La Primature irait à Félix, le CNSA à Moïse Katumbi
  • ven, 17/02/2017 - 01:58

Les obsèques, un vrai embrouillamini.

En Belgique ou au Congo? Avant ou après la mise en place d’un gouvernement de l’accord de la Saint-Sylvestre? Y aura-t-il un mausolée ou pas à ériger? Avant ou après les obsèques? Où sera-t-il érigé, si mausolée il y a? En pleine ville de Kinshasa pour que ses partisans aillent s’y recueillir ou ailleurs? Le nom du futur Premier ministre avait-il été laissé par Etienne Tshisekedi ou pas? Mais d’aucuns rappellent que face à la contestation de courrier - le cas d’une lettre signée Christophe Lutundula et Dr Bwasa au nom du Rassop -, le Président de la République avait appelé les évêques de la CENCO à s’assurer de l’authenticité des correspondances... Qui attesterait désormais cette authenticité dans un contexte de contestation? Qui présidera aux destinées du CNSA? Moïse Katumbi Chapwe, l’ex-gouverneur du Katanga poursuivi par la justice dans deux affaires, candidat déclaré Président de la République? Un vrai casse-tête... congolais. A tout prendre, l’enchevêtrement des événements n’indique-t-il pas que le «Sphinx de Limeté» pourrait être inhumé - provisoirement - en Belgique? Hypothèse d’ailleurs évoquée à l’époque par la famille.
Le fils Tshisekedi - troisième enfant du couple Tshisekedi-Maman Marthe - Antoine Tshisekedi Tshilombo, a regagné mardi dans la soirée la capitale congolaise en venant de Bruxelles où il avait assisté aux hommages organisés par les autorités belges à la mémoire de son défunt père. Au nom de la famille, celui qui est Secrétaire Général adjoint au sein de l’UDPS en charge des questions diplomatiques et politiques de l’UDPS, a demandé lundi 13 février une autopsie pour déterminer les circonstances de la mort de son père décédé le 1er février.

MISE EN CAUSE.
Des sites d’information congolais, citant des sources «précises de la famille», ont mis en cause l’homme d’affaires congolais réfugié en Europe. Raphaël Soriano Katebe Katoto était la personne qui avait «fait irruption incognito» dans la chambre de la section des soins intensifs de l’hôpital Sainte Elisabeth où se trouvait interné le chef de l’opposition.
Après ces commentaires, Katebe a déclaré dimanche 5 février 2017 via un message sur son mur Facebook qu’il ne se rendrait pas aux obsèques où cependant on a vu son jeune frère, l’ancien gouverneur richissime Moïse Katumbi Chapwe décidé de ramener au Congo les restes de l’opposant. «Touché par la mort de son ami, son compagnon de route depuis de longues dates se rajoutent à la douleur, des calomnies profondément blessantes. Si les allégations viennent des proches de la famille, par correction et par justice, qu’ils fassent une demande d’autopsie. Ainsi, tout le monde sera fixé sur la cause de la mort du président Etienne Tshisekedi et cela mettra fin aux très graves accusations. M. Katebe constate que des personnes sans morale profitent sans humanité de la mort du président Tshisekedi pour leurs fins politiques. Vu le climat malsain, M. Katebe à son grand regret, ne pourra être présent auprès de son ami pour lui rendre un dernier hommage».
L’UDPS et la famille biologique ont répété qu’ils appelaient à l’application de l’accord du 31 décembre en l’honneur, ont-ils dit, d’Étienne Tshisekedi, président désigné du Conseil National de suivi de l’accord de la Saint Sylvestre. Les autorités et la famille biologique se sont entendues sur le lieu d’exposition du corps du «Sphinx» au palais du peuple. Il reste à convenir du lieu de sépulture. Une réunion entre les évêques de la CENCO et des membres de la délégation de la Majorité Présidentielle aux pourparlers du Centre interdiocésain n’a rien donné. Un communiqué de l’UA, des Nations Unies, de l’UE et de l’OIF rendu public à Addis-Abeba, New York, Bruxelles et Paris, constate «l’impasse persistante dans le dialogue entre les parties prenantes politiques» congolaises.
«Les quatre organisations partenaires notent que six semaines après avoir convenu des modalités de gestion de la période de transition devant conduire à la tenue d’élections paisibles et crédibles en décembre 2017, les parties n’ont toujours pas conclu les discussions sur la mise en œuvre effective de cet accord».
De poursuivre: «Cette situation risque de saper la volonté politique qui a permis la signature de l’Accord du 31 décembre».
Elles appellent les parties congolaises «à redoubler, de bonne foi, les efforts qui sont les leurs aux fins de parachever promptement les pourparlers en cours»; «soulignent la nécessité pour toutes les parties de se mobiliser en appui aux efforts de médiation menés par la Conférence épiscopale nationale du Congo et rappellent que la mise en œuvre intégrale et rapide de l’Accord est essentiel à la préservation de la légitimité des institutions de la transition jusqu’à la tenue des élections».
Reste ce débat sur le poste de premier ministre. Selon des sources, citant le Député Delly Sesanga de l’AR (Alternance pour la République, membre du Rassemblement), le Rassop a confirmé jeudi 16 février le nom de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo comme candidat au poste de Premier ministre du gouvernement issu de l’accord politique du 31 décembre. «Ce nom a été confirmé aux Evêques catholiques de la CENCO tel que laissé par Etienne Tshisekedi avant son voyage pour Bruxelles. Nous avons rappelé aux évêques qu’il n’est pas question de violer l’accord. Donc pas besoin de déposer trois noms». Or, la Majorité Présidentielle veut faire triompher l’esprit de la Constitution.
Mais le porte-parole de la CENCO, l’abbé Donation Nshole a été catégorique. «Si les évêques avaient été reçus par Etienne Tshisekedi dans la nuit qui a précédé son départ pour Bruxelles, la question du poste de Premier ministre n’avait pas été évoquée. Aucune enveloppe, ni aucune note n’avait été remise aux Evêques.
Le Rassop va très vite annoncer le nom du président du CNSA, le Conseil national de suivi de l’Accord. Qui doit, en principe, être le président de la super plate-forme. Selon toute vraisemblance, ce poste irait au G-7 composé des frondeurs de la majorité présidentielle et serait offert à Moïse Katumbi Chapwe, ex-gouverneur du Katanga poursuivi par la justice. En remplacement de Tshisekedi. Ainsi, en ont décidé mercredi les cinq plateforme qui forment le Rassemblement (UDPS, AR, Dynamique, Coalition des Alliés de Tshisekedi et G-7).
D. DADEI.


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