Le Congo fréquente et est fréquenté
  • ven, 15/03/2019 - 07:26

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Une visite à Kigali le 26 mars pour Fatshi pour sa première visite au Rwanda, la première depuis 2016 d’un chef d’État congolais, signe d’un dégel des relations compliquées entre les deux capitales.
Félix-Antoine Tshisekedi Tshisekedi a dépêché mardi 12 mars dans la capitale rwandaise, le DirCab Vital Kamerhe et son Conseiller spécial Sécurité François Beya pour des ultimes réglages. Fatshi participera notamment à l’Africa CEO Forum (25-26 mars). C’est Richard Sezibera, ministre rwandais des Affaires étrangères, qui a donné la nouvelle.
«Les relations bilatérales entre le Rwanda et la RDC s’améliorent de mieux en mieux, tant au niveau sécuritaire qu’en matière de commerce. Tshisekedi et Kagame ont convenu de renforcer la coopération entre les deux pays et nous leur en sommes reconnaissants», a-t-il déclaré. Ce voyage sera l’occasion d’une deuxième rencontre entre les deux présidents après un premier tête à tête au dernier sommet de l’Union africaine, le 17 janvier à Addis-Abeba.

BELLE ENTENTE AVEC UHURU.
Depuis sa prise de fonctions, Fatshi a beaucoup voyagé dans la sous-région. Luanda, Naïrobi, Brazzaville, Addis-Abeba, Windoeck et, à nouveau Nairobi dont le président Uhuru Kenyatta compte parmi ses plus sûrs soutiens. Il était le seul Chef de l’état à être venu à Kinshasa pour l’investiture de Fatshi. D’où Fatshi est reparti mercredi 13 mars prendre part à la 4ème assemblée des Nations-Unies pour l’environnement qui se tenait à Nairobi et, le jour même au soir, il a été convié à un dîner avec les deux présidents Uhuru et Macron. Avec ce dernier, il a eu un premier échange avant celui bilatéral, le lendemain jeudi 14 mars. Selon l’Afp qui a livré l’information jeudi, cette tripartite n’était pas prévue mais les trois hommes ont voulu aller de l’avant.
Emmanuel Macron et Uhuru Kenyatta, visiblement sur la même longueur d’onde, ont demandé à leur homologue congolais de prendre son indépendance vis-à-vis de l’ancien président Joseph Kabila, au moment où on attend toujours la nomination d’un premier gouvernement, rapporte l’Afp citant une source diplomatique anonyme.
«Il faut un cabinet d’ouverture, qui donne de la place à l’opposition et aux camps de Martin Fayulu et Moïse Katumbi notamment», selon cette source diplomatique. Il faut encore savoir ce qu’en pensent les Américains...
Les partenaires de Kinshasa demandent des gages de bonne volonté au président congolais. Vis-à-vis de l’Union européenne, c’est notamment la réouverture de la Maison Schengen fermée en février 2018, à la demande du ministre congolais des Affaires étrangères de l’époque, Léonard She Okitundu, en pleine crise diplomatique entre le Congo et la Belgique. Or, cette représentation consulaire, gérée par Bruxelles, était commune à 17 pays et délivrait des visas européens aux Congolais.
Autre gage demandé: la Monusco. Le mandat de la force onusienne doit être renouvelé ce mois-ci. «Il faut un dialogue avec l’ONU pour savoir quel rôle elle jouera dans l’avenir. C’est une préoccupation majeure», dit-on à l’élysée, citant la situation dans l’Est, à Beni, ou encore l’épidémie Ebola. Le Congolais a écouté ses partenaires sans faire de promesse. «Le président congolais a des équilibres compliqués à respecter», explique la présidence française. Jeudi 14 mars à Nairobi, Gouvernements, institutions financières, entreprises, ONG étaient réunis au Kenya pour la troisième édition du One Planet Summit et la première sur le continent. Plus de 4.000 participants y étaient présents. Cette série de sommets lancée par la France en 2017 vise notamment à débloquer des financements en faveur de la lutte contre le changement climatique. Alors que l’Afrique n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65% de sa population est directement touchée par le changement climatique.
Outre les discours et les tables rondes, une partie du sommet a été consacrée à la signature d’initiatives concrètes pour le continent.


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