Le tycoon ex-gouverneur du Katanga peine à prouver son innocence
  • mar, 02/08/2016 - 01:35

Moïse Katumbi Chapwe veut se battre… dans le désordre absolu!

Le Soft International a reçu bien tardivement un droit de réponse du collectif d’avocats (sept au total) de Moïse Katumbi Chapwe qu’il reproduit ci-après en fac-similé pour plus d’authenticité (édition papier). Il ne paraît plus possible d’écrire sur l’ancien gouverneur sans faire face à un long droit de réponse de sa compagnie d’avocats même si on aurait souhaité un démenti plus digne et plus honorable en lieu et place de l’usage d’un simple exercice démocratique. Alors que le journal a publié des fac-similés authentiques, ceux-ci seraient des faux. Tout comme l’ex-gouverneur conteste la filiation de Emmanuil Alexandros Stoupis en dépit des documents imparables produits par la partie demanderesse. On pourrait penser à une manœuvre dilatoire, le temps d’investir la politique - et Etienne Tshisekedi...!

L’ex-roi du Katanga nie que l’immeuble des Stoupis - dont il conteste la propriété alors que celle-ci est établie par tous les documents légaux notamment le certificat d’enregistrement d’une propriété foncière délivré à Elisabethville (aujourd’hui Lubumbashi) le 7 janvier 1966) et le contrat de location signé à Lubumbash le 1er janvier 1974 par son demi-frère Raphaël Katebe Katoto Soriano avec la Sonas, dans le cadre du Bureau de gestion immobilière, agissant au nom des Stoupis - document authentique publié en fac-similé par Le Soft International.

SPOLIATEUR AVERE DES BIENS D’AUTRUI.
L’ex-gouverneur nie que ses deux enfants mineurs Champion et Nissim aient acquis cet immeuble, cela est possible. Mais quelle est l’origine des documents dits «fiches d’identité» de la division des affaires foncières de Lubumbashi établies au nom de ces deux enfants Champion Katumbi et Nissim Katumbi, signées par leur «père Moise Katumbi» au titre de «représentant» et comment expliquer les documents de propriété - certificats d’enregistrement - portant les noms de ces enfants, tous documents publiés en fac-similé par Le Soft International? Si c’est un montage, qui avait intérêt à réaliser ce montage?
Pour le reste, le droit de réponse de la compagnie d’avocats du candidat déclaré à la Présidence de la République donne la version des faits de leur client, estime guère «envisageable» l’arrestation de Moïse Katumbi Chapwe à ce stade à la suite d’un jugement par défaut contre lequel l’opposition a été formée» qu’ils seraient bien inspirés de faire valoir devant la juge du tribunal de paix de Lubumbashi-Kamalondo. Celle-là - la juge Ramazani Wazuri Chantale - qui, dans un courrier daté du 25 juillet adressé au ministre de la Justice, à la présidente du Tribunal de paix de Lubumbashi/Kamalondo, fait état des contraintes physiques et morales qu’elle aurait subies pendant le procès, que sa signature apposée au bas du jugement aurait été «extorquée», demandant de ne pas la considérer.
Ce courrier aurait été rendu public alors que la juge avait déjà quitté le pays et se trouverait à l’étranger où elle a demandé l’asile politique en liberté. «Craignant que le pire ne lui soit demandé ou exigé dans les mêmes conditions».
L’Agence Nationale de Renseignement mise en cause, par son service de protocole et des relations publiques, dément, dans un communiqué le 27 juillet, avoir eu «des contacts ni directs, ni indirects avec une juge qu’elle ne connaît pas». «Convaincus de l’équilibre et de la normalité des facultés mentales, intellectuelles et morales des Magistrats de la RDC», elle «doute aussi bien de l’authenticité que de la véracité du contenu de cette lettre dont l’objectif est manifestement de charger de Premier Responsable de l’ANR, bouc émissaire préféré des délinquants et autres criminels, ayant maille à partir avec la Justice et les Services de Sécurité de la RDC». Elle attribue ce courrier à «une officine spécialisée dans l’achat des consciences qui s’est ainsi servie d’un énième faux dans le but à la fois de salir nos Services et de se défaire de la réputation déjà établie de spoliateur avéré des biens d’autrui qui colle à la peau de l’ancien Gouverneur de l’ex-province du Katanga». «Cette lettre n’est donc qu’une machination, pour dédouaner à vil prix une personne condamnée dans cette affaire strictement d’ordre privé et qui convaincue de ne pouvoir s’en sortir ni en opposition, ni en appel, deux voies de recours qu’elle a pourtant elle-même choisies, se livre aujourd’hui à une fuite en avant politicienne». L’ANR de demander l’ouverture d’une enquête et le résultat rendu public. Elle se dit surprise que l’accusation des pressions ne fournisse «aucun élément matériel». Si la défense soutient que «les faits pour lesquels Moïse Katumbi Chapwe est poursuivi, sont prescrits il y a plus de dix ans, la prescription légale étant de trois ans tant pour l’infraction de faux en écriture que pour celle de l’usage du faux», l’ANR qualifie «cet argumentaire» de «véritable hérésie juridique», invoquant la doctrine, «l’infraction d’usage de faux est de nature continue.

LA DEFENSE IGNORE LES PRESSIONS.
Dès lors que l’évidence des infractions est établie par la justice à Lubumbashi, à quoi auraient pu servir les pressions? Dans son courrier adressé au Soft International, Moïse Katumbi Chapwe oublie de faire état de ces pressions. Au contraire, le courrier incrimine la juge. Extraits: «Mme la Présidente du Tribunal de Paix de Lubumbashi/Kamalondo a refusé d’accorder une remise à M. Moïse Katumbi et a ignoré le jugement du donner acte violant ainsi l’article 61 de l’Ordonnance-Loi précitée. En effet, le 20 juin 2016, au lieu d’ordonner la surséance, Mme la Présidente a, après avoir réceptionné la copie du jugement de ce «donner acte» et les autres pièces justifiant l’absence de M. Moïse Katumbi au pays (elle a retourné ces documents aux Avocats de M. Moïse Katumbi et leur a refusé la parole pour défendre leur client absent pour des raisons de santé) pris le dossier en délibéré en quelques minutes et prononcé dans 48 heures une condamnation par défaut. Cette décision a créé une confusion et a confirmé la partialité du Tribunal et les craintes exprimées par M. Moïse Katumbi d’être traité équitablement. Le Tribunal n’a pris en compte que les conclusions de M. Stoupis sans vérifier leur fondement et leur véracité». Morale de l’histoire? Dans ce dossier comme dans d’autres, l’ex-gouverneur peine à prouver son innocence. Il lui faut trouver mieux. Peut-être continuer à accrocher Tshisekedi et plaider la victimisation…
LE SOFT INTERNATIONAL.


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