Elle recourt au jugement de Salomon pour tester les Congolais qui se disputaient
  • lun, 30/10/2017 - 01:23

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Pierre Lumbi Lokongo est clair comme l’eau de roche. Lui - il y a encore peu Conseiller spécial du Président de la République en matière de Sécurité, en clair, l’œil et l’oreille du Chef de l’État - depuis, ayant rejoint l’autre ex-poids lourd de la Majorité Présidentielle, l’ex-gouverneur du Katanga, le richissime Moïse Katumbi Chapwe, a donc dans la Capitale Kinshasa, rencontré l’envoyée spéciale du président américain et lui a réitéré, droit dans ses bottes, le message de l’aile dure de l’opposition du Rassop/Limete en des termes non équivoques: «Si d’ici au 31 décembre, il n’y a pas d’élections ou s’il n’y a pas de signaux clairs, précis et avec des garanties de la communauté internationale, nous irons aux élections sans le président Kabila». Comment Lumbi pense «évacuer» celui à qui il a longtemps parlé à l’oreille? «Par la rue, par le peuple», répond l’un de ses protégés, sur Radio Okapi, le Dr. Didier Molisho, à l’émission Dialogue entre Congolais. Membre du MSR comme Lumbi, Molisho était, encore il y a peu, secrétaire général adjoint de la Majorité Présidentielle…
L’opposition exigeait ces élections au plus tard le 31 décembre et s’apprêtait «à ne pas reconnaître Joseph Kabila comme le Président de la République Démocratique du Congo». Elle n’a pas été suivie par l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Nikki Haley, qui, au sortir d’une rencontre avec le président de la Commission électorale nationale indépendante, a déclaré, sans mâcher ses mots: «Les élections doivent être organisées en 2018» sinon, a-t-elle menacé, «la RDC ne doit pas compter sur le soutien des États-Unis et de la Communauté internationale». Elle n’a pas suivi le Rassop dans son slogan «sans Kabila», pas plus que dans sa ligne rouge à «ne jamais franchir le 31 décembre 2017 sans élections ou… mort d’hommes».
Entre la CÉNI qui avançait 2019 et l’opposition qui appelle à des troubles, l’ex-gouverneure de la Caroline du Sud, qui entreprend ses premiers pas dans la diplomatie, a voulu couper la poire en deux… Sûre qu’elle arriverait par cet arbitrage cartésien à mettre toutes les parties d’accord…
C’est cette belle histoire du roi Salomon face aux deux femmes de la Bible qui se disputaient un enfant et à qui le Roi proposa son jugement de sagesse:
- «Apportez-moi une épée», ordonne le roi. Et on apporta l’épée devant le roi, qui dit:
- «Partagez l’enfant vivant en deux et donnez la moitié à l’une et la moitié à l’autre».
Alors la femme dont le fils était vivant s’adressa au roi, car sa pitié s’était enflammée pour son fils et elle dit:
- «S’il te plaît Monseigneur! qu’on lui donne l’enfant, qu’on ne le tue pas!»
Mais celle-là disait:
- «Il ne sera ni à moi ni à toi, partagez!» Alors le roi prit la parole et dit:
- «Donnez l’enfant à la première, ne le tuez pas. C’est elle la mère!»
Si le groupe des opposants pourrait s’enorgueillir du jugement de Nikki Haley à qui il a remis un mémo, la CÉNI est loin d’être de cet avis. C’est lui demander l’impossible. Par quel miracle va-t-elle opérer cette réduction drastique de durée? D’où l’activation des cadres de concertation et de médiation. Ne pouvant être compris par les Terriens, il n’est pas impossible que Corneille Nangaa Yobeluo en appelle au Bon Dieu… en passant par ses représentants, les hommes d’Église qu’il a commencé à contacter! Reste que ceux de l’Église catholique romaine restent intransigeants.
Vêtus de leur immaculée robe blanche, ils ont certainement fait grande impression, ajoutant à cela leur parler univoque… Si Nikki Haley s’est déplacée pour tous ses autres rendez-vous - Centre inter-diocésain à la Gombe chez les évêques catholiques de la CENCO ayant présidé le dialogue qui a abouti au fameux accord de la Saint-Sylvestre, siège de la CÉNI sur boulevard du 30-Juin, Palais de la Nation en plein cœur de la Capitale où elle a rencontré le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku Ndjalandjoko - c’est dans une dépendance de l’ambassade des États-Unis d’Amérique qu’elle a reçu un groupe d’opposants que seule l’opportunité a mis ensemble. Le fils Tshisekedi, Antoine-Félix Tshilombo Tshisekedi peut supporter son tout récent partenaire, l’ancien Conseiller spécial du Chef de l’État en matière de sécurité Pierre Lumbi, il n’est pas sûr que Eve Bazaïba du MLC ait quelque considération pour celui qui, la veille encore, prenait part au Gouvernement Tshibala en occupant un maroquin hautement stratégique, le ministère du Budget, et qui lui a disputé le poste de président du CNSA désormais attribué au Rassop/Matongé, à Joseph Olenghankoy Mukundji qui, tout président du Conseil national de suivi de l’Accord, n’a pas cessé de râler que tout chef de la transition conduisant aux élections, il n’ait pas eu les honneurs de l’Envoyée Spéciale de la Première puissance du monde. Tout comme son allié, le Premier ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, tout chef du Gouvernement de la République Démocratique du Congo qu’il est!
Si message a été envoyé par Nikki Haley, à l’occasion de cette visite, c’est bien celui-là: les États-Unis d’Amérique ne reconnaissent ni cet Exécutif conduit par Tshibala, ni le CNSA de Joseph Olenghankoy… Les évêques catholiques ont donné leur point de vue, tout comme le groupe des opposants qui demandait à être reçu. Le plus important? Les États-Unis d’Amérique ont venu évaluer une mission militaire et humanitaire qui avale le plus d’argent du Citoyen américain…
ALUNGA MBUWA.


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