Les gouverneurs se mettent à trembler
  • lun, 08/05/2017 - 05:28

S’est-il agi d’un bon casting ou de loger des potes sans avoir la conviction de leur compétence et de leur engagement à booster nos provinces?

Coup de balai dans la territoriale. Après Jean Claude Kazembe, gouverneur de la province du Haut-Katanga, Capitale Lubumbashi), au tour du gouverneur de la province du Haut-Lomami (Capitale Kamina) Célestin Mbuyu. Tous deux d’anciens Députés nationaux destitués par leurs assemblées provinciales après une motion de censure.

Alors qu’on en était loin d’avoir terminé, de l’ex-Equateur et de l’autre ex-province Orientale sœur, on faisait état d’initiatives parlementaires en vue. Ainsi à l’Equateur (Capitale Mbandaka), le gouverneur Tony Bolamba serait déjà sur le gril.
Visé par une motion de censure. Quant à Kisangani (province de la Tshopo), son collègue verrait son siège s’en aller, peu à peu après une montée en force de la société civile faisant prendre conscience aux Députés provinciaux...

ALLEGATIONS DE MAUVAISE GESTION.
Comment expliquer ce mouvement? A la base, à n’en point douter, des allégations de mauvaise gouvernance...
Si on peut supposer que Jean Claude Kazembe pourrait être mêlé notamment dans l’affaire de l’exploitation illégale du bois rouge (article à lire en page 11) dans laquelle seraient mêlés une dizaine de ressortissants chinois en situation illégale et, depuis, expulsés du pays, le dossier du gouverneur de la province du Haut-Lomami a été précisé. La motion de censure introduite le 28 avril contre le gouverneur PPRD Célestin Mbuyu a été votée par dix-huit députés, sauf par trois d’entre eux.
A la plénière de vendredi 5 mai, les députés provinciaux ont écouté le gouverneur s’expliquer sur une dizaine de griefs retenus à sa charge. Les élus l’accusent de détournement des fonds d’investissement alloués et versés par le pouvoir central, d’incapacité à mobiliser les recettes, de manque de transparence et d’orthodoxie dans la gestion des finances, de désordre dans le recrutement et l’affectation du personnel des régies financières. Pour Célestin Mbuyu, la province du Haut-Lomami est très pauvre et nécessite de gros moyens pour son redressement et sa construction. Autre grief retenu: la non réhabilitation de la voirie. Le gouverneur a indiqué que le FONER (Fonds d’entretien routier) a envoyé à Kamina de faibles ressources qui n’ont pas permis de réhabiliter une voie de 30 km qui relie la ville de Kamina à la base militaire.

A-T-ON VOULU CASER DES AMIS?
Le gouverneur s’est expliqué sur les entreprises qui ont gagné des marchés à Kamina. Elles travaillent à crédit faute de ressources financières de la province. Ces justifications n’ont permis de sauver sa tête. Célestin Mbuyu a dû être notifié de sa déchéance et aura légalement 48 heures pour déposer sa démission auprès du Président mais le gouverneur déchu avait la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle pour contester la procédure. Ce que par contre l’autre gouverneur également PPRD, Jean Claude Kazembe a fait. Il a saisi la Cour suprême de justice contre la désignation d’un gouverneur intérimaire à la tête de la province par le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité. Il reproche à cette décision le fait que le gouverneur n’ait pas encore été destitué. Il se dit toujours en fonction. Ni sa notification par l’Assemblée provinciale n’est venue, ni encore, moins, sa démission que devait déclencher cette notification. Une démission qui devra être entérinée par le président de la République. Ce qui lancera le processus de convocation du corps électoral par la Centrale électorale nationale indépendante. Il faut pour cela au moins soixante jours pour organiser les élections. De même, Jean Claude Kazembe s’est adressé à la Cour constitutionnelle, invoquant les articles 161 et 162 de la Constitution. Bref, des affaires qui sont loin d’avoir dit leur fin mot… Reste la question clé: ces désignations de gouverneurs avaient-elles été pensées ou s’est-il agi, comme sous l’opération zaïrianisation de triste mémoire et qui fit un échec patent, de loger des camarades sans avoir la conviction de leur compétence et de leur engagement à booster la province? Prendre une province suppose en avoir l’âme. Sinon, échec assuré…
ALUNGA MBUWA.


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