Un ministre belge à Kin, boudé
  • lun, 27/11/2017 - 05:47

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le ministre MR (Libéral francophone) Didier Reynders est arrivé dans la Capitale dimanche 26 novembre 2017 dans la soirée mais, sauf changement de dernière minute, ne devrait avoir d’autres rencontres sinon protocolaires avec quelques officiels congolais. Il n’était pas prévu, sauf surprise, une rencontre avec le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. «Il y a plusieurs rendez-vous entre l’Union Européenne et l’Union africaine dans la même période à Abidjan et à Paris», temporise un diplomate belge. «Il est venu pour l’inauguration de la nouvelle chancellerie qui est vraiment son projet, son bébé. C’est lui qui l’a voulue», rapporte un site en ligne congolais citant une source de l’ambassade de la Belgique à Kinshasa.
Selon son programme, le Vice-Premier ministre belge en charge des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes donnera lundi 27 novembre une conférence de presse en marge de l’inauguration, le même jour, du nouvel immeuble de l’ambassade du Royaume de Belgique qui abrite aussi celle de l’ambassade des Pays-Bas, au n°133 du boulevard du 30 Juin à la Gombe, et qui aurait coûté environ 14 millions d’euros.
«Cette nouvelle chancellerie se veut symbolique de l’investissement de la Belgique dans ses relations avec le Congo. Nos deux pays ont une longue histoire. Les deux peuples sont proches, de tête et de cœur. La Belgique souhaite de toute évidence que cela continue. D’où la mise en place de ce nouvel outil qui témoigne du désir d’expansion et de renforcement des relations dans notre chef», se félicite vendredi 24 novembre l’ambassadeur de Belgique Bertrand de Crombrugghe lors de la visite préliminaire du bâtiment.
Les relations entre Didier Reynders et les officiels congolais sont exécrables, le moins que l’on puisse dire. Kinshasa reproche au chef de la diplomatie belge ses accointances avec les opposants du Rassop/Limete. Lors de sa rencontre le 22 septembre à New York avec le Premier ministre belge Charles Michel en marge de la 72ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, des services congolais avaient refusé d’associer Didier Reynders blacklisté à cet entretien. Le ministre belge a multiplié des postures publiques mettant en cause «la légitimité» des autorités congolaises. Au lendemain de la nomination de Bruno Tshibala Nzenzhe comme Premier ministre, il avait déclaré que «cette désignation s’écarte de la lettre et de l’esprit de l’accord de la Saint-Sylvestre», appelant à mettre en œuvre intégralement cet accord «y compris la levée des restrictions aux lois et liberté». Notant, «comme l’Union Européenne», sa préoccupation du fait que «les autorités de transition ne disposent pas du large soutien nécessaire». Menaçant: «Dans ce contexte et suite à la forte détérioration de la situation sécuritaire et des droits de l’homme, la Belgique se concertera avec ses partenaires internationaux concernant les relations avec la RDC». La suite sera l’annonce par Kinshasa de la rupture de la coopération militaire belge rompue après la prise du pouvoir par l’AFDL, rétablie au lendemain de l’avènement au pouvoir de Joseph Kabila Kabange.
D. DADEI.


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