Le pays a besoin d’un Gouvernement
  • mer, 08/05/2019 - 04:56

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Par Jean-Pierre Kambila Kankwende Wa Mpunga,
Directeur de cabinet Adjoint de l’ancien Président de la République Joseph Kabila Kabange.

Communicant attitré de l’ex-Majorité Présidentielle, Jean-Pierre Kambila Kankwende Wa Mpunga avait également été, ces dernières années, un personnage clé du Palais de la Nation. DirCaba du Président Joseph Kabila Kabange, il avait été, auparavant, conseiller de Kabila à la cellule politique. Alors que médias en interne et à l’externe tout comme les réseaux sociaux faisaient part du choix porté par l’ex-Président sur le patron des patrons congolais et PCA de la Gécamines Albert Yuma Mulimbi pour occuper le poste de Premier ministre et que ce choix avait été porté à la connaissance du Président de la République Félix-Antoinse Tshisekedi Tshilombo, Kambila a surpris, en déclarant à haute et intelligible voix le 18 avril 2019, que jamais ce nom n’avait été présenté au Président de la République Tshisekedi, tout comme aucun autre nom».

«Joseph Kabila (...) n’a jamais envoyé au Président de la République, Félix Tshisekedi le nom d’Albert Yma pour qu’il soit nommé Premier Ministre (...). Le président Kabila n’a, jusqu’ici, donné aucun nom. C’est un fake news envoyé par des gens qui n’aiment pas M. Albert Yuma pour des raisons qui sont les leurs. M. Yuma c’est quelqu’un qui a combattu et qui combat à l’heure actuelle tous ceux qui veulent mettre notre industrie minière à genoux. Ni le FCC, ni le Président Kabila n’ont présenté M. Yuma (...). Cette pression à sortir un tel ou tel autre nom ou encore à vouloir dévaloriser celui-là, ne laisse pas nos autorités travailler calmement. Et, à cette allure, ils ne seront pas en mesure de nous donner les résultats attendus», a ajouté Kambila. Dans l’article qu’il signe ci-après, l’ancien DirCaba de Kabila revient sur l’urgence pour le pays de disposer d’un gouvernement de plein exercice afin de mettre fin au prolongement d’une période d’incertitude qui donne, écrit-il, «à nos adversaires de l’intérieur et aux ennemis du pays nichés à l’extérieur un prétexte facile afin de fissurer l’accord de la sauvegarde de la nation pour cause de non-exécution». Ci-après.
Voilà quatre longs mois que notre pays attend de connaître son Gouvernement.
Depuis, périodiquement, la rumeur et les réseaux sociaux, puisque c’est la mode actuelle, lancent dans le public des noms d’éventuels Premiers ministres qu’aucune instance responsable ou officielle ne vient jamais confirmer.
Pour un pays comme le nôtre, demeurer plus d’un trimestre sans un gouvernement réellement responsable aux yeux du peuple, paraît long. L’opinion est donc en droit de se poser la question de la justification de cette interminable attente. Loin de moi l’idée de prétendre que le pays ne serait plus gouverné pour autant. Nous avons en place et en fonction un Président de la République, M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo régulièrement élu. Par son action et les travaux des cent premiers jours notamment, il agit sur le terrain. Par ses déplacements à l’intérieur du pays, il se montre à la nation congolaise et consolide ainsi la légitimité du processus de passation démocratique du pouvoir. En trois mois à la tête de l’Etat, il a pu visiter un nombre important de ses homologues à travers le Continent. De plus, le dernier gouvernement de Joseph Kabila, que conduit Bruno Tshibala, bien qu’amputé de plusieurs de ses membres devenus Députés ou Sénateurs, est encore à la tâche.
A ce qui paraît, celui-ci ne se cantonne pas seulement à gérer les affaires courantes.
Dans la capitale comme à l’intérieur du pays, l’appareil d’Etat n’est pas à l’arrêt. Les enfants fréquentent les écoles, les hôpitaux consultent et soignent, la police et les autres services responsables du secteur sensible de la sécurité assurent la tranquillité des citoyens, l’Administration publique assume les fonctions lui dévolues. Aujourd’hui comme hier, le système économique tourne. Rien n’est bloqué.
Mais est-ce suffisant pour un pays qui, à en croire ses dirigeants, au pouvoir ou dans l’opposition, se considère comme devant rattraper un immense retard?
Une nation aussi fragile que la nôtre, rongée de l’intérieur par nos propres faiblesses et convoité de tous les côtés, ne saurait plus longtemps répandre l’image d’une absence aussi criante à ce haut niveau de son système d’Etat. Si, objectivement chacun peut constater que le pays n’est effectivement pas paralysé, bravo. Cependant, il est également aisé d’accepter que seul un gouvernement bénéficiant d’une légitimité renouvelée en accord avec les résultats des dernières élections serait de nature à impulser un nouveau départ.Le Congo a effectivement besoin de cette nouvelle relance.
En effet, la période de la campagne électorale a donné aux leaders et aux partis politiques l’occasion de présenter à la population leurs différents projets.
Voici venu le moment de la concrétisation. Les jours qui passent ne se rattraperont pas, il faut savoir démarrer à temps. Et les besoins sont immenses.
Deux autres considérations, plus politiques, militeraient pour l’installation dans un délai raisonnable d’un gouvernement accepté par la nation toute entière.
Premièrement, le Congo a positivement étonné le monde par la brillante passation civilisée et pacifique du pouvoir du mois de janvier 2019. Pour que cet acte de haute valeur morale et historique garde sa force symbolique, nous nous devons d’amener le processus jusqu’à son complet accomplissement. A l’installation des assembles législatives, Assemblée nationale et Sénat devrait suivre, sans long délai, la nomination du Premier ministre et l’installation du Gouvernement.
Deuxièmement, il faut se rappeler que la Présidence de la République actuelle, ainsi que le gouvernement attendu découlent tous de la coalition FCC/CACH issue des élections du 30 décembre 2018. Après avoir montré sa force politique à l’Assemble nationale et demain au Sénat, il conviendrait que la coalition pour la souveraineté fasse la démonstration de sa cohérence au niveau de l’exécutif national. Le prolongement de cette période d’incertitude donnerait à nos adversaires de l’intérieur et aux ennemis du pays nichés à l’extérieur un prétexte facile afin de fissurer l’accord de la sauvegarde de la nation pour cause de non-exécution.
Ils sont nombreux les extrémistes de tous bords, qui, chaque jour qui passe, épient nos faits et gestes afin de discréditer et d’affaiblir nos institutions pour mieux faciliter la dislocation du grand Congo.
Ne tombons pas dans ce piège facile, notre pays mérite cet effort, après les énormes sacrifices déjà consentis.
La nation attend le gouvernement.
JP. KAMBILA K.


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