Félix Tshilombo Tshisekedi, probable prochain Premier ministre?
  • lun, 21/08/2017 - 07:15

Tshibala serait pire que Badibanga mais surtout ne pas laisser sombrer le pays.

Sans aucun doute, le pays est à la croisée des chemins. Après Badibanga nommé premier ministre (17 novembre 2016-18 mai 2017), Tshibala (18 mai 2017-...), à qui le tour? Il ne saurait aller qu’au fils Tshisekedi, Antoine Félix Tshilombo Tshisekedi, selon d’aucuns. La nomination de Samy Badibanga au sortir du Dialogue de la Cité de l’UA avait déjà posé problème. Puis celle de Bruno Tshibala qui surprit plus d’un...
Si Félix Tshisekedi n’avait aucune chance au sortir du Dialogue de la Cité de l’Union Africaine dont il n’était pas membre, il y avait cru jusqu’au dernier moment au lendemain du Dialogue de la CENCO avant que le Chef de l’Etat n’opte pour l’ancien porte-parole de l’UDPS sorti frais et émoulu du centre pénitencier de Makala...
Si Tshibala a, au tout début, semblé entraîner une foule dans sa commune de Lemba, il est, comme Badibanga, loin de déclencher la confiance nécessaire...
En témoigne l’épisode du franc qui faillit s’effondrer n’eût été l’opération reprise en mains menée par le Président de la République lui-même appelé à la rescousse par une situation d’extrême urgence. Le Chef de l’Etat a dû instaurer une sorte de régime d’exception invoquant ses prérogatives constitutionnelles prévues par l’article 69 qui l’invite à assurer «par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’Etat».

NE PAS LAISSER SOMBRER L’ETAT.
Si, en l’espèce, Joseph Kabila Kabange a pris le taureau par les cornes, il ne faut pas une photo: c’est suite à la vacuité complète, absolue à l’Hôtel du Gouvernement. Il n’y a pas de secret: d’aucuns arrivent à regretter Badibanga bien que trop mêlé dans «la frappe», les opérations mafieuses menées avec des milieux très peu recommandables souvent des Libanais. Que faire?
Il faut craindre le jugement de l’Histoire pour qui laisserait sombrer l’Etat. Joseph Kabila Kabange en est conscient...
Est-ce pour cela qu’il a repris le chemin de la CENCO en rencontrant à Kisangani, retour d’un sommet à Addis Abeba, l’évêque-président, Marcel Utembi?
Reste que le Député MPCR Jean-Claude Vuemba, un proche du fils Tshisekedi, a été clair: il y a bien des contacts avec la Majorité Présidentielle qui permettent de donner enfin la Primature à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Si celui-ci nie tout en bloc, Jean-Claude Vuemba est revenu à la charge en expliquant que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo «est prisonnier de l’accord de la CENCO du 31 décembre». En clair, il n’a aucun choix sinon d’être le prochain Premier ministre.
Pour Vuemba, «s’il y a crise c’est entre autres parce que ce document - l’accord de la CENCO du 31 décembre - n’a pas été mis en application. Le document a été violé. L’ Accord avait octroyé au Rassemblement le poste de Premier ministre et de président du CNSA. Le Rassemblement a désigné Félix Tshisekedi à la Primature et Pierre Lumbi au CNSA». Or, ce n’est pas ce qui s’est passé...
Un autre opposant à enfoncer le clou c’est le président de l’UNADEF, le député Christian Mwando Nsimba. Dévoilant les dessous des cartes des négociations qui se dérouleraient en secret entre la Majorité Présidentielle et le Rassemblement, il écrit sur son compte Tweeter: «En reclamant l’application INTÉGRALE de l’accord CENCO, le RASSOP assume ÉLECTIONS EN 2017, PRIMATURE et CNSA» (@mwandochris) 18 août 2017.
Elu de Moba, l’ancien ministre des Finances du Gouvernement provincial du Katanga sous Moïse Katumbi semble, tout comme Jean-Claude Vuemba, décidés de faire sortir du bois le fils Tshisekedi qu’ils trouvent trop lié à Moïse Katumbi Chapwe.
A la Majorité Présidentielle, on reste perplexe face à cette évolution. Si la perspective d’une Primature confiée à Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo est susceptible de redonner confiance dans certaines strates de la population en ouvrant une aire d’apaisement, la question essentielle est sur toutes les lèvres: quel Premier ministre, Félix serait? Est-il susceptible d’être un homme d’Etat ou, au contraire, serait-il pas tenté d’aller de contestation en contestation suivant en cela l’exemple de son père?
Pour un Kabila qui en a vu pire - l’exemple du fils Bemba, un chef rebelle comme Vice-Président outre Azarias Ruberwa Mwanya - cette perspective n’est guère à craindre. On pourrait même dire: entre deux maux, il faut choisir le moindre. Or, le moindre, en l’espèce, serait...
ALUNGA MBUWA.


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