A Kingakati, Kabila réconcilie certains des siens sans y parvenir
  • lun, 06/03/2017 - 05:43

Les signes avant-coureurs de l’éclpise.

La ferme prési-dentiel de Kingakati, à l’est de Kinshasa, décidera-t-elle un jour de déclassifier certaines de ses archives? Telles ces séances marathon de réconciliation que le Bureau Politique de la Majorité décida d’abriter...
Les premières - et les plus emblématiques certainement - de ces séances ont mis face à face deux protagonistes de l’ex-Bandundu, un ministre en fonction Olivier Kamitatu Etsu et un élu indépendant Tryphon Kin-kiey Mulumba.
C’est le Chef de l’Etat lui-même qui trouve le temps d’arbitrer ces affrontements entre deux membres du Bureau Politique.
Premier à prendre la parole, le ministre du Plan, à l’origine de l’AMP (Alliance pour la Majorité Présidentielle), secrétaire exécutif de cet organe dirigeant.
Kamitatu se jette dans la bagarre tête baissée, donne lecture d’un long dithyrambe pro-Kabila avant de passer à l’attaque, accuse son frère de contrée qui a proféré des injures publiques reprises dans son journal Le Soft International, évoque les années RCD, ses putréfactions, ses contestations.
Conclut, martial: «Eh bien, que le professeur Tryphon Kin-kiey Mulumba aille rejoindre son ami Jean-Pierre Bemba et qu’il nous laisse gagner avec Joseph Kabila Kabange».
KKM avait apprêté un texte mais horrifié par l’ignominie, le reclasse quand la parole lui est donnée par le Chef de l’Etat. Il sortait d’une crise de malaria mais porte la charge à un niveau élevé. Triés sur le volet par Joseph Kabila Kabange, des sages circonstanciels retiennent leur souffle. Craignant le soufre. L’embrasement...
«Qu’un ministre de la République ait pu se permettre de lire une outrecuidance d’un si bas niveau devant le Président de la République le déconsidère». Puis de prendre charge après charge, de la détricoter et de donner la réplique. «Oui, il lui a été demandé de donner ses origines mais c’est après qu’il ait mis en doute les miennes dans une émission télé brocardée qu’il dit avoir réalisée dans la contrée, faisant dire à des anonymes filmés dans la cour d’une maison à Matete qu’ils ignoraient jusqu’à l’existence de celui qui parle! Je me suis senti contraint et forcé de brandir mon identité, avec toute la précision requise: nom de mon père, ses descendants, son village; nom de ma mère, ses ancêtres, son village. A lui de faire de même. Mais la réponse n’est jamais venue». Sur les calamités des rébellions, KKM assume sa part; à chacun d’assumer la sienne. D’en donner des détails. L’affaire devient sérieuse. Mais le Président veut faire vider le sac. Il laisse l’élu poursuivre une contre-offensive foudroyante. Avant de déclarer l’arrêt des combats. Le Président avance vers les belligérants, tient l’un d’une main, l’autre d’une autre, leur demande de se donner la main. C’est l’armistice. Puis de faire une photo. La séance est levée.

LUTUNDULA EN SANGLOTS.
Le lendemain c’est au tour des Tetela. Si Christophe Lutundula Pene Apala ne siège pas au Bureau Politique, il n’en reste pas moins membre de la majorité. Ses relations avec le ministre Lambert Mende Omalanga sont exécrables. Les deux frères ennemis qui ont déjà, dans la contrée, fait parler la poudre, risquent d’en découdre en public. Des réunions du Bureau Politique hors Kingakati n’ont rien donné.
Au lendemain des hostilités KKM-OKE c’est le tribunal Mende-Lutundula. Appelée par une urgence ou horripilée par l’expérience de la veille, l’Autorité Suprême passe le marteau à l’un des sages, le 1er Vice-président du Sénat, Edouard Mokolo wa Pombo. Chacun y va avec ses muscles, ses crocs. Ceux éclatants sous les babines noirâtres de LMO font plus de dégâts dans le camp adverse. Lutundula flanche. Contrairement à ce qui oppose Kin-kiey et Kamitatu, au Sankuru, on compte des morts, des villages incendiés. Il ne s’agit pas d’un conflit localisé. C’est un conflit entre deux camps antagonistes - Tetela de la forêt dont est issu Mende et ceux de la savane dont sont issus Lutundula et d’autres. Qui se détestent coriacement. Aidé par le même groupe de sages, Mokolo dresse un rapport à remettre au Président de la République.
Morale de l’histoire? Lutundula a quitté la Majorité, suivi de Kamitatu. KKM et LMO restent (toujours) de la majorité Présidentielle et toujours membres du Bureau Politique de la Majorité.
La fausse guerre qui fit rage au Kwilu et les vrais affrontements du Sankuru préfiguraient une éclipse, une déflagration: la fronde du G-7 précédée peu avant par l’annonce d’une aile: celle des libéraux matée mais qui a fini par ressurgir. Sous une forme...
D. DADEI.


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