Crise ouverte
  • mer, 20/03/2019 - 05:49

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Le Peuple est le dernier rempart.
Ils ont beau construire des combinaisons et fabriquer des formules dans des laboratoires les plus avancés à Kin, le Peuple est le dernier rempart. «Quand un pays brûle, le juriste est la dernière personne à consulter. Jamais un juriste n’a jamais sauvé nulle part une société en crise. C’est le job du politique et du communicant» (@kkmtry, 08:40-19/03/19). «Verser US$ 15.000,00 à US$ à US$ 50.000,00 à parfois chacun d’une dizaine de députés provinciaux pour lever un siège au Sénat, est troublant, ne donne lieu à aucun mérite pour l’élu, avilit notre système électoral et le Congo» (@kkmtry, 18:29-18/03/19). «Ceci me paraît trop pervers, le moins que l’on puisse dire. Dans ce Congo, la démocratie est à réinventer. Et si on débattait sur la fameuse phrase de Jacques Chirac?» (@kkmtry, 17:48-15/03/2019). «La phrase coup de gueule de Jacques Chirac (droite) qui interpelle: «La démocratie est un luxe pour les Africains». Prononcée après l’initiative de François Mitterrand (gauche) à La Beaule qui fit peu après un rétropédalage («y aller chacun à son rythme»), elle mérite réflexion» (@kkmtry, 11:00-16/03/19). «Je l’ai annoncé en temps et en heure: je ne me rendrai pas à Bandundu Ville rééditer l’exploit de la loufoque scène de Kinshasa @cenirdc lorsque le Kwilu fut appelé trois fois, ma circonscription électorale Masimamnimba oubliée! Le crime n’est jamais parfait» (@kkmtry, 08:47-15/03/19).
«Si notre régime électoral prévoit de donner villa et Range Rover à chacun des élus provinciaux et à chacun des agents électoraux de la @cenirdc pour être Gouverneur de province ou Sénateur, il est clair que je ne donnerai ni gourbi, ni Rav4 à quiconque» (@kkmtry, 09:01-09/03/19).

DONNER D’UNE MAIN ET REPRENDRE...
«Nul ne peut justifier la corruption ni soutenir l’installation d’une institution née de la corruption. La suspension de l’installation d’une telle institution est la moindre des choses. Si jamais la corruption était avérée, l’annulation de ces élections s’imposerait» (@mayobaudouin2, 21:58-18/03/19).
Est pris qui croyait prendre. Donner d’une main pour reprendre de l’autre n’a jamais été une stratégie sauf pour des losers...
Relisons ce édito de votre journal Le Soft International: «Ils avaient tout loisir d’actionner les mécanismes démocratiques universellement connus.
Aucun Etat au monde - pas même la puissante Amérique - n’aurait blâmé un Parlement démocratiquement élu, légitime qui aurait procédé, dans les règles établies par la Constitution du pays, à des aménagements de son système électoral. Des parlements dans la sous-région l’ont fait, avec succès et ont réussi l’apaisement. Le président français François Hollande a encouragé les Brazza-congolais derrière Denis Sassou Nguesso.
Paris et Bruxelles attendaient qu’à Kinshasa, le Parlement assume et s’assume. Le truculent belge Louis Michel a hurlé: «la limitation des mandats présidentiels est injuste citant l’Allemagne avec Angela Merkel et le Luxembourg», prêt à se lancer dans une croisade d’explication. Certes, il aurait fallu le faire en temps et en heure!
«On ne modifie pas les règles du jeu en plein déroulement du match», a-t-on souvent entendu objecter avec raison. A l’ex-Majorité présidentielle, rien de tel! Les barons de cette MP ont incroyablement tout refusé à leur mentor Joseph Kabila qui a décroché dans l’opinion comme sans doute rarement dans l’histoire. Pas parce qu’ils s’étaient mués en démocrates d’un jour.
C’est parce qu’ils étaient tous candidats à la succession de leur président et lorgnaient tous et chacun sur son fauteuil matelassé plutôt que de se contenter du tabouret en bois qu’ils occupaient ou allaient continuer à occuper, pour citer l’Ivoirien Guillaume Soro qui s’apprête à affronter l’année prochaine son ex-protecteur, le président Alassane Ouattara qui ira sous la bannière RHDP, Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix. Ayant estimé qu’ils auraient pu mieux gouverner le Grand Congo que ne l’a fait leur mentor Kabila, chacun a voulu présenter ses pions, les avancer imperturbablement sinon au dauphinat, au moins à la candidature.
Kabila qui avait fini par parfaitement connaître chacun des membres de son élite diverse et les directions que chacun empruntait en faisant courir tous les risques à une cohésion factice, a voulu les traiter avec la plus grande dextérité faisant miroiter à chacun le fauteuil convoité. Mais à malin, malin et demi. S’il a sauvé l’essentiel (une passation des pouvoirs historique «civilisée»), reste son jeune âge rarissime sur le Continent et dans le monde. Se transformer en gentleman farmer, ce métier de passe-temps campagnard? Mais en même temps comment gérer ce gâchis?
D’où les tentations d’un Plan B, C, D avec vaille que vaille trouvaille de machine à voter, seuil électoral, utilisation d’une Commission électorale nationale ... indépendante en simple service de la majorité présidentielle, celle-ci courant imprudemment à longueur de journée à la rescousse de la CENI chaque fois qu’elle était mise en difficulté. Tout ausculté par ces temps où rien ne demeure secret. Washington dont on connaît les grands yeux et les grandes oreilles dans le monde, les rattrape...
Voilà qu’ils rendent trop fragiles leurs positions eux qui ont jeté pavillon en Amérique du Nord, au Canada et aux Etats-Unis et... celles de Kabila! Ils voulaient être une référence. Washington les enfouit au sous-sol, leur jette l’opprobre planétaire. L’UE s’apprête à emboîter le pas. Quel gâchis! Kabila n’a pas eu de chance. Ils ont failli Kabila» (Le Soft International n°1446, lundi 22 février 2019, Comment ils ont failli Kabila).
Les manœuvres auxquelles se livre désormais l’ancienne majorité présidentielle sont une stratégie à hauts risques, dangereuse et destructrice.
Si cette guérilla ressemble à un vent de panique qui secoue l’ex-majorité, elle ne permet pas de faire avancer le pays et, du coup, ne l’honore nullement.

COMME UN VENT DE PANIQUE.
L’ex-majorité présidentielle a perdu une belle bataille. Elle devrait courageusement prendre acte et préparer de bonne foi les futures échéances nationales...
Diffuser à tour de bras des communiqués comme elle fait en rejetant une décision présidentielle légitime et, plus grave, en convoquant une rentrée du Sénat, n’est rien moins que défier un pouvoir qui s’installe. C’est un acte de rébellion savamment ourdi dans des laboratoires politiques. Un complot!
C’est rien moins que faire monter une tension déjà perceptible dans le pays et appeler à l’affrontement des forces politiques. Du coup, c’est au peuple souverain, dernier rempart de la démocratie, de trancher.
Il me semble grand temps que le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo reparte au contact de la population, affirme sa légitimité et son autorité.
Gouverner un pays - et un pays de la dimension du Congo, au centre de multiples convoitises - n’est jamais de la sinécure.
Si nul ne saurait contester sa légalité, il doit en effet encore asseoir chaque jour sa légitimité à l’extérieur, mais également et surtout à l’intérieur. Si le système judiciaire national est lui-même corrompu, il faut envisager l’hypothèse de faire appel à un organisme international indépendant qui établirait ces actes de corruption flagrant qui sont nombreux. Où ces hommes et femmes politiques auraient-ils acquis autant d’argent? Pourquoi se promènent-ils avec autant de US$ millions? Comment ont-ils acquis tous immeubles, ces villas et ces appartements à travers la ville et le pays? Outre qu’il s’agit d’un pays aux placards pleins de cadavres, ceux qui pensent harceler Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le pousser dans ses derniers retranchements ignorent les moyens constitutionnels dont dispose le Chef de l’Etat. Il nomme le Premier ministre (art. 78) et peut activer son départ; il active la révocation d’un ministre, dissout l’Assemblée nationale (art. 148), révoque le gouverneur de province (art. 198), nomme et relève de ses fonctions, révoque le magistrat du siège et du parquet (art. 82), nomme et relève de leurs fonctions les chefs des armées et de la police, démet tout mandataire public, etc.
T. MATOTU.


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