Matata An II
  • ven, 10/05/2013 - 17:50

Après l’an 1, l’an 2 va être «l’année de la livraison du résultat», déclare le Premier ministre.

LE SOFT INTERNATIONAL N°1225 ED. VENDREDI 10 MAI 2013.

Il est resté le même, 365 jours plus tard, jour pour jour, après l’investiture de son équipe gouvernementale par l’Assemblée nationale à l’issue de l’adoption-approbation de son programme d’action et il a tenu ses promesses, au moins, l’une d’elles: celle du devoir de «redevabilité» qui consiste, à intervalles réguliers, à rendre compte de l’action gouvernementale, à la nation et au peuple congolais...

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon a ainsi non seulement attribué une cote à chacun de ses ministres et publié cette cotation, il s’est apprêté à l’exercice habituel de communication en répondant, pour la deuxième fois en trois mois, aux questions du même journaliste indépendant Claude Kamang Mutond dans le cadre d’un programme spécial enregistré et diffusé sur la chaîne publique Rtnc.

Peu avant la diffusion de ce programme, le Premier ministre qui revenait de la N’Sele où il avait personnellement présidé une séance de signature d’un contrat liant le Gouvernement avec un groupe financier israélien dans le cadre de la relance du Domaine agricole industriel présidentiel de la N’Sele, a donné un garden-party dans les jardins de la Primature aménagés sur les berges du fleuve, occasion de dévoiler une statue géante de la légende de ce pays, le premier Premier ministre du Congo, Patrice-émery Lumumba, en présence de l’un de ses fils, François Lumumba.

Les ministres étaient accompagnés chacun de son directeur de cabinet et le cabinet du Premier ministre affichait complet. La statue en bronze Lumumba est l’œuvre du maître-sculpteur congolais Liyolo Limbe M’Pwanga, professeur à l’ Académie des Beaux-Arts, lui-même présent, satisfait de l’intérêt que porte aux artistes le Premier ministre.

Cette statue répond à l’action de remise en valeur de la ville, débutée par le Premier ministre, en commençant par la commune de la Gombe.

Autre fait marquant de cette première année du Gouvernement Matata, la publication par les services de la Primature d’une brochure «la République démocratique du Congo à bras le corps» qui présente «les réalisations effectuées au cours de ce premier exercice annuel», a expliqué le ministre en charge des Médias, des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga, lors d’un point de presse. Des réalisations volontaristes impliquant un certain degré de risques...

IL N’Y A PAS MIEUX QUE SOI-MÊME.
S’il faut le faire, autant le faire soi-même, il n’y a pas mieux que soi-même pour soigner la forme et... la manière.

Nul doute, le Premier ministre paraît soucieux de présenter et de défendre lui-même l’action de son équipe tout au long de ces 365 jours. Il estime que son équipe a bien travaillé - puisqu’elle a réalisé à plus de 72% les objectifs de la feuille de route. «Des performances ont été réalisées par ce Gouvernement en douze mois (...). Ce n’est pas de la rigueur pour la rigueur. Des ressources ont été dégagées pour financer le secteur de l’agriculture, secteur social par excellence ou celui de l’éducation, 100 millions de dollars affectés à la réhabilitation des écoles ou, 13.000 postes de travail ont été créés (...) Il ne faut pas tomber dans le piège populiste. Il y a toujours ceux qui voient rouge quand c’est vert», a-t-il contrattaqué.

En parcourant les résultats rendus publics par les services de la Primature, les cotes des ministres vont de 40 à 90% et la question est de savoir si certaines feuilles de route avaient vu «trop grand» au départ ou si des allocations n’ont pas toujours suivi...

Il est vrai que le programme du Gouvernement s’étale non sur une année, mais sur la mandature, sur cinq ans et il existe des actions à conduire au niveau d’un ministère, d’autres impliquent deux voire plusieurs ministères.

Il reste que pour l’An II, le Gouvernement doit accélérer son tempo, l’An II est celui de la livraison des résultats, a déclaré le Premier ministre au garden-party.
Les ministres sont prévenus: seuls les résultats comptent désormais.

Dans l’interview diffusée sur la Rtnc, le Premier ministre est revenu sur la motion de censure du Député UNC (opposition) Jean-Baudouin Mayo et expliqué que cette motion déclarée «invalide» et repoussée le 15 avril par les Députés, était condamnée par nombre de compatriotes à travers le pays. Il a fait part «des dizaines de messages et de lettres de soutien venus des gens simples, exprimant un sentiment de désapprobation» face à cette motion.

«Le plus important (dans l’action du Gouvernement), c’est l’agenda de la population congolaise», a martelé le Premier ministre. «Lorsqu’il faut augmenter les salaires, il faut regarder le Congolais qui touche un salaire de 70 dollars», a-t-il réagi à la question de savoir s’il était prêt à revoir à la hausse les émoluments des Députés.

«La guerre à l’Est a essayé d’affecter l’efficacité de l’action du Gouvernement d’autant qu’une bonne partie de ressources étaient affectées à la guerre», a-t-il concédé. «Quand le Gouvernement entre en fonctions, la guerre éclate au Nord-Kivu» et «le plus important c’est la réalisation de la paix et de la sécurité».

Le Premier ministre a annoncé l’arrivée «au cours de ce mois» à Kinshasa du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon et du «patron de la Banque Mondiale», Jim Yong Kim, le douzième président de l’histoire du Groupe de la Banque mondiale. Signe de l’intérêt que représente le pays à l’étranger.

La brochure «la République démocratique du Congo à bras le corps» se veut comme la réplique aux critiques «qui voient rouge quand c’est vert». La brochure «contient d’abondantes indications concernant la contribution concrète de chaque ministère dans les différents secteurs de la vie nationale définis par le Premier ministre dans le programme du Gouvernement.

D’autres renseignements tout aussi précis peuvent y être trouvés sur les perspectives d’avenir de l’action des différentes articulations de l’Exécutif national», a expliqué le ministre Mende.

Affirmant que «l’An 1 du gouvernement Matata Ponyo peut être considéré à juste titre comme l’étape de la pose et de la consolidation des fondations indispensables au décollage du pays».

«Au cours de ce premier exercice, l’action gouvernementale s’est déclinée à travers six axes méthodologiques conformes au programme soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale lors de l’investiture du gouvernement. Il s’agit des axes ci-après:

1. les réformes institutionnelles,
2. la stabilité macroéconomique, la croissance et la création des emplois,
3. la construction et la modernisation des infrastructures,
4. l’amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population,
5. le capital humain et l’éducation à la citoyenneté,
6. la diplomatie et la coopération au développement.

«Le gouvernement Matata Ponyo avait pour principale mission de piloter la révolution de la modernité, conçue par Joseph Kabila dans le but de hisser la République démocratique du Congo au rang de pays émergent».

«Au terme du premier exercice annuel de ce mandat, il est utile de jeter un regard rétrospectif pour évaluer le chemin parcouru et baliser l’itinéraire restant à parcourir pour mieux aller de l’avant», a poursuivi Lambert Mende.

Alunga Mbuwa

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