Matata Ponyo, ministre des Finances, à son cabinet. LE SOFT NUMERIQUE.
Matata fin prêt
  • mar, 24/04/2012 - 15:36

LE SOFT INTERNATIONAL N° 1164 DATE 23 AVRIL 2012

Comme à l’accoutumée, Augustin Matata Ponyo Mapon était dimanche 22 avril à son cabinet de travail, au ministère des Finances, boulevard du 30 juin, en attendant un déménagement annoncé comme imminent côté fleuve, avenue du Roi Baudouin, l’Hôtel du Gouvernement, qui interviendra lors d’une cérémonie de remise-reprise à propos de laquelle les différents services officiels s’activaient. Ce croyant sauvé mi-février miraculeusement du crash de l’aéroport de Kavumu à Bukavu dans lequel ont péri quatre personnes dont le plus proche collaborateur du Chef de l’Etat, l’Hon. Augustin Katumba Mwanke, avait auparavant assisté à un culte dominical en ce mois pascal.

A APPROUVER EN CHAMBRE.
A proprement parler, le nouveau Premier ministre n’a pas modifié d’un cheveu son rythme habituel soutenu de travail. Dès le lendemain de l’annonce de l’ordonnance présidentielle de sa nomination intervenue mercredi 18 avril, il s’est rendu au Palais du peuple où il avait rendez-vous avec le tout nouveau Président de l’Assemblée nationale, l’élu d’Idiofa, Aubin Minaku Ndjalandjoku. Sans doute entre les deux hommes a-t-il été question de mettre au point le protocole de la séance plénière d’investiture de la nouvelle équipe gouvernementale aussitôt que la nomination de celle-ci annoncée «pour avant la fin de la semaine», selon toutes les sources, aura été entérinée par le Président de la République.
Au terme de l’article 90 de la Constitution de la République, le Gouvernement composé du Premier ministre, des ministres et vice-ministres et, le cas échéant, de ministres d’Etat ou Vice-premiers ministres, n’entre en fonction qu’après que le Premier ministre qui est le chef du Gouvernement a présenté devant l’Assemblée nationale le programme de son Gouvernement et après que ce programme a été «approuvé à la majorité absolue par les membres qui composent l’Assemblée nationale». A savoir 251 députés au moins dans une Chambre qui, à l’ordinaire, en compte 500. «Lorsque ce programme est approuvé à la majorité absolue des membres de l’Assemblée nationale, celle-ci investit le Gouvernement» (art. 90 de la Constitution).
L’investiture du Gouvernement n’a lieu qu’après un marathon parlementaire qui est loin d’être une promenade de santé. Elle suppose de longues séances de débats en plénière. Elle implique une certaine approche face à des élus trop souvent portés par la bronca, la provocation voire l’invective.

SES PLUS SURS ALLIES.
Connu surtout comme un technocrate ayant donné sa pleine capacité dans la maîtrise des paramètres macro-économiques, Matata Ponyo, ancien de la Banque Centrale et du BCECO, où il est resté en contact avec le système financier international, a besoin d’un accompagnement au moment où il met les pieds à l’étrier. Ses premiers pas à l’Assemblée nationale sont attendus, tout comme sa capacité à conduire des équipes et la majorité parlementaire dont il est, aux termes de la Constitution, le Chef.
Sur un terrain où il va apprendre à marcher, ses amis seront ses plus sûrs alliés à commencer par le Président de l’Assemblée nationale, un juriste blanchi sous le harnais du Palais du Peuple pour avoir co-géré, une législature durant, le groupe parlementaire majoritaire du PPRD fort de 111 Députés et pour l’expérience parlementaire internationale accumulée. On sait aussi que le nouveau Président de l’Assemblée garde - en tout cas pour l’instant - ses fonctions de Secrétaire général de la Majorité Présidentielle. A ce titre, Aubin Minaku Ndjalandjoku a dû servir d’aiguillage, lors de ce premier tête-à-tête inter-institutionnel, au nouveau Premier ministre alors qu’il allait ouvrir dès le lendemain son agenda de réunions avec les partis et personnalités politiques membres de la majorité présidentielle.
Augustin Matata Ponyo Mapon a en effet reçu vendredi et samedi des délégations de partis politiques en ouvrant le bal avec celle de son propre parti, le PPRD qui était conduite par le secrétaire général, le président sortant de l’Assemblée nationale, Evariste Boshab Mabudj.
S’en sont suivies nombre d’autres délégations dont celle conduite par le 1er Vice-président de l’Assemblée nationale, l’Unadef Charles Mwando Nsimba.
Nombre d’autres partis ont également été reçus.
On cite le MSR de Pierre Lumbi Okongo, l’ARC d’Olivier Kamitatu Etsu, le PDC de José Endundo Bononge, l’AFDC de Modeste Bahati Lukwebo, l’Unadec de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, le CCU de Lambert Mende Omalanga, le NAD d’Athanase Matenda Kyelu, l’ADH de Joseph Bangakya, la Cofedec de Venant Vangi Sivavi Tshipasa, l’ECT de Dr Kabange Numbi, et le Palu d’Antoine Gizenga Fundji qui a délégué son porte-parole, Godefroid Mayobo Mpwene Ngantien. Selon des informations proches du dossier, le Premier ministre qui s’est enquis à cette occasion des vues de chacun de ses interlocuteurs leur a posé trois ou quatre questions très précises:
1. la taille du Gouvernement à constituer,
2. l’entrée ou non au sein du Gouvernement des présidents de partis,
3. le type d’équipe gouvernementale à mettre en place (une équipe de technocrates de politiques ou de politico-technocrates),
4. les priorités qui devraient être abordées par le Gouvernement au stade actuel.

A UN TOURNANT DE L’HISTOIRE.
Des questions qui rejoignent pour l’essentiel celles qu’avait posées en mars l’Unadef Charles Mwando Nsimba alors informateur de la majorité. Le Premier ministre Matata qui doit présenter son équipe au Président de la République a sans doute en l’espèce voulu chercher à se faire lui-même sa propre religion. Ceux qui le connaissent peuvent en être convaincus. Ce perfectionniste ne laisse rien passer qu’il n’ait laissé sa propre marque… En tant que chef du Gouvernement, il lui faudra d’abord mettre du sien d’autant plus qu’au bout du compte, il sera seul à rendre compte à la fois devant le Parlement que devant le Chef de l’Etat qui lui a fait confiance à un tournant aussi capital de l’histoire du pays et d’une mandature appelée à relever moult défis. Y arrivera-t-il? Quand l’on se représente les appétits gloutons de la classe politique nationale, il n’est pas sûr qu’il y parvienne seul. A nouveau, le Premier ministre aura besoin du parapluie du Président de la République qui ne lui a jamais fait défaut à ce jour et qui lui a permis de conduire à terme une politique de rigueur souvent décriée par la rue mais qui peu à peu porte ses fruits. Il lui faudra mieux expliquer et mieux faire accepter ce produit en s’orientant désormais à l’interne qu’à l’externe.
Selon toujours les mêmes sources du dossier, c’est lundi 23 avril que Matata Ponyo boucle son marathon de rencontres en recevant lundi 23 avril dès 9 heures de nouvelles équipées de la majorité présidentielle. En attendant la fumée blanche...
D. DADEI

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