Ce code minier, cette victoire à célébrer
  • ven, 23/03/2018 - 02:13

KINSHASA, PARIS, BRUXELLES.
Voici quelques jours que notre pays, la République Démocratique du Congo, a remporté une grande victoire. Comme d’habitude, les batailles gagnées par le Président Joseph Kabila Kabange ne sont pas célébrées. La chose a été passée sous un silence suspect. Faute d’avoir été remarquée, espérons que cette victoire sera un jour commémorée.

Par Jean-Pierre
Kambila Kankwende.

Alors que le monde entier assiste à une hausse quasi vertigineuse des cours du cobalt et que certaines malveillances, généralement incrédules face aux capacités de Joseph Kabila, prédisaient que le Président n’aurait pas le courage d’affronter les puissants lobbyings miniers en promulguant le nouveau code du secteur, voilà que le Chef de l’État a relevé ce défi.
Et comme la chance ne sourit qu’à ceux qui savent la saisir, deux jours après que le Président ait informé les grands patrons du secteur de sa détermination de ne pas se mettre en contradiction avec ses propres convictions et avec la décision qu’avait déjà prise les 2 Chambres du Parlement congolais, à savoir, l’adoption du texte du nouveau code ; un jour, après que la Radio-Télévision Nationale Congolaise ait rendu publique la signature du nouveau code, les bourses internationales ont donné leur verdict. En un jour de travail, la tonne métrique du cobalt avait gagné environ 1.000 USD. Echec et honte aux prédateurs qui s’estiment en droit de contester à l’Etat congolais le droit de percevoir sur ce qui lui appartient des taxes décentes pour financer le développement de la Nation.
Maudit-soient ceux de nos compatriotes qui, hypocritement, participent à ce complot, à la mode des anciens Chefs coutumiers africains qui vendaient leurs jeunes gens, contre les pacotilles, aux marchands d’esclaves.
Victoire pour le peuple Congolais qui aujourd’hui dispose d’un code minier lui permettant de mieux tirer parti des richesses que le bon Dieu a mis sous ses pieds. Et c’est ici que le bas blesse. Dans un pays où les gens s’enflamment autour des sujets qui n’ont que peu d’impact sur la vie réelle de nos populations, comment comprendre la quasi indifférence qui entoure cette énorme prise de risque et surtout cette grande victoire. Il est évident que le Président a pris, dans cette affaire, un risque considérable. Alors que des puissances d’argent travaillent à influencer négativement son image sur le plan international, Joseph Kabila a courageusement accepté d’affronter un des lobbyings mondiaux les plus puissants suivant en cela l’exemple de Patrice-Emery Lumumba en 1960 et celui de son prédécesseur M’Zee Laurent-Désiré Kabila en 1997.
Ne nous accusez pas d’avoir la satisfaction facile, nous n’ignorons pas que ce combat n’est pas terminé. Il n’en demeure pas moins que l’acte posé par le Président Joseph Kabila n’est pas anodin. Vu sous un autre angle, c’est justement sur une complicité avec les milieux financiers internationaux que ses adversaires politiques les plus virulents construisent leur stratégie pour mettre un terme au régime politique, héritier de Patrice-Emery Lumumba et initié par M’Zee Laurent-Désiré Kabila.
La victoire de ce mois de mars 2018 doit être à la fois le symbole et le catalyseur de la nouvelle étape de notre lutte pour l’autodétermination. Elle exprime notre refus de nous soumettre aux forces extérieures et notre volonté de construire le pays de nos propres mains. Pour que l’acte posé par Joseph Kabila, en signant le 7 mars dernier, porte ses fruits, il faut que les nationalistes et patriotes saisissent le sens véritable de cette prise de risque. Un léger coup d’œil dans l’histoire économique de notre pays pourrait nous aider à mieux comprendre ce que nous pourrions craindre. La nationalisation du cuivre par Mobutu en 1967, censée apporter des revenus supplémentaires à la République, n’avait pas donné les résultats escomptés.
De plus, nous devons garder à l’esprit que les minerais, cuivre, cobalt ou autres, ne nous apporteront véritablement une quelconque richesse que lorsque nous serons techniquement en mesure de les transformer en biens, matériels, consommables ou échangeables. Après la déception du cuivre, il faut éviter l’échec du cobalt. Dès à présent, nous devons sortir de la philosophie qui consiste à croire que c’est aux autres de travailler pour que nous récoltions les résultats. La simple collecte des impôts et taxes qui viendront des sociétés étrangères ne suffira pas à résoudre l’équation économique et sociale de notre pays. Nous ne profiterons pleinement de la hausse actuelle et de celles annoncées de ce produit miracle tant pour l’avenir de l’automobile que pour l’environnement que si des sociétés tenues par des nationaux entrent véritablement dans le jeu. Il va sans dire que la condition du bon usage des revenus fiscaux reste valable. Le prétexte consistant à dire que les Congolais ne disposent pas des capitaux est un simple aveu de faiblesse. Dans ce domaine aussi, seules l’intelligence, l’imagination et la détermination sont des réponses et non la disposition immédiate des capitaux. Joseph Kabila ayant fait sa part, nous devons donc, si nous voulons que le Congo profite réellement du boom annoncé du cobalt, faire travailler nos méninges. Tel est notre devoir, après de nombreuses années des plaintes et des larmes, voici venu le moment de l’action. Le peuple Congolais attend de voir ce que les élites seront capables de faire de cette nouvelle chance.
Le défi est lancé, relevons-le. Un homme averti en vaut deux, un pays averti a déjà sa route éclairée.


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