Pillage, dégradation d’immeubles, incendies dans la Capitale, des peines sont prononcées
  • ven, 30/09/2016 - 01:10

Cent trente-huit personnes arrêtées pendant les émeutes qui ont secoué Kinshasa les 19 et 20 septembre ont déjà été jugées en procédure de flagrance. Trente-huit d’entre elles ont été acquittées alors que cent autres ont été condamnées à des peines allant de 45 jours de prison à 25 ans. Ces peines ont été prononcées par diverses instances judiciaires: Tribunal de grande instance et de paix de la Gombe, Tribunal de paix de Makala, Tribunal de grande instance de Kalamu et Tribunal de paix de Kasa-Vubu. Elles étaient poursuivies pour pillages, dégradation d’immeubles publics et privés, incendies et destructions méchantes lors de la manifestation de la plate-forme du Rassemblement, à l’appel de l’opposant Etienne Tshisekedi wa Mulumba qui ont fait 32 morts selon un nouveau bilan officiel, l’opposition faisant état d’un bilan plus lourd: une centaine de morts. Plusieurs bâtiments - dont des sièges des partis politiques de la majorité - et des commerces avaient pillés avant d’être incendiés. Loi du talion - l’une des plus anciennes lois existantes, consistant en la juste réciprocité du crime et de la peine - oblige! le lendemain, des sièges des partis de l’opposition subissaient le même sort. Soixante-huit autres personnes interpellées pour les mêmes raisons attendent d’être présentées devant les juges.
Le président du collectif des avocats qui défendent ces personnes, Me Papy Niango a déclaré à la presse n’avoir pas été convaincu par les éléments de preuve présentés par le procureur. «Il n’y a pas d’indices sérieux de culpabilité des prévenus», a-t-il expliqué. «Le procureur n’a pas produit des indices sérieux pouvant permettre au juge d’asseoir sa conviction sur la culpabilité des uns et des autres», a soutenu Me Niango appelant les juges à faire preuve d’indépendance.

ASSISTANCE AUX OBSEQUES.
«Nous en appelons à la bonne foi de chacun et de tous. Que le juge soit à l’abri de toute influence négative pouvant hypothéquer son indépendance et son objectivité», a-t-il déclaré. Le collectif des avocats a été recommandé par l’Institut des droits humains et l’Association congolaise pour l’accès à la justice. Par ailleurs, selon le gouverneur André Kimbuta Yango, les autorités municipales ont offert une assistance aux familles - 5.000 dollars par victime - dont des membres sont morts lors de ces émeutes. L’opération d’enregistrement des familles, qui se déroule sous la supervision du ministre provincial de la Santé et des Affaires sociales, implique des vérifications sérieuses. Car des tentatives de tricherie sont signalées. Une dépouille a été revendiquée par trois familles... Mais l’UDPS, principal parti d’opposition qui a perdu des membres, ne s’est pas signalé. Son secrétaire général, Jean-Marc Kabund-a Kabund, estime que ce régime, qui «a tué des personnes qui manifestaient pour la démocratie», devrait faire mieux que de proposer une assistance pour les obsèques. «Aujourd’hui, le gouvernement devrait honorer la mémoire de ceux qui sont morts, car ils sont morts en exigeant la démocratie, en exigeant les élections dans les délais constitutionnels. Le mieux à faire est de respecter la Constitution et d’organiser les élections dans les délais constitutionnels».
Ci-après quelques sièges des partis d’opposition et de la majorité attauqés ou incendiés (FONUS, Ecidé, MLP, ATD, CNC, RCD, PECO, P.A, etc.), ont été saccagés dans la nuit, puis incendiés par des hommes lourdement armés. Mardi 20 septembre, le siège de l’UDPS, Union pour la démocratie et le progrès social, premier parti d’opposition à l’Assemblée nationale, était en feu.
D. DADEI.


Related Posts

About author

Portrait de D. DADEI