Le PS français avait son candidat en 2011
  • mar, 07/02/2017 - 03:10

Ce Congo qui avait élu Joseph Kabila à la dernière Présidentielle.

Le 2 février 2017 au lendemain de l’annonce du décès à Bruxelles du président de l’UDPS, un secrétaire national du Parti Socialiste français, Maurice Braud (en charge du pôle Mondialisation, Régulation et Coopération) signait au nom du parti au pouvoir en France, un communiqué de presse. Il y écrit notamment: «En 2011, il (Etienne Tshisekedi) fut élu président de la RDC mais il fut la victime de fraudes massives et d’un régime de violences qui ont maintenu au pouvoir le président Joseph Kabila». C’est clair, en 2011, le PS français avait élu son choix: Tshisekedi. Comment Tshisekedi aurait pu gagner? Retour à l’info.

Le Soft International n°1142 daté jeudi
15 décembre 2011.
Lors d’une conférence de presse lundi dans la Capitale à laquelle n’étaient conviés que des correspondants de la presse internationale accrédités dans le pays, le président de la République a jugé que la crédibilité de l’élection présidentielle du 28 novembre ne pouvait être mise en doute tout en reconnaissant «des erreurs» dans le processus électoral.
La mission d’observation du Centre Carter, chargée de surveiller le processus électoral dans le pays, a estimé que les résultats donnant la victoire au Chef de l’Etat n’offraient pas la crédibilité requise.

BATTU DANS LES NORD ET SUD-KIVU.
«La crédibilité de ces élections ne peut pas être mise en doute. Est-ce qu’il y a eu des erreurs? Certainement, mais (le centre Carter) a manifestement aussi été trop loin», répliquait le Chef de l’Etat lors de cette conférence de presse au cours de laquelle il a commenté pour la toute première fois les résultats du scrutin présidentiel publiés par la CENI qui l’a proclamé «provisoirement» Président élu (48,95% contre 32,33 % à Etienne Tshisekedi et 7,74% à Vital Kamerhe) en attendant confirmation par la Cour Suprême de Justice faisant fonction de Cour Constitutionnelle.
Signe, poursuit le Chef de l’Etat, de la transparence du processus électoral: ses «résultats décevants» dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
«Si je suis gêné par les résultats? Absolument pas! (...) Nous voulions améliorer nos scores dans certaines provinces, notamment dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Donc, nous avons perdu dans certains endroits, nous avons gagné dans d’autres».
«Il n’y a pas de crise dans ce pays. Nous allons rester calme et continuer à travailler au jour le jour», poursuivait-il.
«On ne peut pas de manière naturelle obtenir de tels résultats. Il n’y a pas autant de personnes bien portantes motivées pour aller voter à l’unisson», expliquait David Pottie, responsable de la mission Carter. Parmi les exemples cités: la région de Manono, dans la province méridionale du Katanga, où la participation atteint 100,14% et Joseph Kabila récolté 99,98% des voix.
Rien pourtant de plus normal: le vote émis dans nos pays d’Afrique étant tribal, il arrive que l’on passe les 100% dans son village d’origine, son secteur d’origine, son territoire d’origine. Cela est loin d’être signe de fraude. Quoique l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, estime dans un communiqué lu devant la presse que les résultats officiels «ne sont pas conformes à la vérité, ni à la justice».
En faisant lundi 12 décembre sa déclaration incendiaire contre la CENI, le cardinal Monsengwo a étayé ses accusations en s’appuyant sur des dates et des chiffres.
Or, à l’examen, selon un document opportunément reçu dans nos rédactions, ces chiffres et dates sont sujets à caution. Le moins que l’on puisse dire.
Selon l’archevêque, le 6 décembre 2011, la CENI a crédité le candidat Tshisekedi de 5.927.728 voix sur 17.329.137 suffrages exprimés alors que le 9 décembre 2011, ils’est retrouvé avec 5.863.745 voix sur 18.144.154 suffrages. Au 6 décembre 2011, la CENI avait plutôt comptabilisé 5.693.528 de voix en faveur de Tshisekedi et non 5.927.728 voix! Quand le cardinal estime que Tshisekedi avait, de ce fait, perdu 64.000 voix entre le 6 et le 9 décembre 2011, cela paraît donc loin de la vérité. Avec 5.864.775 voix proclamées le 9. décembre 2011 contre 5.693.528 le 6 décembre, Tshisekedi gagne, au contraire, 171.247 voix sur les 11% de bulletins compilés traités du 6 au 9 décembre 2011.
Quand le cardinal explique qu’entre le 6 et le 9 décembre 2011, il a été compilé 34.000 bureaux de vote ce qui devaient apporter plus de voix à Tshisekedi, cela d’évidence paraît faux.
Au 6 décembre 2011, la compilation qui portait sur 89% de l’ensemble de 63.865 bureaux de vote disséminés dans le pays concernait 57.019 bureaux de vote. Lorsqu’on ajoute à ce nombre les 3.449 bureaux non compilés, le reste à compiler était de 3.397 bureaux de vote et non 34.000 bureaux de vote. Un zéro a été abusivement ajouté. Les bureaux restants à compiler à la date du 6 décembre 2011 étaient de 3.397 arrondi à 3.400!
Si Mme Bayakara, directrice du Centre Carter, explique que les irrégularités relevées par les observateurs de son organisation étaient «graves» mais qu’en revanche, elles ne remettent nullement en cause l’ordre des résultats annoncé par la CENI - «parce que l’écart entre les deux premiers candidats est important» - il se trouve que dans sa communication de lundi, le cardinal n’en fait pas état. Oubli?!

LES PROVINCES
FIEF DE KABILA.

Finalement, le leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi a bien gagné une bonne part de la ville de Kinshasa (64,09% contre 30,03% pour Kabila) et reste imbattable en province du Bas Congo (74% contre 19,86% pour Kabila) tout comme ses bastions sociologiques (les deux Kasaï) lui restent fidèles (70,41% au Kasaï Oriental contre 26,43% pour Kabila, 75,57 au Kasaï Occidental où il a vu le jour contre 21,78% pour Kabiula) mais Joseph Kabila Kabange a maintenu les trois provinces «swing states», à savoir les plus pourvues en démographie et font un Président (le Katanga avec 89,97%), le Bandundu (avec 73,40 qui rafle la deuxième place à l’autre «Swing State», la Province Orientale (62,28%). Sans oublier le Maniema. Bien que peu peuplée, cette province a offert 86,68% au Président sortant.
ALUNGA MBUWA.


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