Le ministre Bonaventure Chelo Lotshima est révoqué
  • jeu, 21/11/2013 - 03:22

Le ministre de l’ESURS a été révoqué par ordonnance présidentielle lue mercredi 20 novembre au principal jt de 20 heures de la chaîne publique Rtnc.

Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Bonaventure Chelo Lotshima a été révoqué mercredi 20 novembre, a annoncé une présentatrice du journal télévisé Rtnc lors de la principale édition de 20 heures.
Selon l’ordonnance présidentielle lue par la télévision, le ministre a été révoqué pour «manquements graves» dans l’exercice de ses fonctions et «sur proposition du Premier ministre».

«MANQUEMENTS GRAVES».
Aux termes de l’art. 78 de la Constitution de la République, «le Président de la République nomme le Premier ministre (...); le Président de la République nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre».
L’ordonnance présidentielle a été signée peu avant que le Chef de l’Etat ne s’envole pour Kisangani, première étape d’une tournée qui doit le conduire dans les provinces orientales meurtries par des conflits et des guerres.
Originaire de la province Orientale, plus précisément de Djugu district de l’Ituri, l’ancien ministre est issu de la tribu Lendu en conflit avec la tribu rivale Hema. Professeur à l’Université de Kisangani, il a aussi travaillé aux côtés d’une assistante allemande de la Monusco. Connu à Kisangani comme sympathisant du Parti lumumbiste Unifié, Palu, c’est comme membre du parti présidentiel PPRD qu’il siégeait au gouvernement depuis plus d’un an. On ne saura peut-être pas plus sur ces «manquements graves» mais des sources proches du dossier indiquent que le ministre avait signé nombre d’arrêtés très critiqués de mise en place au sein des établissements d’enseignement universitaire et que ces décisions auraient été prises au lendemain d’une instruction du Premier ministre adressée aux membres du Gouvernement les appelant à s’abstenir jusqu’à nouvel ordre de tout acte engageant l’Etat sauf dérogation expresse du Premier ministre. Ancien correspondant à Kisangani du journal La Référence Plus, le ministre, critiqué dans la gestion de nombre de dossiers, dont celui de l’organisation de l’Expo-ESURS 2013, avait fait parvenir une note de «clarification au Premier ministre» et cette correspondance adressée au Chef du Gouvernement fut reprise dans son intégralité dans les colonnes de La Référence Plus qualifiant les critiques de «campagne d’intoxication». On y lit notamment:
«Excellence Monsieur le Premier Ministre,
Par la présente, nous avons l’honneur de porter à votre connaissance l’extrait de l’article intitulé «Organisation de l’Expo-ESURS 2013 à Kinshasa, Bonaventure Chelo appelé à s’expliquer sur le double financement» publié dans le journal «L’Observateur» n° 4146 du lundi 08 juillet 2013, dont copie en annexe. «En effet, à la lecture de cet article, il se dégage les constats suivants:
1. La mauvaise intention de penser que l’organisation de l’Expo-ESURS est une imagination du Ministre actuel pour contraindre les étudiants à payer des frais supplémentaires. En fait, l’initiative d’organiser ce forum date depuis l’année académique 2009-2010, l’instruction académique n° 011 portant Directives sur la rentrée académique 2009-2010 en constitue le fondement juridique, et nous en sommes à la 4ème édition. Les frais tels que fixés dans l’instruction académique n° 014 MINESURS/CABMIN/2012 du 15 août 2012 sont connus de toutes les autorités politiques du pays et sont bien justifiés étant entendu qu’outre les frais d’études, il existe également des quotités dues par les parents des étudiants au titre des frais connexes dont la quotité Expo s’élève à 3 $US par étudiant.
2. La mauvaise interprétation, voire l’ignorance de l’instruction académique n° 014 en son point 2.1.7 sur la Conférence des Chefs d’Etablissements et l’Exposition des œuvres de l’esprit de l’ESU 2013 et son financement». (...)
Dans son texte, le ministre s’explique aussi sur la perception de 5 $US auprès de chaque étudiant lors de l’inscription.
Autre dossier délicat: celui de l’Université Pédagogique nationale où existent deux comités de gestion, l’un dirigé par le professeur ordinaire Ndandula nommé par arrêté du ministre Chelo, l’autre conduit par le professeur ordinaire Edouard Tshisungu Lubambu suspendu par le ministre pour s’être rendu coupable de malversation financière. Cette situation avait paralysé toutes les activités académiques. Bonaventure Chelo Lotshima vient grossir le cimétière de ministres révoqués par Joseph Kabila Kabange. Avant lui, il y a eu certain ministre Palu Sylvain Ngabu démis de ses fonctions du même ESURS. Il avait fait passer à tabac des journalistes. Il y a eu Henri-Rémy Kuseyo, révoqué des TransComs après le crash d’un aéronef Hewa Bora.
Puis Laure-Marie Kawanda des TransComs révoquée sous le premier ministre Palu Muzitu, pour «incompétence». Il y avait trop de naufrages d’embarcations. Barthélemy Botswali, ministre des Affaires Humanitaires, a été limogé dans une sombre affaire de «bagarre dans un débit de boissons» à Bandalungwa. Puis, Philippe Undji, révoqué, mis en état d’arrestation, conduit à la prison centrale de Makala CPRK pour «détournement de deniers publics».
ALUNGA MBUWA.

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