L’UE cogne
  • jeu, 28/03/2019 - 04:57

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Washington fait le guet, attend d’agir.
Ils ont beau à gorges déployées hurler nationalisme, souverainisme, intangibilité des frontières, et..., que sais-je encore?, le monde est un village global (The Global Village), ce fameux petit village planétaire de ce philosophe canadien visionnaire Herbert Marshall McLuhan pour qui le «message c’est le média», qui prédit avant l’heure l’Internet (World Wide Web), explique que ce qui se passe chez notre voisin vous concerne et nous concerne tous. Ce village commun que rendent désormais si bien les réseaux sociaux... Ainsi, quand vous n’avez de cesse de vous gaver de lait, de viande et de vin et que les voisins meurent de soif et de faim, ils vous envahiront un jour ou l’autre assurément pour réclamer leur part. Quand chaque jour, vous malmenez votre épouse et vos enfants et que vous vous montrez incapable de gérer votre foyer en bon père de famille, le jour n’est pas loin où les voisins vont pousser votre porte pour tenter d’y faire régner la paix. C’est ce qui a fait construire et prospérer le principe du droit (le devoir) d’ingérence... (humanitaire) qui prône reconnaissance du droit des Etats à violer la souveraineté nationale d’un autre Etat en état de violation massive des droits de ses citoyens ou, c’est tout comme, l’obligation morale reconnue à un autre Etat de fournir l’assistance à un autre en situation d’urgence humanitaire. Lorsqu’on est un pays au cœur et au centre du Continent et qu’on a la taille du Congo avec à ses frontières neuf pays voisins, on a des responsabilités et lorsque son sol et son sous-sol recèlent de ressources aussi massives et stratégiques pour l’avenir de l’Humanité, ces responsabilités se décuplent. La classe politique congolaise en est-elle consciente? Pas sûr! Pourquoi (comment) Patrice Lumumba, le premier Chef du Gouvernement du Congo fut assassiné sans avoir pu gouverner? Pourquoi (comment) Mobutu s’empara-t-il du pouvoir suprême et pourquoi (comment) se maintint-il trente ans à la tête du Congo? Pourquoi (comment) Laurent-Désiré Kabila vînt-il au pouvoir à Kinshasa, pourquoi (comment) tira-t-il tôt sa révérence, comme Lumumba, comme dans la loi des séries? Pourquoi (comment) son fils Joseph Kabila lui succéda-t-il? Pourquoi l’avènement de celui-ci fut unanimement salué dans tous les palais du monde où il fut accueilli dès le lendemain de sa prise de fonctions? Pourquoi son élection en 2011 mit du temps à être reconnue? Pourquoi fut-il forcer d’abandonner le pouvoir quand d’autres Chefs d’Etat, plus anciens en poste, de loin plus âgés, sont... autorisés à s’y maintenir, allant de mandat à mandat, réalisant des scores électoraux staliniens sans que cela n’émeuve aucun Dirigeant du monde, bien au contraire?

DES PRETENTIONS LEGITIMES.
En décembre 2007, sous le titre «Cet homme est dangereux», Le Soft International (n°934 daté 26 déc. 2007) rendait compte des résultats d’une recherche scientifique un tantinet révisionniste d’un universitaire congolais, Me Gabriel Banza Malale Makuta.
Ces années-là, alors qu’il mettait la dernière main à son ouvrage, l’universitaire ne s’éloignait plus des chancelleries occidentales, fut l’invité de toutes les Capitales pour des conférences organisées dans des cercles fermés d’états-majors, était l’objet d’une incroyable sollicitude.
Son texte vaut le détour. Aux origines de nos tragédies...
Ce pays le Congo ne nous appartient pas en propre, articule le chercheur, à haute et intelligible voix. Il appartient à 14 puissances occidentales, États-Unis, Allemagne, Royaume Uni, Italie, Autriche-Hongrie, Pays Bas, Espagne, France, Russie, Suède-Norvège, Portugal, Belgique, Danemark, Turquie. À Berlin, le Congo avait déjà sa nature propre défendue - une Société, une Association - quand tous les autres pays d’Afrique étaient des États reconnus. Les Grands de ce monde avaient confié un statut spécial à notre Congo - berceau de la mondialisation avec liberté de commerce pour toutes les nations du monde et neutralité perpétuelle de son Administration. De ne l’avoir pas compris explique et justifie les freins à son avancement et les guerres que le monde - Etats et ses partenaires, les multinationales - imposent au pays. Afdl, Rcd-G, Mlc, Nkunda, etc., et même, bien avant, Tshombé et autres.
À ce jour, seul Mobutu sut comprendre cette réalité. D’où sa durée au pouvoir. Toute tentative de nationaliser le Congo a été vaine, comprise comme une escroquerie, une spoliation des droits, réprimée avec force par ces 14 propriétaires: Lumumba assassiné, Mobutu et son authenticité vite refrénés, Kabila Père assassiné, Kabila Fils révoqué...
Thèse révolutionnaire de ce Banza, un Mulubakat et fier de l’être. Ou cet homme est un sauveur ou c’est un dangereux personnage... Donc, le Congo - notre Congo - se trouve au centre d’un conflit de prétentions légitimes.
Les cas de force majeure ayant empêché les partenaires à jouir paisiblement de leurs droits (notamment, la Première Guerre Mondiale 1914-1918, la 1ère crise économique mondiale de 1927-1932, la IIème Guerre Mondiale 1940-1945, les combats politiques pour le Panafricanisme vers les années 60, la Guerre froide entre Socialistes et Capitalistes, les conflits politiques issus de la Perestroïka 1990), la valeur combien importante aussi bien des richesses minières que de la position géostratégique du territoire congolais intéresse les Puissances mondiales.

ILS FRAPPENT LEGITIMEMENT.
Les Puissances ainsi que les Sociétés multinationales ont adopté le langage des sourds pour s’exprimer en faisant usage des voies de fait comme moyens adéquats pour (faire) prévaloir leurs revendications, pourtant légitimes, auprès des Populations congolaises.
La thèse explosive de l’avocat Gabriel Banza Malale Makuta peut être résumée comme suit: «C’est parce que l’élite politique nationale r-dcongolaise a littéralement violé les droits légitimes de terre des Occidentaux depuis 1960 et soucieux de se faire entendre par tous les moyens qu’ils recourent aux voies de fait pour faire prévaloir leurs revendications légitimes et bloquent notre marche en avant même si leur conscience peut être chargée face aux effets déplorables imputables aux moyens utilisés.
A ceux qui ne comprennent pas ou font mine d’arrogance, les propriétaires occidentaux et leurs alliés, les sociétés multinationales les rappellent à l’ordre et, en cas de récidive, les frappent. «Légitimement». Les personnalités congolaises (dans le cas de figure Évariste Boshab Mabuj, Alex Kande Mupompa, Jean-Claude Kazembe Musonda, Lambert Mende Omalanga, Muhindo Akili Mundos, Éric Ruhorimbere, Emmanuel Ramazani Shadary et Kalev Mutondo) ont beau maugréer ou ronger leur frein, face aux Occidentaux, en l’espèce les Gouvernement des pays membres de l’Union Européenne qui les ont condamnés à tort ou à raison, ils auront eu tort d’avoir contesté les droits des Occidentaux propriétaires.
Du coup, la loi du plus fort s’applique impitoyablement. Quant à l’Amérique, sa puissance de frappe est tellement atomique qu’elle préfère le plus souvent rester en réserve, observer de loin les événements avant de venir et, d’un seul coup, d’anéantir.
Elle n’a cessé de lancer des signaux sans équivoque. Avec l’accueil du nouveau Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à Washington, l’impitoyable machine de guerre va frapper.
T. MATOTU.


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