - ou, à tout le moins empêcher la visite de François Hollande à Kinshasa. Une association Convergence pour l’Émergence du Congo avait même engagé à la mi-août une action en référé devant le Tribunal de grande instance de Paris pour relocaliser hors R-dC ce sommet.
 Non, il n’en est rien.
«Hollande viendra. tout indique que le Français ne peut que se rendre à Kinshasa le 14 octobre», écrivait déjà Le Soft International il y a un mois jour pour jour (n°1178, 30 juillet 2012).
Ci-après:
Le débat congolo-congolais est peut-être toujours aussi âpre avec le sit-in de l’Udps devant l’ambassade de France alors que Mme Yamina Benguigui entamait son voyage dans la Capitale, et, sur Internet, les réseaux sociaux de la diaspora n’en démordaient pas. Une goute dans un verre d’eau? En visite d’exploration la semaine dernière dans la Capitale, la ministre française en charge du dossier Yamina Benguigui a prononcé quelques phrases devant la presse qui n’avait que ça à lui demander.
Sans vraiment faire aucune annonce fracassante, au moins a-t-on eu droit à quelques phrases minutieusement choisies prononcées par cette ministre issue de la diversité française (elle est de parents immigrés d’origine algérienne) qui très clairement ne souffre d’aucune incontinence verbale. C’est après une première série de visites chez les officiels, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoku, le 2ème Vice-président du Sénat Losembe Ekofo.
«Le président Hollande n’a jamais pris la parole pour dire: peut-être que je ne viendrai pas ou peut-être que je vais voir. Il ne l’a jamais dit. On fait dire au président ce qu’il n’a jamais dit. Je suis là aussi pour faire taire ces rumeurs. Je suis venu voir les préparatifs du Sommet. Nous travaillons ensemble pour la tenue du sommet dans ce plus grand pays francophone du monde. Le président Hollande attend mon rapport à mon retour lundi à Paris...».
LES RAISONS QUI DOIVENT LE CONDUIRE A KINSHASA.
La vraie annonce est peut-être tombée samedi 28 juillet à la mi-journée au sortir de l’audience présidentielle. La ministre déléguée à la Francophonie venait d’être reçue en audience à la villa GLM par le Chef de l’Etat: «Je repars à Paris avec des résultats très positifs…», a-t-elle expliqué.
Et l’Elysée - la présidence française - donnait en écho au même moment sans vraiment rien faire avancer au dossier.
«A l’heure qu’il est, rien n’est exclu quant à la participation ou pas du Président. Il existe désormais une nouvelle politique en direction de l’Afrique voulue par le président de la République, qui est caractérisée par trois priorités: le respect de la démocratie et des règles de gouvernance, la promotion de la croissance économique, la promotion de la paix et de la stabilité…», expliquait-on à la présidence.
Au fait, pourquoi veut-on que le président français soit absolument présent, lui-même, personnellement, à Kinshasa? Il pourrait bien avoir ce jour-là un empêchement majeur, un ennui de santé - il s’agit d’un homme - que l’on trouverait une raison de parler de boycott par Hollande du Sommet de Kinshasa…
L’important finalement n’est-il pas que la France - la patrie de la langue française dont l’ambition de l’Organisation de la langue française OIF est précisément de la défendre et de l’illustrer - soit là, représentée par son Chef de l’Etat, par son premier ministre ou par quelque haut personnage de l’Etat? Si François Hollande ne se rend pas à Kinshasa au Sommet de la francophonie, à qui in fine cela ferait-il mal?
Au Congo ou à la France qui verrait se tirer une balle au pied de sa langue?
Ceux qui implorent de manière infantile Hollande à ne pas se rendre à Kinshasa en prenant prétexte de quelques bonnes intentions savent-ils le piège qu’ils lui tendent et qu’ils tendent à la patrie de Voltaire déjà fort mal en point dans le monde et dont notre pays renferme si non le plus grand nombre de locuteurs, du moins offre le plus grand espace géographique national?
D’où la très forte conviction acquise depuis bien longtemps par le Soft International que le président français François Hollande ne pourra pas ne pas faire le voyage de la capitale congolaise Kinshasa mi-octobre au XIVème Sommet de la francophonie.
Voici en quelques raisons supplémentaires.

  1. Quoi qu’en pense Rfi trop négativement penchée, ses journalistes et animateurs d’antenne, le Chef de l’Etat français n’a jamais rien déclaré publiquement sur notre pays et la ministre française déléguée à la Francophonie a eu raison de le signifier à Kinshasa.
  2. La décision de tenir un sommet de la Francophonie revient à la seule OIF, l’Organisation internationale de la Francophonie, dont la France est membre parmi d’autres. La décision de tenir ce sommet à Kinshasa a été prise à l’unanimité à la dernière rencontre au Sommet de Suisse et la France y a voté pour. Sa délocalisation éventuelle vers un autre pays nécessiterait une nouvelle rencontre de Chefs d’Etats qui ne saurait avoir lieu à deux mois avant octobre.
  3. Bien que le projet francophone ait été promu à l’origine par trois amis de la langue française - le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, le Nigérien Diori Amani et le Cambodgien Norodom Sihanouk - et que cette idée s’est concrétisée en Afrique, à Niamey en 1969, c’est certainement la France qui en tire le plus grand bénéfice politique, diplomatique et économique dans un monde où la poussée de l’Anglais et de la culture anglo-saxonne qui se fait chaque jour plus forte même dans l’Hexagone apparaît véritablement menaçante pour la France elle-même (en Afrique, les compétences sont de plus en plus recherchées du côté des Etats-Unis d’Amérique et des pays anglo-saxons que de Paris). Alors que jamais à ce jour un sommet de la Francophonie ne s’est tenue en l’absence d’un président de la République française, l’absence éventuelle du président Hollande au Sommet de Kinshasa pour lequel la France avait voté serait ressentie comme une faute politique et historique majeure. Tant qu’on y est, qu’est-ce qui expliquerait que la R-dC continue de réaffirmer son appartenance à une organisation qui lui aurait opposé un tel camouflet?
  4. François Hollande multiplie des contacts avec le Continent africain en faisant dérouler à Paris le tapis rouge à des Chefs d’Etat dont le Gabonais Ali Bongo et l’Ivoirien Alassane Dramane Ouattara dont on peut se demander s’ils seraient exempts de tout reproche chez eux.
  5. Le président français se serait prononcé, s’agissant de l’Afrique, pour la promotion de la démocratie et les règles de gouvernance, la promotion de la paix et de la stabilité...
    Si on peut se demander pourquoi cette politique française qui serait un remake de La Baule ne serait seulement valable que pour l’Afrique, on s’interrogerait en quoi, en l’espèce, malgré une communication de diabolisation qui tire profit d’un contexte politiquement complexe, notre pays ne regarde pas dans la même bonne direction que Hollande.
    Par deux fois, Joseph Kabila a tenu la promesse d’élections dont à l’instar d’un forcené, le président d’un parti d’opposition - l’Udps - boycotte les résultats quand bien même tous ses élus hormis son fils aîné et sa sœur, siègent à l’Assemblée nationale et n’ont à cet égard aucun problème ni avec le Gouvernement de la République ni avec aucune Institution du pays qu’ils reconnaissent.
    Jour après jour, le Gouvernement de la République pose des actes allant dans la bonne direction et réalise des performances économiques applaudies et reconnues dans le monde, une croissance économique soutenue de 7% faisant entrevoir le passage à une économie intermédiaire.
    Quant à la promotion de la paix et de la stabilité, c’est précisément l’occasion pour les amis du Congo de se prononcer sans équivoque face à une énième agression dont le pays est victime en se montrant proche de lui!
  6. A ce propos, alors que le sol se dérobe sous les pieds de Kigali accusé par tous les observateurs neutres d’armer une énième rébellion du M-23 et que les Etats-Unis suivis de la Grande Bretagne, des Pays-Bas et de l’Allemagne - bientôt par une réaction en chaîne de tout l’Occident - annoncent le gel de leur coopération avec le régime rwandais, manifestant de ce fait leur sympathie envers notre pays, est-ce le moment que la France - socialiste - choisirait pour s’éloigner de notre pays, elle qui est à la base de ces conflits armés avec ces violences sexuelles de masse qui accablent la région des Grands lacs avec la mauvaise décision de l’opération Turquoise prise par le président - socialiste - François Mitterrand qui tentait désespérément de sauver le régime de son ami Habyarimana?
    N’est-ce pas au contraire le moment qu’elle devait choisir pour présenter des excuses publiques attendues par le Congo en s’engageant à réparer des torts économiques, écologiques incommensurables et aider ainsi le pays à poursuivre sa normalisation politique?
    S’agissant de l’aide matérielle, force est de constater que malgré des problèmes économiques ardus, la France n’a pas mis la main dans sa poche pour aider aux préparatifs de ce Sommet... «de tous les enjeux».
  7. Enfin, qui a encore dit que les Etats n’ont pas d’amis ou d’ennemis éternels; seuls les intérêts sont éternels.

T. MATOTU

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