Nangaa Yobeluo lâché banni
  • lun, 01/04/2019 - 12:03

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Trésor US a pris en chasse
Ils avaient fait mine de bomber le torse. De croire en leurs propres mensonges. D’invoquer indépendance, nationalisme, souverainisme. Trop faussement. En pleurs, suffoquant, rattrapés, dans les filets de la Justice américaine, mis sous surveillance accrue par Interpol, Nangaa et Kantintima sont passés aux abois. Mains en l’air, crient au secours, implorent la compréhension de leurs pairs de la plénière de la Centrale électorale précarisés à souhait, leur ayant refusé leurs droits sociaux légitimes - congés payés par exemple -, délibérant sur les questions des finances en cercle fermé, appellent à l’unité face à la bombe atomique qui a décollé, arrive, va impitoyablement s’abattre sur eux. Invoquent la solidarité du groupe, de l’institution injustement attaquée, pensent-ils faussement, décrédibilisée. Depuis une semaine, le couple a conçu dans la précipitation un texte - déclaration longue de huit pages - mal rédigée.
La grande panique. Si d’autres se cachent, ne se rendent plus au bureau, veulent être hors d’atteinte, l’un des membres de la plénière a dit ce que toute la plénière pense, faisant en effet l’unanimité, en adressant quelques salves précises.
Un courrier sec, incisif à Nangaa dont elle réserve copie à ses collègues.
L’assermentée (devant la Cour Constitutionnelle) Nadine Mishika Tshishima inscrit les sanctions américaines dans le registre politique. En clair, idéologique - pas la peine de recourir au service d’un avocat, en dépendant des ressources.
Ces sanctions frappent des individus, non l’institution CÉNI encore préservée. Elles sont ciblées, intuitu persona. Outre que la matière sous référence - corruption et détournement - est hautement sensible, abordable avec la plus grande précaution. US Treasury ne peut pas avoir parlé en l’air. Partout dans le monde, même sur une île Machin, ces Américains qui ont déployé en permanence leurs grandes oreilles, laissent ouverts leurs grands yeux...

DAME DE FER LUBA-KASAÏENNE.
En d’autres mots, la dure Luba Kasaïenne de Lupatapata - du vrai cru Mbuji Mayi, femme brillante, femme battante, issue des rangs du MLC en contact étroit avec cet homme d’acier qu’est le Chairman JPBG - qui a repris le 14 juillet 2017 les fonctions de Micheline Bie, accusée par le MLC d’avoir trahi la cause, le slogan «avec Dieu, nous vaincrons» - ne dit rien d’autre à Nangaa: «Nangaa va te faire cuire un œuf. Va te faire foutr...», mieux, «Va paître ailleurs», «Casse-toi».
Une vraie descente en Enfer! Vraie «little boy» version miniature larguée sur la tête de ce trio, Nangaa, Kantintima, le fils Kantintima, Mukolo (en lingala, grand frère, fils aîné) qui joue, les US$ millions en poche, la Hight Society, Jeunesse kinoise dorée, le Vice-président équato-guinéen!
Ecroulés, écrasés, hurlant, Nangaa et Kantintima Basengezi ont pensé trouver une parade en se référant aux «Autorités morales» de divers partis politiques concernés - quand la CÉNI hurle haut et fort, invoque la loi, ses membres ont cessé tout lien avec leurs partis politiques, dès le jour où ils ont prêté serment devant la Haute Cour! Aux origines d’un scandale hors du commun - une bombe à fragmentations - qui met Nangaa, un homme de fer faussement affable et l’ancien gouverneur du Sud Kivu du RCD-Goma, ancien ministre de l’Agriculture, coordonnateur en 1996 et 1997 en pleine guerre de l’AFDL d’une cellule de crise des réfugiés rwandais et burundais sous le Gouvernement Kengo Wa Dondo, Norbert Basengezi Katintima, ce Shi de Walungu, Sud Kivu, sans état d’âme. Lâchés devant la Justice américaine, aux portes de la prison. Bannis.
....
Nul doute!
«Fraus omnia corrumpit». La fraude corrompt tout. Tout acte juridique entaché de faute peut être l’objet d’une action en nullité. Quel Congolais a jeté un coup d’œil à la faute qui sévit lors de la désignation de l’ancien conseiller de Jean-Paul Nemoyato Begepole, ministre de l’Économie et du Commerce à la tête de la Commission électorale nationale indépendante, Céni? Quel Congolais a introduit devant une juridiction quelconque, nationale ou internationale, une action en nullité? Né le 9 juillet 1970 à Bagboya, territoire de Wamba, Haut-Uélé, ex-province Orientale, voisin de son mentor Begepole originaire du Bas-Uélé, le «portrait officiel» diffusé de Corneille Nangaa Yobeluo par la centrale électorale sur son site ceni.cd ne fait mention nulle part de ce passage au bâtiment massif de béton armé de type colonial de l’ex-ONATRA où le ministère de l’Économie et du Commerce avait alors logeait alors le cabinet du ministre avant son départ dans l’immeuble intelligent.
Ce passage au cabinet Begebole dilue-t-il vaguement dans les «près de vingt ans d’expérience professionnelle» que brandit fièrement cet homme qui prétend dans ce CV avoir la maîtrise de l’anglais comme du français qu’il parle pourtant en hésitant, pas sûr du tout du mot emprunté pour exprimer, pas convaincu qu’il l’a bien prononcé, qu’il en a respecté le sens, la syntaxe, la conjugaison, bref cette grammaire stricte de la langue française et qu’il ne s’en est pas emmêlé les pinceaux dans une construction tarabiscotée pour paraphraser Sylvie Brunet et son Petit livre de la littérature française en 150 citations, mettant le à la place de la ou le contraire, etc. Si c’est cela, c’est fort de café...
Explication: Begepole et Nangaa sont en froid, en très grand froid. D’aucuns disent en guerre...

IL CHATIE SON MINISTRE.
Signe: l’ancien ministre n’a plus jamais été réélu. Lui qui retrouva son siège à l’Assemblée nationale après son départ du Gouvernement en 2014 - pour n’avoir pas, expliquent certains quand les langues se délient, honoré à la hauteur convenue au bénéfice de ses mentors des prébendes qui se montaient jusqu’à US$ 50.000,00/mois dans la part qui lui revenait dans la structure des prix des produits pétroliers. Nulle part!
Ni aux Provinciales. Ni aux Nationales. Ni à l’exécutif provincial du Bas-Uélé d’où il fut invalidé doublement. D’abord son colistier. Puis lui-même! Si ce n’est pas du fait de Nangaa, celui-ci qui «nomme les élus ou a, dans le processus, un mot à place», en serait pour quelque chose...! Vengeance, tu te manges même surgelée...
Chez les Nangaa, corégionnaire ou pas, ça ne blague pas! Ce qui compte carrière, pouvoir, train de vie, et... verbe haut.
Comme ce mercredi 10 octobre 2018 quand, faux sourire en coin, il fait des remontrances à la dizaine de candidats Président de la République (Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Kin-kiey Mulumba, Théodore Ngoy, Seth Kikuni, Sylvain Maurice Masheke, des représentants de Félix Tshisekedi et de Freddy Matungulu, etc.) qu’il a invités dans un cadre de concertation pour tenter de dénouer la crise dans l dossier de la fameuse machine à voter et rechercher un consensus politique.
Sentant une perte de temps, Nangaa exaspéré, interrompt tout, estimant qu’il a mieux à faire, montre la porte de sortie...
«Celui qui n’est pas d’accord prend la porte», déclare-t-il sous ce regard affable mais toujours hautain.
Imité par son colistier Vice-président Norbert Basengezi Katintima qui s’émeut que des candidats Président de la République non autrement identifiés viennent remettre en cause, à son «siège matelassé, inviolable» (...) «la crédibilité de la Céni (...) Ceci à la limite constitue un crime».
Il indique n’avoir pas voulu prendre la parole à ce cadre et s’il la prend, «c’est pour recadrer ces Candidats qui sont aussi comme quiconque...».
Oubliant que l’un parmi eux va diriger le pays l’année prochaine. Il se met en scène devant son égérie Emmanuel Ramazani Shadari, ancien Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Candidat Président comme quiconque, qui participe pour la première fois à ce cadre avant de s’en aller et que les deux tourtereaux saluent avec révérence, en se penchant. Ce qu’ils ne font pas avec aucun autre Candidat, même ancien ministre.
«Le prochain Président du pays, ces gens le connaissent», murmure un homme. «On verra bien…», rétorque un voisin, suggérant que rien ne sera facile. Qu’un passage en force, une proclamation qui n’en sera pas juste, légitime, pourrait trouver solution dans la rue et qu’il faut craindre le pire.
Accusé de détournement de fonds au cabinet Begebole, le ministre a révoqué ce collaborateur indélicat... En réaction, Nangaa pourchasserait celui qui, un jour, lui donna un emploi?
En mai 2012, à l’annonce du Gouvernement Matata-1, Nangaa a enjambé le boulevard du 30-Juin depuis le modeste bâtiment ex-BZCE, Banque Zaïroise du Commerce Extérieur, à trois étages acquis à peu de frais par la banque katangaise TMB, puis cédé lourdement à l’État.
En bon sprinter, il en avale les marches deux à deux. Objectif: se trouver une niche auprès de ce ministre du patelin dont le cabinet loge dans le fier immeuble de l’ex-ONATRA qui s’élance, boulevard du 30-Juin, dans le ciel du centre-ville kinois.
Sept ans auparavant, 2005, à la veille des scrutins de 2006, Nangaa avait senti l’intérêt d’un positionnement au cœur de l’appareil électoral national.
Celui qui monte et gonfle ses budgets, brasse des millions de US$ sans contrôle d’aucune institution, constitue la priorité absolue du Trésor devant les dépenses de l’armée, de la police, du social, des investissements porteurs. C’est ça le Congo!
Avec un budget de 4 milliards, le Gouvernement octroie 1,5 milliard à des scrutins contestés d’avance.
Nangaa est Monsieur STN, le Superviseur technique national…
Recruté par Apollinaire Malu Malu Muholongu et proche de ce prêtre Nande de Beni-Butembo qui l’emploie comme directeur de programme à l’ÉFEAC, l’école de Formation Électorale en Afrique Centrale, il coordonne les opérations électorales dans nos onze provinces d’alors. Associé à Fabio Bargiacchi, l’un des experts les plus éminents mondialement dans le domaine de l’assistance électorale financé par l’UE, l’Union européenne, pour créer le Centre Européen d’Appui Électoral (ECES), l’abbé nomme Nangaa en 2007 Coordonnateur du Réseau du savoir électoral en Afrique centrale. Le Réseau ambitionne de «réaliser l’unité électorale» dans les pays de la CÉEAC, la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale.
Coaché par ce prêtre incardiné de l’évêque Sikuli Paluku Melchisédech du diocèse de Butembo-Beni, dans le Grand Nord, Nangaa ouvre des bureaux du Réseau dans neuf des dix pays de la sous-région.

«HOMME
DU POUVOIR».

A sa mort le 30 juin 2016 à Dallas, au Texas, Nangaa occupe le fauteuil de président de la Céni.
Quand des rumeurs font état de la «mort cérébrale» du prêtre, son successeur décide d’aller s’assurer de ses propres yeux de la santé d’un prêtre qui a dépéri prématurément, miraculeusement. Dont le corps désaffecté ressemble à celui d’un bossu, un ado éternellement courbé. Se déplace sur une chaise roulante… Tragédie!
Quand les rumeurs flambent sur un incroyable mal qui s’est abattu sur le prêtre qui n’aurait jamais dû valider un retour critiqué à la tête de la CÉNI après le passage et le désastre du pasteur Daniel Ngoy Mulunda Nyasa.
«Le cœur (de l’ancien président de la CÉNI) bat encore», assure Nangaa, mais son «état de santé est critique»!
Comment cet assistant, détenteur d’une licence en Sciences économiques de l’Université de Kinshasa, réussit-il le 21 octobre 2015 le tour de bras de prendre la tête de la centrale électorale nationale?
Si la loi organique de la CÉNI fait l’objet de controverses, le législateur a prévu que la présidence de la Centrale électorale nationale revienne, dans tous les cas de figure, à un membre de la composante Société civile mais - c’est très important - issu de la sous-composante Confessions religieuses. Dans l’esprit du législateur, ne saurait exercer cette fonction qu’un religieux, prêtre catholique, pasteur protestant ou… kimbanguiste.
Le premier président de l’histoire de la CÉNI fut un abbé disparu à Dallas; le second un pasteur, Daniel Ngoy Mulunda Nyasa très politisé néanmoins.
D’où vient ce Nangaa, laïc par dessus le marché? Ni prêtre, ni Pasteur! Ce Nangaa qui ne cache aucune ambition politique, a créé et finance des partis politiques, des regroupements affiliés à la majorité présidentielle! Fait élire/nommer aux Législatives nationales et provinciales épouse, enfants, cousins, neveux, amis, dirigeants et membres de ses partis et regroupements, etc.
Le jour de sa désignation quand il n’est que secrétaire exécutif adjoint à la CÉNI qu’il a réintégrée après son éviction chez Begebole, l’église catholique crie au scandale, claque la porte d’un cadre de concertation des confessions religieuses suspect. Fait entendre sa voix...
Secrétaire général de la Cénco, la Conférence épiscopale nationale du Congo, l’abbé Léonard Santedi, explique que ce laïc invétéré n’a jamais été le candidat de l’église catholique mais celui «des sept autres confessions religieuses, sans l’église catholique».
Pour trouver un accord sur un candidat digne à la succession du prêtre incardiné du diocèse de Butembo-Beni, les confessions religieuses se réunissent depuis une dizaine de jours et débattent de la question. A ces échanges, tonne Santedi, «il apparaît des divergences notables sur des principes majeurs devant conduire à honorer une telle responsabilité».
Ces princes du Vatican font le guet autour de ce processus, suspectent des «arrangements». Un complot contre les calotins. Ils ne décolèrent pas. Sûrs que le processus électoral national en vue du grand changement attendu par le Congo est corrompu, refusant de prendre part «à un vote, dénonce Santedi depuis 2017 recteur de l’Université Catholique du Congo, qui n’en était pas un, qui semblait être décidé en amont», ils donnent l’ordre de quitter le cadre.

NANGAA
«SE CRUCIFIE».

Déjà une cette «parodie d’élections»? «Décidé en amont»? Par qui?
Très proche du pouvoir, le Sénateur protestant, longtemps président de l’Église du Christ au Congo, le Rév. Mgr Pierre Marini Bodho, un patriarche de 77 ans, serait passé par là. L’originaire de Mahagi, ex-province Orientale, président national et représentant légal de l’Église du Christ au Congo de 1998 à 2017, pasteur titulaire de la paroisse internationale protestante de Kinshasa, la Cathédrale du Centenaire, a imposé Nangaa. Contre quoi?
Pour le clergé catholique, les sept confessions religieuses avaient, avant tout débat sur des critères de désignation, arrêté leur choix. Sur un homme du régime, Nangaa… Pour eux, cela ne fait l’ombre d’aucun doute.
«Quand l’on a huit confessions religieuses et que sept viennent avec un candidat, il n’y a pas débat», assène Santedi.
L’Église catholique avait-elle un candidat? Le plus important, c’était le débat sur des principes à arrêter, question que n’ont jamais voulu aborder les églises protestantes, kimbanguiste, musulmane, du Réveil, etc., explique l’abbé.
Le 20 novembre, au lendemain de la prestation de serment devant les juges à la Cour Suprême de Justice, Nangaa et les nouveaux entrants tiennent une cérémonie dans l’enceinte de la CÉNI. Le vice-président sortant André Pungwe a passé le flambeau à son successeur, l’ancien ministre de l’Agriculture Norbert Basengezi Katintima revenu à la CÉNI upgradé passant du 2ème Vice président de jadis au 1er Vice-président, après avoir recouvré un moment son siège à l’Assemblée nationale. La questeure sortante Chantal Ngoy Tshite rend son tablier à l’entrante Pierrette Mwenze.
Nangaa a pris les clés de son nouveau bureau auprès du rapporteur Jean-Pierre Kalamba Mulumba N’galula, qui venait d’exercer, trois semaines durant, ces fonctions de président intérimaire de la CÉNI que le conseiller évincé de Begebole s’apprête à assumer.
Le sang de Begepole qui vécut un désamour au sein de la Majorité à laquelle il disait ne pas appartenir, basculé entre plusieurs sollicitations, ne fait qu’un tour... Invalidé comme candidat vice-gouverneur au Bas-Uélé, son colistier a déjà éteint son ticket. Lui-même venait d’être formellement invalidé… La vengeance ce plat qui se déguste surgelé, est parfois consommée sans modération.
Donnant son discours de prise de fonctions, le nouveau président annonce vouloir inscrire son mandat dans la ligne droite de son prédécesseur de prêtre, promet de «travailler à consolider les acquis et corriger les ratés du passé».
Puis, soudain, il avoue - prémonition? - se trouver face à un événement tragique! Comme Jésus, il va à la crucifixion…
«Le rapporteur (ndlr. Jean-Pierre Kalamba Mulumba N’galula) vient de parler de crucifixion. Je mesure en effet la gravité de ce qui nous attend. En même temps, si Jésus a été crucifié sur la croix, il a fini par ressusciter».
Nangaa pense-t-il qu’après sa crucifixion, il sera sauvé, ce passage tragique franchi?
Puis: «Il est vrai que nous allons entrer dans ce périple. Mais l’objectif est d’arriver à l’organisation d’élections libres, justes, transparentes et crédibles»!
Dubitative est la petite salle!
Peu avant, Kalamba n’avait pas caché son grand soulagement en se délestant de cette croix… Désormais, il retourne à ses champs.
«Simon de Cyrène, raconte-t-il, citant les trois évangiles synoptiques, revenait des champs, a été réquisitionné par les soldats romains pour porter la croix du Christ jusqu’au «Lieu du Crâne», Golgotha. C’est cette croix que j’ai portée au départ des autres. Aujourd’hui, je peux m’estimer heureux en remettant cette croix à celui qui va être crucifié! Comme Simon, je reprends mon chemin. Je vais là où je me rendais...». Incroyable scène!
Nul ne nie le fait que depuis ce 20 novembre, le chemin de Nangaa a été un chemin de croix.
Dans un pays qui compte 700 partis politiques, du pouvoir et de l’opposition et autant d’associations de la société civile, du pouvoir et de l’opposition, intervenant dans le processus électoral outre des partenaires extérieurs soupçonneux, très engagés, sous-régionaux, régionaux, occidentaux, réunissant sommet sur sommet, la conduite de la CÉNI n’a pas été une sinécure. Jamais consensus n’a été trouvé à aucun moment, en dépit d’une multitude de rencontres.
Deux dialogues dans la Capitale Kinshasa, à la Cité de l’Union Africaine qui enfante un Gouvernement dirigé par un UDPS (ou ex) BCBG Samy Badibanga Ntita qui ne passe étonnamment pas le cap de quatre mois avant d’être révoqué en direct par le Chef de l’État passant outre toute procédure constitutionnelle.

ON SIFFLE LA FIN DE LA RECRE.
Au Centre Inter-diocésain de Kinshasa qui donne naissance à un Gouvernement à la tête duquel prend place un autre UDPS (ou ex) BCBG Bruno Tshibala Nzenzhe appelé aux affaires à sa sortie de prison!
Badibanga a été certes le roi stupide. Kabila l’a chassé sans que la Terre ne tremble. Si Tshibala s’est sauvé malgré le grand théâtre qui règne dans son gouvernement, c’est après avoir accepté d’être dépouillé de son gouvernement se contentant d’inaugurer les chrysanthèmes. L’opposition, quel champs de ruines! Il faut sauver ce soldat...
Ni Ntita, ni Nzenzhe n’apporte l’apaisement politique. Les rues tremblent toujours, les manifestants toujours aussi brutalement réprimées par la police et les services de sécurité. Chaque fois, des morts en nombre...
Quand le pouvoir local croit avoir tourné la page, l’extérieur accourt sur les décombres. Documente. Une belle moisson… Quand face à Kabila, un homme répète interminablement: «La prise du Siècle c’est Fatshi; lançons-nous en bon ordre à sa chasse», des calculs individuels inhibent et annihilent la réflexion.
C’est la représentante permanente des États-Unis aux Nations Unies, à l’occasion, représentante personnelle du plus puissant de la Terre après Dieu, Donald Trump, Nikki Haley qui sonne la fin de la récré. Le 25 octobre 2017...
Ce coup de sifflet intervient deux ans après que Nangaa a pris les commandes de la Commission électorale.
Reçue sous haute tension à Kinshasa à la plénière de la CÉNI au grand complet alors que le calendrier électoral tangue, vire au «théâtre de chez nous», que jour après jour, le pays s’enfonce dans l’abîme d’une indescriptible crise politique, sociale, humanitaire, que Washington déploie des messages sans ambiguïté, développe un vertige d’imagination, que le monde a les yeux braqués sur ces scrutins congolais, au pied sur les marches de l’immeuble de la CÉNI, boulevard du 30 juin, l’envoyée de Trump donne ordre, livre l’oracle! Organiser les élections l’année prochaine sans nouveau délai; en 2018, sans autre forme de procès. Sinon le Congo «ne pourra pas compter sur le soutien des États-Unis et de la communauté internationale.
Nangaa et Basengezi avaient continué de réclamer 504 jours minimum. Des scrutins à la mi-2019! Deux nouvelles longues années! Citant ses propres données, Nikki coupe court. «La CÉNI est un organe important à la tenue des élections. Nous avons montré que chaque jour que les élections sont repoussées, ce sont des femmes violées, des enfants enrôlés dans les groupes armés. C’est important d’organiser les élections en 2018». «Les élections sont possibles en 2018 si toutes les parties prenantes mettent la main à la pâte et si elles n’ont pas lieu en 2018, la RDC ne pourra pas compter sur l’appui de la communauté internationale, ni celui des États-Unis». Catégorique!
Muets de stupeur sinon de torpeur Nangaa et Basengezi. Tout comme la foule compacte qui se presse sur les marches et attendait ce message fort. En tête, le rapporteur ex-UDPS BCBG Kalamba rappelé à l’ordre…
Avant de s’offrir des selfies le lendemain à Goma, autre ville martyre du Congo, avec des femmes violées inconsolables, Nikki rencontre Kabila au Palais de la Nation, siège de la Présidence de la République. Sous les ors de la République, tête-à-tête électrique…
Remise de liste (restée confidentielle) de personnalités congolaises mêlées, selon la CIA, les services secrets américains, dans l’assassinat des jeunes experts onusiens qui enquêtaient dans le plus grand secret sur des fosses communes au Kasaï. La Suédo-chilienne Zaida Catalan et son collègue américain Michael Sharp sauvagement décapités en mars 2017.
Comme si cela ne craignait pas déjà trop, deux jeunes Occidentaux dont un Américain sont sacrifiés sur l’autel d’un confus processus électoral Nangaa-Basengezi. Sacrifiés par qui? Aucune enquête n’est lancée et si une est ouverte, elle traîne à démarrer. Quand le pouvoir est accusé d’exfiltrer des présumés coupables de cet odieux double crime. Nikki passe à Kabila un message. De Trump... Quel en est le contenu?
«Le sang du Président n’en a fait qu’un tour et le Président faillit la mettre dehors», confie un proche au confessionnal.
Sa réaction n’en résonnera pas moins, peu après et, comme d’habitude, par la bouche de son porte-parole. Le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga estime que Nikki n’a ni grade, ni titre pour parler au nom de la Communauté internationale...

ORDRE DE
WASHINGTON.

«Mme Nikki Haley est ambassadrice des États-Unis aux Nations-Unies. Donc, elle représente un pays au sein de la communauté internationale. La volonté de Mme Nikki Haley n’a rien à voir... C’est à la Commission électorale nationale indépendante de voir si elle peut organiser les élections (…)».
En d’autres mots, c’est Nangaa et l’homme fort de la CÉNI Basengezi.
Au nom de la souveraineté nationale, l’envoyée du président américain qui se mêle trop de ce qui ne la regarde pas - tempête Kinshasa - est mise sur liste noire. Les autorités lui opposent un refus de visa. Début octobre 2018, deux mois avant les scrutins, une délégation du Conseil de Sécurité des Nations-Unies se rend au Congo. Mission : s’informer sur le déroulement du processus électoral. Nikki n’a pas été admise au voyage…
Washington a avalé l’affront. Sans rien oublier...
Conduit par la Représentante permanente adjointe de la Bolivie, Veronica Cordova Sopria, le Conseil de Sécurité réclame, pour la énième fois, «le plus large consensus sur la… machine à voter», insiste sur «la crédibilité du scrutin...».
Depuis New York, Nikki n’a de cesse de condamner cette machine à voter et le Gouvernement sud-coréen se résout à refuser de valider le produit de la firme nationale Miru Systems. Qu’importe! La CÉNI n’en a cure! Le Gouvernement sud-coréen n’est pas partie prenante du marché, opine-t-elle!
En jeu, de gros pas-de-porte, de mirobolantes opérations retour, des surfacturations, des paquets-cadeaux, etc. Du coup, des projets pharaoniques de… Nangaa à Kinshasa, dans le pays, à travers le monde, pourraient se trouver compromis...
Un autre envoyé spécial cette fois des États-Unis (cette fois pour les Grands lacs africains) nommé début novembre 2017 envoyé spécial des États-Unis par le Secrétaire d’État Mike Pompeo, en remplacement du très coriace démocrate Tom Perriello, ne peut mettre pied au Congo, premier pays visé par cette nomination. L’homme humilié ronge son frein dans les pays de la sous-région, espérant une occasion, une opportunité quand navires américains et Marines font mouvement vers les côtes congolaises.
A ce Républicain pur-sang, John Peter Pham, ancien vice-président et directeur de l’Africa Center au think thank Atlantic Council, rédacteur en chef d’une revue à Washington, Kinshasa, relayé par ses médias officiels, reproche ses appels à la balkanisation du Congo comme seule façon de sauver le pays et de… dangereuses fréquentations… congolaises.
Il a été vu avec le très blacklisté ex-gouverneur du Katanga minier Moïse Katumbi Chapwe dont l’image semble s’être dégradée dans les allées de la Capitale fédérale américaine.
Venu de Brazzaville où il a rencontré le président brazza-congolais Sassou-Nguesso, Peter Pham se rend à Kinshasa pour la première fois depuis sa nomination. L’homme s’enthousiasme. Ne croit pas ses yeux, ni un mot...
Reçu avec fanfares vendredi 22 février à la Cité de l’Union Africaine, sur les hauteurs de la ville où le nouveau président Félix Tshisekedi travaille désormais. A ses côtés le représentant de Donald Trump au Congo, l’ambassadeur Mike Hammer se lâche de tweets. Une vidéo sur fond de musique de chambre est tournée et postée. Une page se tourne...

ONCLE SAM
TIRE LE PREMIER.

Mais à Washington, l’affront enduré des années, reste en travers de la gorge. Oncle Sam tire le premier. Certes. Mais il sait aussi se faire violence. Ici, la vengeance peut (aussi) être un plat qui se mange surgelé...
Reste que si le couple Nangaa-Basengezi s’est finalement conformé aux pressions américaines évitant toute tentative risquée de résistance face à la machine planétaire américaine - à l’annonce d’un «nouveau petit glissement technique» des scrutins, en plein mois de décembre, il s’assure précautionneusement de ne pas franchir le cap de 2018 sans organiser des scrutins de tous les dangers -, sur la machine à voter, Nangaa et Basengezi restent de marbre.
Comme redoutées, les élections se déroulent dans un parfait imbroglio. Listes des électeurs sans cohérence, fiches des résultats et procès verbaux introuvables dans les centres de vote, publication des résultats par Nangaa et Basengezi sans référence aux travaux des CLCR, Centres locaux de compilation des résultats qui se poursuivent et ont dû fermer pour… inutilité. Les bonzes Nangaa et Basengezi déclarent avoir eu recours aux clés USB (électroniques) illégales. La loi impunément foulée aux pieds!
A la Présidentielle, le candidat n°20, Fatshi, est proclamé vainqueur quand au matin du vote, en glissant son bulletin dans l’urne, à Kinshasa, le candidat du pouvoir PPRD Emmanuel Ramazani Shadari, s’est déclaré «déjà élu Président de la République».
Si la nouvelle sur l’élection de Fatshi est logique, crédible, légitime, apaise le pays, l’Afrique et le monde - le Congo a exprimé un vote sanction contre la gouvernance sortante -, la majorité écrasante (354 élus sur 500 en attendant le vote repoussé de Yumbi au Bandundu et du Grand Nord au Nord-Kivu) que revendique imprudemment l’ex-majorité présidentielle aux Législatives qui ont eu lieu le même jour, et, du coup, la direction du Gouvernement, tout comme la conduite du Gouvernement et d’importants portefeuilles ministériels, émeut l’Europe et les États-Unis qui voient le retour par une porte dérobée d’un pouvoir décrié.
L’extérieur attend et réclame une indépendance affirmée du nouveau Président. Elle craint des rumeurs d’une main mise des caciques suite à des accords secrets. Mais à Washington, au Congrès, les Démocrates très sourcilleux sur les droits de l’homme et la bonne gouvernance, ont fait reflux...
Quand le cyclone du dégagisme s’abat, le même électorat ne peut avoir condamné un régime et renouveler en même temps la confiance dans ses hommes marqués au fer rouge! Le cas de près de trente ministres élus ou réélus Députés nationaux, jette un nouveau trouble.
Les preuves de manipulation, de corruption, de tricherie, etc., pleuvent. Le jour de la proclamation des résultats des Législatives, des noms des élus de Masimanimba, dans le Kwilu, oubliés! La séance est levée mais la salle réclame la circonscription bafouée, cite le nom du plus emblématique candidat estampillé Masimanimba, réélu de tous les temps! Gêné mais sourire aux lèvres, Nangaa se tourne vers Basengezi qui manifestement se fout de l’incident. Rageusement, il déchire une feuille de papier d’un bloc-notes, griffonne cinq noms, devant les caméras du monde, sans autre forme de procès, toute honte bue, sans crainte aucune.
A Masimanimba, comme ailleurs, candidats et agents électoraux n’avaient rien caché sur leur mission : donner le grand maximum de sièges au parti au pouvoir PPRD/Mosaïque.
Dans le pays Mbala, l’agent local hurle devant qui il veut qu’il a été «recruté à ce poste pour ça. Quand son dossier, validé depuis des mois avait été retoqué, c’est un candidat (en réalité une candidate très bling-bling qui «sait ouvrir toutes les portes à Kinshasa») qui est venu le chercher à la maison - au nom du parti présidentiel, sur ordre du Secrétaire général de la Majorité présidentielle - l’a présenté physiquement à Nangaa qui l’a sur le champ nommé. Licenciant, du coup, un intérimaire originaire de la contrée, très apprécié par ses agents et par la population, pour ses résultats...
«S’il y a eu affaire Masimanimba, des coups de feu tirés des heures durant et, pour la première fois, du gaz lacrymo arrosant la petite cité du Kwilu, sur la nationale n°1, c’est cela! Rien d’autre...», explique un originaire. «Entraînés et enivrés par Lamuka, des groupes d’ados se déchaînaient sur tout partisan identifié du parti au pouvoir caillassé. En retour, ces partisans faisaient parler les armes», explique un témoin. La cité sous tension vivait des moments atroces. Du coup, à l’approche des scrutins, ces partisans candidats du parti au pouvoir et de sa mosaïque aux scrutins locaux et nationaux, voyaient leurs minimes chances partir en fumée.Qu’importe!

VRAIE PIEUSE COUR D’APPEL.
A la CÉNI, Nangaa et Basengezi étaient eux-mêmes en mission et à l’œuvre… «Ils ont composé avec une précision de montre suisse leurs listes des élus tombés pour la plupart du ciel», fulmine un candidat malheureux. Ce que des membres de la plénière confirment qui espèrent que pour Yumbi, «on ne va pas nous demander de nommer les élus». Sans dire combien - comme c’est souvent le cas, en l’espèce – chacun a reçu pour le service rendu.
A Bandundu Ville, la Cour d’appel du Kwilu a réceptionné 78 recours en contestation des résultats aux provinciales. Un matin, un juge de la Cour de cassation débarque d’un avion en provenance de Kinshasa. Il est en mission officielle et porte un ordre strict de «la Haute Hiérarchie»: ne rien changer aux listes transmises par la CÉNI; pas un recours des 78 réceptionnés par les juges ne sera déclaré fondé... Pas un seul!
La pieuse cour - une vraie - obtempère. L’affaire est bouclée. Les opposants ou apprentis tels n’ont que leurs yeux pour pleurer...
A l’ère des réseaux sociaux, plusieurs semaines avant, une liste de personnalités élues a fuité, faisant le buzz. Authentique, elle émanait des officines de l’ex-MP. Mais depuis, beaucoup de calculs ont changé. Des personnalités ont déserté les rangs de la Majorité faisant elles-mêmes la course. Impitoyablement, la Majorité a frappé. En dépit du vote populaire exprimé, la CÉNI est passée outré, ne proclamant aucune sur des listes reçues d’une centrale électorale de la Majorité. Aux Législatives nationales et provinciales, il n’y a eu que des nominations. «Pas un bulletin de vote n’a été comptabilisé par la Centrale», atteste, la main sur le cœur, un membre de la plénière.
D’où les sanctions qui frappent le secrétaire général de l’ex-Majorité présidentielle également président de l’Assemblée nationale. Aubin Minaku Ndjalanjoku prétendait vouloir muter le Parlement en «un temple de la démocratie». Il a au contraire fortement contribué à tuer la démocratie.
Après avoir présidé l’Assemblée nationale une législature durant - exploit qu’aucun de ses prédécesseurs sous Kabila n’avait su réaliser - il s’est réinscrit sur les listes de ceux qui vont concourir à la tête de la Chambre basse...
Quant aux juges de la Cour constitutionnelle dont le premier président Benoit Lwamba Bindu est visé par les sanctions, il s’agit, nul doute, d’un avertissement à peu de frais. A cette Cour, Washington réclame une réelle indépendance...
Partis depuis la fin Mobutu et après la débâcle Afdl portée au pouvoir par une coalition d’armées africaines pro-occidentales, Wall Street piaffe d’impatience pour ce Congo miracle mais attend le bon signal.
Si Kinshasa abrite toujours quelques missions occidentales, elles ne s’occupent que de l’humanitaire et d’offres de services consulaires au grand désarroi des diplomates dans un pays qui aurait dû être le moteur du Continent. Alors que d’autres Capitales africaines sont courues par des milliardaires et des Dirigeants de la Planète, en une décennie, un Congo peu attractif n’en a reçu aucun. Ni le Chinois Xi Jiping, ni le Russe Vladmir Poutine. Pour la Francophonie, François Hollande fut poussé dans l’avion par son ami sénégalais Abdou Diouf. En débarquant à N’Djili, le président français lui en a un peu voulu…
La Chine qui aurait conclu de mirobolants contrats tendant à déverser des milliards de $US au Congo, peut faire atterrir deux fois son président à Brazzaville et le faire redécoller vers d’autres destinations africaines en survolant Kinshasa. Quant à Poutine qui fournirait de la logistique aux militaires des FARDC, même en rêve, l’idée ne lui paraît jamais l’avoir effleuré de s’envoler un jour pour le Congo...

LE BON SIGNAL DE FATSHI.
L’ancien président Joseph Kabila est resté le même. S’il s’est rendu ces dernières années à l’étranger, c’est dans les pays de l’axe SADEC. Parfois, il a été vu à Addis-Abeba, en Éthiopie, siège de l’Union Africaine, mais pour un sujet sur le Congo et, même, à des rares occasions. Souvent, il est reparti bien avant la fin de la réunion, y laissant un ministre ou un conseiller. Certes, à quelques occasions, il s’est rendu à New York, aux États-Unis au siège des Nations Unies parfois sans y être annoncé formellement mais c’est pour un discours qu’il estimait important à l’occasion de l’Assemblée générale de septembre.
Trois mois après son investiture, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo change de tempo. Le Président a parcouru sans fin la sous-région, du Centre à l’Est jusqu’au Sud, Luanda, Brazzaville, Nairobi, Addis-Abeba, Windoeck, Kampala, Kigali - historique Kigali. Il a même le toupet d’offrir une médiation dans le conflit entre les frères ennemis… ougandais et rwandais. Le retour du Congo sur la scène diplomatique?
Voilà que Washington l’annonce du 3 au 5 avril dans la Capitale fédérale. Sur le toit du monde! Invité par le Secrétaire d’état Mike Pompeo, il n’est pas impossible qu’il se trouve sous les lampions du prestigieux Bureau Ovale échangeant une affectueuse poignée de main avec l’occupant des lieux, Donald Trump. Certes, tout dépend des premiers pas de sa gouvernance...
N’empêche! Au lendemain des scrutins du 30 décembre, Nangaa et Basengezi sont en extase.
L’index et le majeur tendus formant le «V» vers le haut, ils jubilent leur victoire. La grande... muette qu’est la Nation congolaise, a mangé son chapeau. Elle avait menacé de brûler ce couple. Elle qui n’a jamais réalisé, hier comme aujourd’hui, sous Mobutu comme sous Kabila, deux jours d’affilée de contestation, se contente des annonces de la CENI.
Qu’importe! Pour le Congo, l’essentiel est fait. Un opposant connu, reconnu, crédible, légitime, a pris la tête du pays et le chantier du changement est enclenché.
Le parti au pouvoir FCC a triomphé...
Aux législatives nationales et provinciales, Nangaa et Basengezi ont tout verrouillé. Près de 85 % des sièges dans les assemblées lui sont dûes. Même impossible exploit à la Chambre haute où c’est le vote des provinciale qui agit. Scénario identique aux exécutifs provinciaux?
Du fait de l’infernal couple Nangaa-Basengezi, tous les «élus» sont aux strapontins FCC, le parti au pouvoir sortant/entrant. Le Gouvernement central sur papier émanation de l’Assemblée nationale pourrait échapper à cette logique? CACH, la plate-forme ayant remporté la Présidentielle, pourrait n’avoir que ses yeux pour pleurer… Tout au plus, cette plateforme se contenterait-elle de quelques maroquins? Par quel miracle emporterait-il la Primature? Tout ça pour ça? Certes, l’impossible n’est pas congolais…
L’Occident qui a décidé de sauver le Congo, du coup, d’en découdre avec cette ex-majorité qui lui a tourné le dos, lui a opposé la guerre, l’humiliation, a fermé ses représentations, a interdit ses médias en tête la «vertueuse» Rfi - Radio France Internationale transformée en radio locale quand il s’agit du Congo -, a expulsé et blacklisté ses envoyés spéciaux, négocie et bloque les vols de ses compagnies aériennes et alliées, veut éviter un suicide politique à Kinshasa.
Avec détermination, il pourrait voler au secours du nouveau Président qui doit imposer son rythme à la vie politique. Avec, à ses côtés, des millions de Congolais acquis à sa cause prêts à défier les enclaves isolées PPRD/FCC que sont les assemblées constituées par le couple Nangaa-Basengezi...
Des progrès sont visibles. La Maison Schengen pour la délivrance des visas aux Congolais, mais aussi pour l’emploi des Occidentaux, a rouvert. Déclaré persona non grata, l’ambassadeur UE Bart Ouvry peut revenir à Kin.
Des envoyés américains arrivent et sont accueillis avec caméras par le nouveau Président qui annonce à chacune de ses prises de parole, vouloir combattre de toutes ses forces une corruption qui gangrène le pays et détruit les Congolais. Un discours très sexy par lequel l’Occident va s’engouffrer.
Or, cet Occident en sait beaucoup sur ces hommes du pouvoir qui se sont outrageusement enrichis, ont amassé et déposé dans des comptes bancaires dans la Capitale et à l’étranger - désormais dans des pays de l’Extrême Orient - d’ime,nses coffre-forts de billets de US$. Mobutu avait été anéanti ainsi.

NANGAA DANS L’IMMOBILIER.
«Il n’avait jamais autant privatisé l’ex-Zaïre», constate un diplomate.
«Rien qui bouge ou pousse à Kinshasa et dans les grandes villes du pays n’appartient pas à... ce pouvoir, à ses membres. Rarement, on n’a fait ce constat ailleurs dans le monde», surenchérit un autre.
Des témoins égrennent l’infinie liste de propriétés de Nangaa. «Immeubles dont un à six étages à Dubaï, propriétés dans le lointain Singapour; bateaux, établissements multiples dont le Castelo Hotel à Kinshasa, face à la Cour d’ordre militaire; «Fête Parfaite», la fameuse maison avenue Lukusa, immeuble au centre ville à Kin, à proximité de la place dite de l’Hôtel de Ville: un autre non loin de la Primature où pousse une succession d’immeubles et dans le quartier très huppé du Mont Fleuri où s’agglutine l’élite post-Mobutu; carrés miniers, etc.; ça n’en finit pas...». «En trois ans à la tête de la Céni, Nangaa s’est constitué une fortune qui dépasse les 300 millions de US$», dénonce un lanceur d’alerte qui avoue, depuis des mois, s’intéresser de très près au dossier.
Comment Nangaa a amassé une aussi coquette fortune? «Contre toute règle de bonne gestion, le président de la Céni signe seul. Et, tenez-vous bien, des sommes colossales! Il en a tous les pouvoirs, du fait d’une loi organique sur mesure...».
Est-ce le ruisseau qui déboule vers des océans? Une route des dollars US que les hommes du Pouvoir empruntent pour faire disparaître en toute quiétude des caisses d’argent? Pourquoi l’Assemblée nationale devant laquelle la CENI est comptable, n’a jamais une seule fois plonge dans ses comptes ou retoqué ceux-ci? Serait-elle complice de ces détournements propres?
Quand la plénière a collégialement approuvé le principe d’une opération, telles les grandes décisions sur le calendrier, les opérations de vote, etc., ces décisions ne sont jamais assorties de budgets.
Dès la clôture de la séance d’adoption, Nanagaa, se léchant les babines, s’isole dans son bureau avec un membre de son cabinet, généralement un parent. A deux, ils élaborent le budget comme ils l’entendent, ne le soumettant à personne. Puis, Nanga ordonnance et signe, passe les commandes. Puis, honore mentors et complices haut placés...
Les Américains ne verraient que le marché de la machine à voter! Au moins pour l’instant, ont-ils communiqué sur ce marché.
Il y a mieux. «Le marché de transmission des résultats; celui des kits bureautiques, des motos, d’appareils téléphoniques, des isoloirs, des urnes, etc. Qui sait combien tous ces marchés ont coûté en réalité? Et combien ils ont rapporté à Nangaa?», s’emporte un expert.
La CENI réduite à la famille. Toute la fratrie Nangaa a pris le contrôle des parties nobles de la CENI. Il est fait obligation aux agents et cadres de la Céni, de ne prendre leurs billets d’avion qu’au seul guichet de l’agence de voyages de Bienvenu Nangaa, le jeune frère. Le marché de dédouanement appartient au «Bof», le grand frère de Madame Nangaa, l’épouse nommée Députée nationale sur une liste d’un parti de l’ex-Majorité présidentielle qu’il finance. Outre un frère également nommé Député. Quant au marché des assurances, c’est le domaine réservé exclusif de l’un de ses conseillers... «Nangaa doit prendre cette affaire de sanctions très au sérieux», conseille un avocat.
Les firmes étrangères avec lesquelles il a signé des contrats sont sous l’œil du cyclope. Sous surveillance étroite... Pour éviter des amendes qui pourraient atteindre des millions voire des milliards de US$, et se protéger en bourse, elles pourraient être amenées à coopérer avec les Services du Trésor américain et tout balancer. Là, la situation personnelle de Nangaa et de son colistier virerait au tragique...
«Nangaa c’est un briguant. Son seul endroit est la prison», pestent des magistrats de la Cour de Cassation proches du dossier consultés.
L’homme est tellement glouton qu’il aime à conjuguer le verbe manger au singulier - comme le dénonça un jour un député de la Majorité lors d’un débat à l’Assemblée nationale s’adressant au Premier ministre Matata.

IL A APPRIS A BIEN CONJUGUER.
«Vous dites, Monsieur le Premier ministre: «Je mange, je mange, je mange». Plutôt que «je mange», vous devriez dire, «je mange, tu manges, il mange, nous mangeons, ils mangent»».
A ce train, Nangaa ne pouvait éviter un clash avec son vice-président, redoutable guerrier «Mai-Maï» Shi du Sud-Kivu, homme des années Mobutu. .
Un jour, ce tout sauf un béni-oui-oui se résout de prendre à rebrousse-poil ce président qui mange trop seul. Kantintima déménage boulevard du 30-Juin, siège de la Céni pour s’installer dans un modeste baraquement à cinq minutes à pied, face à la Gare central autrefois siège de sa central d’achats. Là, il reçoit, consulte, monte des stratégies. Distribue des prébendes. Les sous de la campagne de vulgarisation du calendrier électoral, matière dont il a la charge, explique-t-il.
Le Shi a lance la guerre. Il promet qu’elle sera sans pitié...
A ses proches, il confie en avoir trop vu, en savoir trop et trop. Véritable homme fort de la Céni, il s’apprête à déballer Nangaa sur la place publique. Homme fort de la CENI, il assure que les jours de Nangaa sont à compter.
Sauf que le président est marié à une Shi (du Sud-Kivu) et son vice-président est Shi (du Sud-Kivu). Les loups ne se mangent pas entre eux…
Nangaa qui a décidé de survivre à la tête de la CENI et s’il faut tomber, il tombera les armes à la main, appelle son épouse au secours.
En langue Shi, la désormais députée Nangaa parle à celui-là. «Une espèce de compromis à l’africaine» - pour reprendre l’expression de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères - est trouvé... Ce verbe manger, Nangaa convient désormais de le conjuguer comme suit: «Je mange, tu manges, nous mangeons».
Propriété de Kantintima et de son épouse Faïda Narungeta Kantintima, le Centre hospitalier BioPharm présent à Bukavu, commune d’Ibanda et à Kinshasa, avenue Kato est le seul et unique hôpital des agents de la Céni. Equipé de matériels de dernière génération, le vice-président s’en glorifie devant qui veut... Un agent Céni a un petit bobo, Nangaa le dirige vers cet hôpital qui est, de ce fait, monté en puissance et offre désormais tous les services: maternité, chirurgie, pédiatrie, médecine interne, gynéco-obstétrique, dentisterie, ophtalmologie, kinésithérapie, imagerie médicale, etc.
Ceux qui ont des intérêts en commun ne se font pas la guerre. Nangaa partage d’autres marchés et jure pour l’instant qu’il ne pourrait faire plus. Mais le vice-président a placé son fils dans les marchés Miru Systems. Les retombées passeront par le père.
La paix revient entre les deux dirigeants. Surtout que le fils Mukolo trône sur le marché de la Machine à voter... Conseiller de Nangaa, Marcellin Mukolo Basengezi conduit, négocie, conclut le dossier Machine à voter qui fait couler beaucoup d’encre.
L’enrichissement du fiston est insolent.
«Il offre un appartement en plein Gombe ou un véhicule tout-terrain payé cash à de la gent féminine dorée. Dans les boîtes de nuit à Kin, il fait irruption en bonne compagnie et repart en bonne compagnie après des tournées de bars à Champagne...», témoigne un proche.
«Marcellin Mukolo Basengezi c’est le Vice-président équato-guinéen, Teodoro Nguema Obiang Mangue, fils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le président équato-guinéen...», renchérit un autre.
Dans cette high society kinoise, il ne manque à Basengezi fils qu’une succession de calandres... Loin des regards des combattants de l’opposition, à l’étranger, Mukolo étale sans vergogne cette fortune fabuleuse injustifiable...
Quand le département du Trésor américain furieux que Nangaa et Basengezi, ayant unstrumentalisé le rapporteur Kalamba, brocardent les sanctions US State Department qui leur interdit la résidence ou le passage sur le territoire américain, à Washington, on estime que la coupe est pleine. Le Trésor américain décide d’éventrer le boa. Les deux hommes et le fils Mukolo n’ont plus le droit de toucher à un US$. Avec la capacité d’espionnage des Services secrets américains, si jamais Nangaa, Basengezi et le fils étaient pris en flagrant délit de manipulation de US$, même dans leurs chambres à coucher ou dans leurs salles des bains, le pire peut leur arriver.

DES PRECEDENTS QUI FONT PEUR.
Les Congolais lisent peu. Et même ne lisent pas. Nos médias aux titres ronflants et sablonneux - comme a pu le dire avec pertinence l’ancien Premier ministre Lunda Bululu - crétinisent. Sait-on à quoi ressemble la situation congolaise? Quelles similitudes frappantes avec celle de Panama?
Mi-décembre 1989 à fin janvier 1990 a lieu l’opération Just Cause. Intérêts économiques stratégiques américains en jeu, ça rappelle mines du cuivre, du coltan, du cobalt, d’uranium, etc., dont seul le Congo détient des réserves aussi immenses; citoyens américains tués et cela renvoie à ce jeune américain étêté au Kasaï dans le conflit Kamwina Nsapu; scrutins repoussés et truqués. C’est Nangaa et Basengezi; etc.
Juste Cause surgit dix ans avant que la souveraineté du Canal de Panama ne soit rendue par les États-Unis au Panama. Le président du Panama, le chef militaire Manuel Noriega, déjoue plusieurs coups d’état, annule la tenue des scrutins perdus d’avance, défie l’Amérique, déclare son pays en état de guerre contre les États-Unis; etc. Prétexte tout trouvé pour les Etats-Unis d’une invasion. Outre le rôle du Panama dans le trafic international de drogue…
Pourtant, deux décennies durant, de 1959 au début des années 1980, Washington et Noriega coulent le parfait amour. Noriega est un élément actif des services de renseignement américains et salarié de la CIA. Les relations entre Noriega et Bush Père ont commencé dans les années 1970, quand Bush dirigeait la CIA. Noriega travaille à faire progresser les intérêts américains en Amérique centrale, sabote les forces du gouvernement socialiste au Nicaragua, les Sandinistes et révolutionnaires du FMLN du Salvador. Reçoit plus de US$100.000 par an pour le service.
Noriega travaille avec la Drug Enforcement Administration pour limiter les envois de drogues illicites vers les États-Unis? Du coup, il travaille avec les trafiquants de drogue mais Noriega est un agent double. Il est avec Cuba, facilite le transfert de technologies sensibles à des pays du bloc de l’Est, vend des armes aux guerilleros pro-communistes d’Amérique latine et au gouvernement sandiniste.
Les services de renseignement militaires américains l’espionnent, ignorant la CIA quand Noriega tente d’infiltrer les unités de renseignement américains au Panama. Le général est lâché et, en 1988, Ronald Reagan négocie avec lui, lui demande de quitter pacifiquement le pouvoir (tout en faisant pression sur lui avec plusieurs actes d’accusation liés au trafic de drogue et au racket devant les tribunaux américains en 1988). Plus tard est incluse dans ces négociations la baisse du trafic de drogue vers les États-Unis.
Mars 1988, une tentative de coup d’État est déjouée. Mai 1989, pendant les scrutins, une alliance de partis opposés à la dictature militaire compte les résultats de l’élection dans les circonscriptions du pays avant qu’ils ne soient envoyés aux centres régionaux. Le compte atteste que leur candidat, Guillermo Endara a battu Carlos Duque, candidat de la coalition pro-Noriega. Un rapport de 3 contre 1. Pourtant, Endara est roué de coups par les supporters de Noriega. Noriega impopulaire déclare l’élection nulle, se maintenant par la force au pouvoir.
Le gouvernement de Noriega insiste sur le fait qu’ils avaient remporté la présidentielle, que les irrégularités avaient été le fait des candidats des partis d’opposition soutenus par les États-Unis. Bush demande à Noriega de respecter la volonté du peuple panaméen.
L’armée tourne le dos à Noriega, propose de le remettre aux États-Unis. Ce qui reste sans suite. En octobre 1989, Noriega déjoue une deuxième tentative de coup d’État. La pression monte sur Bush traité de «mauviette» par les médias pour ne pas avoir apporté d’aide au Panama. Bush déclare que les États-Unis ne négocieraient pas avec un trafiquant de drogue connu. Nie avoir eu connaissance de la participation de Noriega au commerce de la drogue avant son acte d’accusation.
Les allégations américaines selon lesquelles les forces placées sous le commandement de Noriega auraient tiré et tué un soldat américain non armé, blessé un autre, arrêté et sauvagement battu un troisième soldat américain ainsi que brutalement interrogé sa femme, la menaçant par des abus sexuels, sont citées devant le Conseil de sécurité des Nations unies comme motif suffisant pour que l’invasion soit un acte de légitime défense au sens de l’article 51 de la Charte des Nations unies… Peu après le début de l’invasion, Guillermo Endara prête serment sur la base navale Rodman. L’opposant aurait été le vainqueur de la présidentielle prévue au début de l’année. Face à la masse de civils et militaires détenus, la 1138e compagnie de police militaire de la garde nationale du Missouri met en place un camp de prisonniers sur le terrain d’entraînement Empire Range sur la rive sud du canal de Panama.
Cette unité marque l’histoire. Depuis la guerre du Viêt Nam, elle est la première unité de la garde appelée en service actif. Ce ne sera pas la dernière fois que l’unité sera appelée, puisque l’opération «Desert Shield/Storm» se profilait à l’horizon…
Contre les unités militaires de l’armée du Panama, les opérations militaires américaines se poursuivent pendant plusieurs semaines. Noriega reste en liberté pendant plusieurs jours, mais face à une grande chasse à l’homme lancée, avec un million de US$ de récompense offerts pour sa capture, le général réalise qu’il a peu d’options à envisager.
Il trouve refuge dans la mission diplomatique du Vatican à Panama. Les militaires américains montent pression psychologique sur lui et pression diplomatique sur la mission du Vatican tel jouer très fort, jour et nuit, du rock-and roll sur les radiocassettes dans une zone densément peuplée.
Le 3 janvier 1990, le général se rend aux Marines. Immédiatement arrêté, il est embarqué dans un avion de transport militaire. Destination: une prison aux États-Unis. Entretemps, son armée a été dissoute.
Cette histoire, avec quelques variantes, s’est déroulée ou s’est répétée ailleurs dans le monde. A Haïti, en Irak, en Libye, en Côte d’Ivoire, en Gambie, etc. La loi du plus fort est toujours la meilleure...

TOUT CRAINDRE POUR KINSHASA.
Tous les ingrédients sont en place pour faire de Kinshasa ce Panama. Les observateurs de toutes parts en conviennent. Après avoir poussé le puissant president angolais Edouardo Dos Santos à quitter le pouvoir et à laisser mains libres au nouveau président João Lourenço, Washington se sert de ce modèle pour libérer Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de l’emprise de l’ancien régime. Si, au lieu d’aller à la retraite, celui-ci rumine l’idée d’un retour en force sur la scène politique, il est clair que Panama tôt ou tard sera aux portes de Kinshasa. Avec la garde nationale du Missouri ou quelque chose de semblable.
Le 12 mars, alors qu’il se rend à Kinshasa en passant par des pays voisins, le Secrétaire adjoint aux Affaires africaines Tibor Nagy, fait la déclaration ci-après, visible sur le site state.gov du Département d’état:
«Au Congo, je serai très clair parce que je sais que nous n’avons presque plus de temps. Le Congo est une dynamique politique en pleine évolution. Il est très important de voir cela comme un processus en cours et ne pas se contenter d’examiner des questions de personnes. Comme nous le savons tous, des coalitions se forment entre partis présents au sein de l’Assemblée nationale. Nous savons comment le Gouvernement est constitué. Il n’est pas constitué par le Président mais le Président a essentiellement un droit de veto. Et c’est ce qui devrait se passer. Nous continuerons d’avoir des discussions très franches, ouvertes et honnêtes avec le Président Tshisekedi. Nous faisons entendre notre voix et nous espérons seulement que dans un an et demi, nous pourrons parler de la RDC de façon positive, tout comme nous parlons de l’Angola aujourd’hui».
Washington attend avant d’agir (aller plus loin dans la frappe contre ceux qui chercheront à enfreindre l’action du nouveau Président ou, autre hypothèse, dans l’appui ou non au nouveau régime).
L’un des prédécesseurs de Tibor aux Affaires africaines de 1989 à 1993, connu pour avoir mis fin à la guerre entre l’érythrée et l’éthiopie en 1991, ainsi qu’aux conflits d’Angola et du Mozambique, a, dans un tweet, écrit que les récentes sanctions américaines prises à l’encontre des personnalités proches de l’ancien pouvoir, étaient en réalité un avertissement. Des membres de l’ancienne majorité présidentielle ne doivent pas entraver la gouvernance du président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo». Ils sont dans la ligne de mire. Cela ne saurait être plus clair...
Quand au couple de la CENI, lâché par leurs pairs de la plénière, bannis par Washington, la porte de sortie pour Nangaa et Basengezi est clairement ouverte.
T. MATOTU.


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Portrait de T. MATOTU